Le d茅marrage officiel du libre-茅change dans le cadre de la Zone de libre-茅change continentale africaine (ZLECAf) en janvier 2021 a concr茅tis茅 une aspiration continentale majeure. Un an plus tard, les 茅changes transfrontaliers de biens et de services ne battent peut-锚tre pas leur plein comme pr茅vu, mais tout porte 脿 croire que des progr猫s ont 茅t茅 accomplis : la coupe est 脿 moiti茅 pleine, pas 脿 moiti茅 vide.
Les n茅gociations en cours sur les derniers 茅l茅ments d茅terminants du pacte commercial, notamment les r猫gles d'origine, constituent un obstacle majeur. 听
Toutefois, dans une interview accord茅e 脿 Afrique Renouveau le mois dernier, le secr茅taire g茅n茅ral du secr茅tariat de la ZLECAf, Wamkele Mene, a esquiss茅 une vision optimiste pour 2022.
En r茅sum茅, la mise en 艙uvre de la ZLECAf passera 脿 la vitesse sup茅rieure, les commer莽ants seront ravis, et la pouss茅e vers une industrialisation acc茅l茅r茅e du continent devrait commencer s茅rieusement.听
La conclusion des n茅gociations sur les r猫gles d'origine, qui consistent essentiellement 脿 d茅terminer les "nationalit茅s" de milliers de produits pour 茅viter le dumping, sera la cl茅 du succ猫s.听
Les n茅gociateurs sont d茅j脿 parvenus 脿 un accord impressionnant de 87,8 % sur les r猫gles d'origine. Cela inclut plus de 80 % des quelque 8 000 produits r茅pertori茅s dans le syst猫me harmonis茅 des r猫gles d'origine et des tarifs douaniers de l'Organisation mondiale des douanes. Un seuil de consensus aussi 茅lev茅 garantit que la grande majorit茅 des produits peuvent 锚tre 茅chang茅s.听
"Ce qui est en souffrance, ce sont les automobiles, les textiles, les v锚tements et le sucre. Ils repr茅sentent environ 12 脿 15 % de ce que nous appelons le livre des tarifs. Nous voulons conclure les n茅gociations sur ces produits afin de parvenir 脿 une convergence totale des r猫gles d'origine", a d茅clar茅 M. Mene.听
M. Mene est convaincu que les n茅gociants africains m茅ritent un environnement favorable, notamment des informations solides sur le march茅 et d'autres incitations pour dynamiser leurs activit茅s.
Le Futures Report 2021, lanc茅 en d茅cembre dernier 脿 New York, fournit aux commer莽ants des informations commerciales pr茅cieuses, ce qui en fait un 茅l茅ment de plus dans la bo卯te 脿 outils de la ZLECAf pour catalyser le commerce intra-africain.
Produit conjointement par le secr茅tariat de la ZLECAf et le Programme des Nations Unies pour le d茅veloppement (PNUD), le rapport, intitul茅 "Quelles cha卯nes de valeur pour la r茅volution du Made in Africa", met en lumi猫re, 脿 l'intention des acteurs du march茅, les cha卯nes de valeur offrant des opportunit茅s lucratives en mati猫re de biens et services 脿 valeur ajout茅e. Constatant la mont茅e des in茅galit茅s, le rapport indique que "l'Afrique est le seul continent o霉 le nombre de personnes pauvres a augment茅, passant de 392 millions en 2000 脿 438 millions en 2017."
L'Afrique doit "se diversifier dans d'autres produits de base... au-del脿 des pi猫ges du cycle actuel des produits de base, dans diff茅rentes industries 脿 contenu technologique 茅lev茅", commente M. Mene, dans l'avant-propos du rapport. "L'Afrique poss猫de 42 des 63 茅l茅ments de la quatri猫me r茅volution industrielle (4IR), notamment le coltan, le cobalt, le cuivre, le nickel et le graphite, pour lesquels la demande mondiale augmentera de 1 000 % d'ici 脿 2050."
Le directeur r茅gional du PNUD pour l'Afrique, Ahunna Eziakonwa, exhorte l'Afrique 脿 cesser d'exporter des mati猫res premi猫res, mais 脿 "industrialiser ses 茅conomies, produire des biens riches en contenu africain et cr茅er des emplois d茅cents pour les g茅n茅rations 脿 venir."
- Le premier est la cr茅ation d'une facilit茅 de financement du commerce pour soutenir les PME, en particulier celles g茅r茅es par des femmes et des jeunes. La date de concr茅tisation de cette initiative est moins certaine 茅tant donn茅 l'implication des banques commerciales.听Cette conversation [avec les banques commerciales] se d茅roule plus lentement que je ne l'aurais esp茅r茅, car il y a plusieurs probl猫mes techniques que nous devons r茅soudre", d茅clare M. Mene. "Cela peut prendre un peu plus de temps".
- Le deuxi猫me pilier est le lancement de la passerelle commerciale africaine, qui est une plateforme num茅rique 脿 guichet unique contenant des informations sur les r猫gles qui s'appliquent 脿 des milliers de produits, les proc茅dures douani猫res, les informations et les tendances du march茅, et les transferts de paiement. M. Mene a d茅clar茅 : "La passerelle commerciale africaine est sous notre contr么le. Nous pouvons la d茅ployer relativement rapidement."
- Le troisi猫me pilier est une facilit茅 d'ajustement de la ZLECAf, qui devrait permettre d'amortir les effets fiscaux de la perte de droits de douane dans les pays. M. Mene s'est empress茅 de pr茅ciser que cette facilit茅 n'est pas destin茅e 脿 combler les d茅ficits budg茅taires, mais plut么t 脿 "soutenir des cha卯nes de valeur sp茅cifiques dans des secteurs productifs sp茅cifiques de l'茅conomie, par exemple le textile et l'agroalimentaire."听
- Le quatri猫me pilier est le d茅ploiement du Syst猫me panafricain de paiement et de r猫glement (PAPSS), une plateforme qui facilite les paiements transfrontaliers en devises africaines locales et qui devrait permettre aux commer莽ants africains d'茅conomiser environ 5 milliards de dollars par an sur la convertibilit茅 des devises. Le PAPSS a 茅t茅 officiellement lanc茅 le 13 janvier 2022, tandis qu'un d茅ploiement 脿 l'茅chelle du continent et une campagne de sensibilisation aupr猫s des commer莽ants devraient s'intensifier dans les semaines 脿 venir.
- 听Le dernier pilier consiste 脿 s'assurer que les zones 茅conomiques sp茅ciales (ZES) d'Afrique sont compatibles avec la ZLECAf. Les pays qui cr茅ent des ZES soumettent ces zones 脿 des lois commerciales sp茅ciales, telles que des all茅gements fiscaux, afin d'attirer les investissements et de stimuler l'emploi.
