La Conf茅rence des Parties de 2024 (COP 29), surnomm茅e la 芦 COP du financement 禄, se r茅unit 脿 Bakou, en Azerba茂djan, du 11 au 22 novembre 2024.
La diatribe sur le choix du lieu de la r茅union se m锚le 脿 l'appr茅hension que la trajectoire actuelle du r茅chauffement climatique s'acc茅l猫re rapidement dans la mauvaise direction par rapport 脿 ce qui avait 茅t茅 pr茅vu.
Le dernier rapport du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) sur l'茅cart des 茅missions en 2024 r茅v猫le que les 茅missions mondiales de gaz 脿 effet de serre ont atteint un niveau record en 2023, augmentant de 1,3 % par rapport 脿 l'ann茅e pr茅c茅dente. Sans un 芦 saut quantique 禄 dans les actions, les temp茅ratures pourraient augmenter bien au-del脿 des 2 degr茅s Celsius esp茅r茅s, poussant la crise climatique 脿 un nouvel extr锚me.
La Conf茅rence des Parties de 2024 (COP 29), surnomm茅e la 芦 COP du financement 禄, se r茅unit 脿 Bakou, en Azerba茂djan, du 11 au 22 novembre 2024.
La diatribe sur le choix du lieu de la r茅union se m锚le 脿 l'appr茅hension que la trajectoire actuelle du r茅chauffement climatique s'acc茅l猫re rapidement dans la mauvaise direction par rapport 脿 ce qui avait 茅t茅 pr茅vu.
Le dernier rapport du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) sur l'茅cart des 茅missions en 2024 r茅v猫le que les 茅missions mondiales de gaz 脿 effet de serre ont atteint un niveau record en 2023, augmentant de 1,3 % par rapport 脿 l'ann茅e pr茅c茅dente. Sans un 芦 saut quantique 禄 dans les actions, les temp茅ratures pourraient augmenter bien au-del脿 des 2 degr茅s Celsius esp茅r茅s, poussant la crise climatique 脿 un nouvel extr锚me.
Lors des derni猫res conf茅rences des parties, les pays africains se sont engag茅s 脿 mettre en 艙uvre des plans d'action nationaux sur le climat de plus en plus ambitieux, les contributions d茅termin茅es au niveau national (CDN). Cependant, le financement n茅cessaire pour atteindre ces CDN a 茅t茅 insuffisant ou totalement absent.
Des engagements tels que le Plan de transition 茅nerg茅tique juste (JETP), annonc茅 lors de la COP26 en 2021, promettaient 8,5 milliards de dollars pour permettre 脿 l'Afrique du Sud d'abandonner le charbon. R茅trospectivement, seule une infime partie, environ 4 %, du financement du JETP a 茅t茅 fournie sous forme de subventions, le reste ayant pris la forme de pr锚ts concessionnels et non concessionnels. Ces pr锚ts ont tendance 脿 alourdir la charge globale de la dette.
En outre, m锚me pour les subventions, seuls 24 % environ des fonds parviennent aux institutions sud-africaines en tant que b茅n茅ficiaires finaux. Le reste de l'argent est d茅bours茅 par l'interm茅diaire des institutions de recherche, des banques ou des agences du pays donateur, qui prendront invariablement leurs propres r茅ductions de co没ts administratifs et autres, ce qui r茅duit encore l'impact.
Encore une fois, m锚me si le financement du JETP 茅tait enti猫rement d茅bours茅, il ne couvrirait toujours pas les vastes infrastructures n茅cessaires pour 茅liminer progressivement les centrales au charbon existantes et reconfigurer le bouquet 茅nerg茅tique de l'Afrique du Sud. Parfois, il peut 锚tre plus pratique de d茅penser l'argent pour des 茅tudes de faisabilit茅 de projets qui manquent de financement de mise en 艙uvre et de renforcement des capacit茅s techniques, dans l'茅ventualit茅 o霉 ils seraient construits.
Toujours en ce qui concerne le financement, lors de la COP26, les nations les plus riches ont encore repouss茅 脿 plusieurs ann茅es la date limite pour honorer leur promesse de 2009 d'un financement annuel de 100 milliards de dollars pour la lutte contre le changement climatique, initialement pr茅vue pour 2020. N茅anmoins, la COP a lanc茅 un processus visant 脿 茅tablir de nouveaux objectifs de financement pour le climat, avec des discussions techniques se d茅roulant jusqu'脿 la fin de l'ann茅e 2024.
