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UNDT/2024/046, Barbulescu

Décisions du TANU ou du TCNU

Le Tribunal constate que, par la référence explicite et directe de la requérante à son affaire antérieure de 2021, que l’administration a tranchée en se référant à la disposition 12.3(b) du Règlement du personnel, elle a également, au moins implicitement, demandé une dérogation au Règlement du personnel en vertu de la disposition 12.3(b) dans sa demande du 18 juillet 2022.

Si l’administration avait eu des doutes quant à l’étendue de la demande de la requérante, qui était effectivement formulée de manière peu claire, elle aurait pu simplement s’adresser à la requérante, qui, dans sa demande du 18 juillet 2022, a indiqué qu’elle était disponible pour fournir des informations complémentaires si nécessaire. À cet égard, le Tribunal note que lorsqu’il a présenté la demande concernant le deuxième enfant, le demandeur n’était représenté par aucun avocat, et le Tribunal d’appel a reconnu que les demandeurs qui se représentent eux-mêmes devraient bénéficier d’une certaine latitude, d’une certaine marge de manœuvre et/ou d’une certaine générosité dans l’interprétation de leurs demandes (voir, par exemple, Ghusoub 2019-UNAT-905, Abdellaoui 2019-UNAT-928 et El Shaer 2019-UNAT-942).

Le fait que la question ait bien été soumise à l’Administration découle, sans aucune réserve, de la demande d’évaluation de la direction du Requérant du 27 octobre 2022. Dans cette lettre, sous la rubrique « Décision administrative à évaluer », son conseil indiquait expressément que « l’Administration n’a pas exercé son pouvoir discrétionnaire de lui accorder 14 semaines de congé de maternité ou de congé spécial à plein traitement pour s’occuper de sa fille nouveau-née en vertu de la disposition 12.3 du Règlement du personnel », à titre subsidiaire de sa demande en vertu de l’ancienne disposition 6.3 du Règlement du personnel et de l’instruction ST/AI/2005/2 Amend.2. Conformément à l’alinéa a) de la disposition 11.2 du Règlement du personnel, l’Administration était donc explicitement saisie de la question lorsqu’elle a examiné sa demande d’évaluation hiérarchique en l’espèce, et il n’était plus possible d’y avoir la moindre ambiguïté.

Le Tribunal estime qu’en l’espèce, en ne répondant pas à la demande du Requérant visant à obtenir une dérogation au Règlement du personnel en vertu de la disposition 12.3 b) du Règlement du personnel, l’Administration a donc manqué à son obligation d’examiner la demande présentée dans l’arrêt Hasting et d’exercer son pouvoir discrétionnaire conformément à l’arrêt Benchebbak.

En conclusion, le Tribunal n’a donc d’autre choix que de rejeter les conclusions du défendeur dans leur intégralité et, conformément à la disposition 12.3 b) du Règlement du personnel et à la jurisprudence citée du Tribunal d’appel, la requête est accueillie.

Décision Contestée ou Jugement Attaqué

La décision, à la suite de la naissance de son deuxième enfant par gestation pour autrui le 18 septembre 2022, de ne pas lui accorder a) 14 semaines de congé de maternité conformément à l’ancienne disposition 6.3 du Règlement du personnel et à l’instruction ST/AI/2005/2 Amend.2 (congé familial, congé de maternité et congé de paternité), ou b) 14 semaines de congé spécial à plein traitement (« SLWFP ») à titre exceptionnel conformément à la disposition 12.3(b) du Règlement du personnel.

Principe(s) Juridique(s)

Dans l’affaire Hastings, le Tribunal d’appel a estimé qu’un fonctionnaire avait le droit de faire examiner une demande de dérogation au Règlement du personnel en vertu de l’alinéa b) de l’article 12.3 du Règlement du personnel, mais pas nécessairement de la voir accueillie. À cet égard, comme il ressort également de l’alinéa b) de la disposition 12.3 du Règlement du personnel, l’Administration dispose d’un certain pouvoir d’appréciation lorsqu’elle examine une demande de dérogation au Règlement du personnel, et « [l]orsqu’il juge de la validité de l’exercice du pouvoir discrétionnaire exercé par le Secrétaire général, il n’appartient pas [au Tribunal du contentieux administratif] d’examiner le bien-fondé du choix fait par le Secrétaire général parmi les diverses lignes de conduite qui s’offrent à lui »,   « [l]e Tribunal n’a pas non plus pour rôle de substituer sa propre décision à celle du Secrétaire général » (voir le Tribunal d’appel dans l’affaire Benchebbak 2014-UNAT-438, para. 19, citant également son arrêt fondamental dans l’affaire Sanwidi).

Dans l’affaire Wilson 2016-UNAT-676 (para. 47), le Tribunal d’appel a défini les « trois éléments » de la disposition 12.3(b) du Règlement du personnel comme suit : « a) Une telle exception doit être compatible avec le Statut du personnel et les autres décisions de l’Assemblée générale ; b) Une telle dérogation doit être acceptée par le fonctionnaire directement concerné ; et c) De l’avis du Secrétaire général, une telle exception ne doit pas porter préjudice aux intérêts d’un autre fonctionnaire ou d’un groupe de fonctionnaires.

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Judgment for Applicant in full or part

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Les résumés des jugements étaient généralement préparés en anglais. Ils ont été traduits en ¹ó°ù²¹²Ôç²¹¾±²õ et sont en cours d'examen pour en vérifier l'exactitude.