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Pour les pays africains, cependant, la pand茅mie a mis en 茅vidence les dures r茅alit茅s de l'in茅galit茅 mondiale. Ces pays ont fait des pieds et des mains pour consolider leurs syst猫mes alimentaires en ruine ; ils n'avaient pas d'industries capables de r茅orienter la production vers des 茅quipements de protection individuelle indispensables, alors m锚me que de jeunes Africains 茅taient priv茅s de cours en raison du manque d'acc猫s 脿 l'茅lectricit茅 et 脿 l'internet, qui rendait presque impossible le passage 脿 l'apprentissage virtuel.

La pand茅mie a r茅v茅l茅 que l'Afrique, malgr茅 tous ses efforts, n'茅tait pas pr茅par茅e 脿 certaines des urgences de notre 茅poque, qu'il s'agisse de la pand茅mie ou de la menace imminente du changement climatique.

Le Bureau du conseiller sp茅cial pour l'Afrique des Nations Unies plaide pour que l'Afrique passe 脿 l'ann茅e 2022 avec un sentiment d'urgence absolue pour renforcer la r茅silience du continent. Nous sommes convaincus que les fondements de cette r茅silience r茅sident dans l'acc猫s des Africains 脿 une 茅nergie fiable, abordable et durable.

Depuis plus d'une d茅cennie, les Nations Unies pr茅sentent l'茅nergie comme "le fil d'or qui relie la croissance 茅conomique, l'茅quit茅 sociale et la durabilit茅 environnementale" pour r茅aliser le programme de d茅veloppement durable de 2030. L'茅nergie est la cl茅 pour d茅bloquer l'avenir de l'Afrique tel qu'il est envisag茅 dans l'Agenda 2063 de l'Union africaine.

Qu'il s'agisse de transformer l'茅conomie, d'assurer la s茅curit茅 alimentaire, de num茅riser l'茅ducation, de r茅volutionner les syst猫mes de sant茅, de renforcer les capacit茅s de fabrication et d'industrialisation, ou de maintenir la paix en cr茅ant des emplois de qualit茅 et en livrant des services, aucun pays au monde n'a r茅alis茅 ces ambitions sans un acc猫s abondant et abordable 脿 l'茅nergie.

L'acc猫s 脿 l'茅nergie sera d茅terminant dans les efforts d茅ploy茅s par le continent pour lutter contre les effets du changement climatique, notamment les ph茅nom猫nes m茅t茅orologiques d茅favorables, la p茅nurie d'eau et les menaces importantes pour les moyens de subsistance.

Cependant, dans la course mondiale 脿 la lutte contre le changement climatique, les Africains ne sont pas les mieux lotis en mati猫re d'茅nergie.

Premi猫rement, les financements promis pour investir dans des syst猫mes 茅nerg茅tiques fiables et dans l'adaptation ne parviennent que tr猫s lentement l脿 o霉 ils sont le plus n茅cessaires.

Deuxi猫mement, l'Afrique pourrait 锚tre handicap茅e si les politiques mondiales visant 脿 limiter les 茅missions de gaz 脿 effet de serre et les 茅ch茅ances propos茅es pour parvenir 脿 des 茅missions nettes nulles ne tiennent pas compte des circonstances uniques et nuanc茅es du continent.

En regardant ce que 2022 r茅serve 脿 l'Afrique en mati猫re d'acc猫s 茅quitable 脿 l'茅nergie, il serait n茅gligent de ne pas r茅fl茅chir 脿 trois 茅v茅nements majeurs qui ont eu lieu en 2021, 脿 savoir le Dialogue de haut niveau sur l'茅nergie (HLDE), le Sommet sur les syst猫mes alimentaires et la Conf茅rence des Nations Unies sur le changement climatique (COP 26).

Parmi d'autres facteurs, l'茅nergie reste vitale pour la mise en 艙uvre compl猫te des promesses faites lors de ces 茅v茅nements. Dans la feuille de route qui a suivi le HLDE, le Secr茅taire g茅n茅ral des Nations Unies, Ant贸nio Guterres, a fix茅 l'茅ch茅ance de 2025 pour que 500 millions de personnes suppl茅mentaires aient acc猫s 脿 l'茅lectricit茅 et qu'un milliard de personnes suppl茅mentaires aient acc猫s 脿 des solutions de cuisson propres.

Le Sommet sur les syst猫mes alimentaires a appel茅 脿 une transformation des syst猫mes alimentaires mondiaux "de mani猫re 脿 contribuer 脿 la nutrition, 脿 la sant茅 et au bien-锚tre des populations, 脿 restaurer et 脿 prot茅ger la nature, 脿 锚tre neutre sur le plan climatique, 脿 s'adapter aux circonstances locales et 脿 fournir des emplois d茅cents et des 茅conomies inclusives."

Le document final de la CdP26 appelle les pays 脿 se fixer des objectifs audacieux et renforc茅s de r茅duction des 茅missions par le biais de contributions d茅termin茅es au niveau national (CDN) plus ambitieuses pour la CdP27.

Qu'est-ce que cela signifie pour les pays africains ? Ces propositions ambitieuses n茅cessitent des investissements massifs dans le renforcement des capacit茅s, le d茅veloppement des infrastructures et les r茅glementations. En effet, les montants n茅cessaires sont bien sup茅rieurs 脿 tout ce qui est actuellement sur la table.

Bien que des promesses financi猫res importantes aient 茅t茅 faites lors de ces sommets, les pays africains se m茅fient, 脿 juste titre, de leur r茅alisation. Les pays d茅velopp茅s continuent de "progresser" pour livrer l'objectif de financement du climat de 100 milliards de dollars d'ici 2020 (une promesse non tenue) et esp猫rent maintenant l'atteindre d'ici 2023.

En plus de ces promesses non tenues, la confiance a encore 茅t茅 茅rod茅e par le rythme tr猫s variable et in茅gal de la reprise apr猫s la pand茅mie de COVID-19, comme en t茅moigne, par exemple, le d茅calage entre les promesses de distribution du vaccin COVID-19 et ce qui a 茅t茅 livr茅 aux pays africains. 听

De plus en plus d'appels sont lanc茅s au secteur priv茅 pour qu'il comble ces lacunes financi猫res. Cependant, le secteur priv茅 fonctionne intrins猫quement sur un mod猫le de profit qui diff猫re du mod猫le de bien public attendu du secteur public. Il faut des incitations adapt茅es, des technologies infaillibles pouvant garantir certaines marges b茅n茅ficiaires et des mod猫les de minimisation des risques pour que le secteur puisse intervenir 脿 une 茅chelle suffisamment grande.听

En outre, l'approche nuanc茅e et les d茅lais prolong茅s n茅cessaires pour que l'Afrique parvienne 脿 un mix 茅nerg茅tique 茅quilibr茅 se perdent dans la confusion. Les pays africains ne devraient pas 锚tre confin茅s 脿 des options limit茅es ou accul茅s 脿 des voies intenables en mati猫re d'acc猫s 脿 l'茅nergie, en particulier avec l'appel lanc茅 aux institutions financi猫res publiques pour qu'elles mettent fin au soutien international au secteur de l'茅nergie fossile en 2022.

Les enjeux sont 茅lev茅s pour l'Afrique, d'o霉 cet appel urgent 脿 l'action en faveur de la construction des syst猫mes 茅nerg茅tiques du continent. L'茅nergie pr茅sente un effet multiplicateur irr茅sistible pour la renaissance de l'Afrique. Elle est la pierre angulaire de la s茅curit茅 alimentaire en am茅liorant l'efficacit茅 de la production, du stockage et du transport des aliments, ainsi que la cr茅ation d'emplois gr芒ce 脿 la valeur ajout茅e.

La r茅duction des pertes apr猫s r茅colte, associ茅e 脿 des solutions de cuisson am茅lior茅es, aurait pour avantage suppl茅mentaire de minimiser la d茅forestation. La r茅volution industrielle de l'Afrique et la r茅alisation du potentiel de la zone de libre-茅change continentale africaine d茅pendent de l'acc猫s 脿 une 茅nergie fiable, abordable et ad茅quate.

Enfin, l'acc猫s 脿 l'茅nergie fait partie des principaux 茅l茅ments constitutifs permettant de livrer des services, de s'adapter aux risques climatiques et de fournir des moyens de subsistance durables, garantissant ainsi la paix, la s茅curit茅 et le d茅veloppement du continent pour la prochaine g茅n茅ration.

Alors que nous nous pr茅parons pour la COP 27, nous ne pouvons pas 锚tre complaisants. Nous devons plaider ensemble pour un avenir 茅quitable de l'Afrique gr芒ce 脿 un bouquet 茅nerg茅tique 茅quilibr茅 et 脿 des 茅ch茅ances r茅alistes. Nous devons 脿 tous les Africains - pass茅s, pr茅sents et futurs - d'aller au-del脿 de la n茅gociation du strict minimum.