La COP29 accueille les n茅gociations sur les 芦 nouveaux objectifs collectifs quantifi茅s en mati猫re de financement du climat 禄 (NCQG). L'Afrique doit veiller 脿 ce que ce cycle de n茅gociations aboutisse 脿 de meilleurs r茅sultats.
En plus des nouveaux montants plus 茅lev茅s, les parties devraient se mettre d'accord sur les points suivants :
- Qui paie (les pays d茅velopp茅s souhaitent ajouter 芦 les parties en mesure de contribuer 禄).
- Un champ d'application th茅matique pour inclure des allocations pour l'adaptation et le financement des pertes et dommages.
- Le calendrier de l'objectif de financement.
En ao没t 2024, le groupe de n茅gociateurs africains s'est r茅uni 脿 Nairobi et a adopt茅 la position commune du continent pour la COP29. Cette position appelle 脿 un financement plus ambitieux pour soutenir les CDN de l'Afrique, qui n茅cessitent environ 2,8 billions de dollars entre 2020 et 2030.
Jusqu'脿 pr茅sent, le continent n'a re莽u qu'une somme d茅risoire par rapport 脿 ses besoins, et la promesse vide d'une ambition plus 茅lev茅e ne changera peut-锚tre pas grand-chose.
Les n茅gociateurs africains doivent donc faire pression pour obtenir des r猫gles plus claires en mati猫re de financement de la lutte contre le changement climatique. En l'absence de r猫gles comptables claires sur ce qui constitue le financement de la lutte contre le changement climatique, de nombreux pays riches utilisent des m茅thodologies diff茅rentes et classent m锚me les pr锚ts ordinaires ou l'aide 茅trang猫re dans la cat茅gorie du financement de la lutte contre le changement climatique.
En ce qui concerne les attentes de la COP29, l'Afrique doit 锚tre r茅aliste et tirer les le莽ons du pass茅, qu'il s'agisse des grands espoirs plac茅s dans les march茅s du carbone, dont les d茅tails sont encore en cours de n茅gociation, ou du financement minimal accord茅 au fonds pour les pertes et dommages, qui n'a re莽u que 10 millions de dollars sur les 680 millions de dollars promis.
Changer la strat茅gie de n茅gociation
Lors de la COP29, les pays africains devraient modifier leurs strat茅gies de n茅gociation. Ils doivent se tourner vers la n茅gociation collective et tirer parti des vastes ressources du continent - agriculture, min茅raux, for锚ts et ressources marines - comme monnaie d'茅change pour un d茅veloppement tangible et une action en faveur du climat.
Par exemple, les minerais essentiels - notamment le lithium, le cobalt, l'aluminium et le platine - sont indispensables 脿 la transition 茅nerg茅tique mondiale et, partant, 脿 la r茅duction de l'empreinte carbone mondiale. L'Afrique poss猫de d'importantes r茅serves de ces min茅raux et la demande devrait 锚tre multipli茅e par six d'ici 2040 - 40 fois plus pour le lithium et 20 fois plus pour le cobalt.
Cependant, la capacit茅 de l'Afrique 脿 exploiter ces ressources n茅cessitera d'investir collectivement dans une infrastructure continentale d'茅nergie et de transport qui soutienne la fabrication et la valeur ajout茅e, et de s'茅loigner du mod猫le d'extraction 芦 de la mine au port 禄.
De m锚me, l'Afrique doit investir dans son atout le plus important : sa population. Alors que de nombreux pays africains ont 茅labor茅 et mis en 艙uvre des programmes visant 脿 sensibiliser leurs citoyens au changement climatique, leurs niveaux de vuln茅rabilit茅 pourraient 锚tre exacerb茅s si ces strat茅gies ne sont pas combin茅es 脿 d'autres plans 脿 long terme dans des secteurs cruciaux tels que l'茅nergie, les syst猫mes alimentaires et la planification urbaine.
Au Bureau du conseiller sp茅cial pour l'Afrique des Nations Unies (OSAA), nous disons que 芦 l'Afrique que nous voulons est l'Afrique dont le monde a besoin 禄. Les pays africains devraient entamer les n茅gociations de la COP29 en ces termes et faire pression pour que l'on reconnaisse qu'une Afrique plus forte a des implications consid茅rables sur la capacit茅 du monde 脿 pivoter 脿 temps pour renforcer la r茅silience face aux impacts du changement climatique.
Mme Bitsat Yohannes est responsable de la gestion des programmes et chef de groupe pour l'茅nergie et le climat au Bureau du conseiller sp茅cial pour l'Afrique des Nations Unies (OSAA).
