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Le Pr茅sident sud-africain Kgalema Motlanthe : 鈥淟鈥檋eure est venue d鈥櫭﹍argir nos march茅s.鈥�

Photo: Associated Press / Themba Hadebe

Les dirigeants des pays d鈥橝frique orientale et australe se sont entendus en octobre 2008 sur un projet de constitution de la plus grande zone de libre 茅change du continent. Le nouvel organisme se composerait de trois groupes r茅gionaux existants 鈥� le March茅 commun de l鈥橝frique orientale et australe (COMESA), la Communaut茅 d鈥橝frique de l鈥橢st (CAE) et la Communaut茅 de d茅veloppement de l鈥橝frique australe (SADC).

Dans un discours prononc茅 lors d鈥檜n sommet 茅conomique 脿 Kampala (Ouganda), le Pr茅sident du Kenya, qui dirige le COMESA, Mwai Kibaki, a expliqu茅 que cette initiative r茅pondait aux nouveaux d茅fis auxquels se heurte le continent.

La nouvelle zone commerciale comptera 26 pays, depuis l鈥橝frique australe jusqu鈥櫭� l鈥橢gypte. Le produit int茅rieur brut cumul茅 de ces pays s鈥櫭﹍猫ve 脿 625 milliards de dollars pour une population totale de 527 millions. Leurs dirigeants esp猫rent que ce nouveau m茅canisme contribuera 脿 accro卯tre les 茅changes commerciaux entre leurs pays et leur permettra de disposer de meilleurs atouts dans les n茅gociations commerciales internationales.

Commerce accru

Les 茅changes commerciaux entre certains de ces pays sont d茅j脿 en hausse. Les 茅changes entre les membres de la CEA (Kenya, Ouganda et Tanzanie) sont pass茅s de 778 millions de dollars en 2004 脿 plus d鈥檜n milliard de dollars en 2006. De m锚me, les 茅changes commerciaux au sein du COMESA s鈥櫭﹍evaient 脿 7,8 milliards de dollars en 2007, contre 4,5 milliards en 2002.

Malgr茅 cette croissance, les donn茅es de l鈥橭rganisation mondiale du commerce indiquent que les 茅changes entre pays africains n鈥檕nt repr茅sent茅 en 2006 que 8,9 % de la valeur totale de leurs exportations. Pour comparaison, 51,2 % des exportations asiatiques s鈥檈ffectuent 脿 l鈥檌nt茅rieur de l鈥橝sie et 24,3 % des exportations des pays d鈥橝m茅rique du Sud et centrale 脿 l鈥檌nt茅rieur de cette r茅gion.

La Banque mondiale estime que la faiblesse des infrastructures, les barri猫res tarifaires et le niveau 茅lev茅 des droits de douane freinent consid茅rablement le d茅veloppement des 茅changes commerciaux 脿 l鈥檌nt茅rieur de l鈥橝frique. Bien que depuis 1997 les tarifs douaniers moyens sur les importations entre pays africains soient pass茅s de 21% 脿 17 % environ du prix des produits, ce pourcentage demeure plus 茅lev茅 qu鈥檈n Asie. Les routes y sont peu nombreuses et en mauvais 茅tat, et celles qui sont bien entretenues relient le plus souvent les r茅gions riches en ressources naturelles aux ports, facilitant ainsi les exportations 脿 l鈥櫭﹖ranger plut么t que vers les pays africains avoisinants (voir article).

Josephine Ou茅draogo, 脿 l鈥櫭﹑oque Secr茅taire ex茅cutive adjointe par int茅rim de la Commission 茅conomique de l鈥橭NU pour l鈥橝frique, a affirm茅 que l鈥檌nt茅gration r茅gionale 鈥� l鈥櫭﹖ablissement de liens plus 茅troits entre les 茅conomies africaines 鈥� devrait pouvoir apporter une solution 脿 ce probl猫me. 鈥淚l nous faut repenser notre strat茅gie de d茅veloppement de fond en comble鈥�, a-t-elle d茅clar茅 脿 l鈥檕ccasion d鈥檜ne r茅union de 2007 sur la coop茅ration r茅gionale, 鈥渆t nous servir de l鈥檌nt茅gration r茅gionale pour encourager et renforcer le niveau actuellement faible des 茅changes commerciaux intra-africains.鈥�

Le manque de moyens des 茅conomies africaines ralentit 茅galement les 茅changes commerciaux avec les partenaires ext茅rieurs au continent. La part de march茅 de l鈥橝frique sur le plan mondial a chut茅, passant de 10 % dans les ann茅es 1960 脿 2 % en 2000. A l鈥檌nverse, la part de march茅 des pays d鈥橝sie et d鈥橝m茅rique latine et leurs recettes commerciales ont augment茅 脿 mesure que ceux-ci ont remplac茅 l鈥檈xportation de mati猫res premi猫res par l鈥檈xportation de produits finis ou semi-finis. Mais de nombreux pays africains ont une faible population, une main-d鈥櫯搖vre peu qualifi茅e ou un acc猫s limit茅 aux capitaux n茅cessaires pour d茅velopper leur capacit茅 脿 produire des articles plus pris茅s 脿 l鈥檈xportation.

Difficult茅s strat茅giques

L鈥檌n茅galit茅 des degr茅s d鈥檌nt茅gration des trois groupes r茅gionaux et la diversit茅 des r茅glementations commerciales qu鈥檌ls appliquent posent 茅galement probl猫me. De plus, certains de ces pays appartiennent 脿 plus d鈥檜n groupe et sont soumis 脿 des contraintes contradictoires.

La cr茅ation d鈥檜ne zone de libre 茅change unique devrait r茅gler ces difficult茅s. Une fois mise en place, une telle zone faciliterait le libre 茅change des biens d鈥櫭﹒uipement entre tous les pays membres en franchise de douane. Les trois groupes devront toutefois fixer de nouveaux tarifs douaniers pour les biens manufactur茅s et les uniformiser. Il leur faudra 茅galement harmoniser les proc茅dures douani猫res et frontali猫res.

Le manque 脿 gagner 茅ventuel des plus petits pays qui commercent relativement peu mais comptent beaucoup sur les recettes engendr茅es par les tarifs douaniers 脿 l鈥檌mportation est une autre pr茅occupation. La lev茅e des barri猫res commerciales entra卯nerait non seulement une diminution de ces recettes, mais risquerait aussi de provoquer la faillite de nombreux producteurs locaux, incapables de faire face 脿 la concurrence des produits manufactur茅s moins chers en provenance de pays plus grands, comme l鈥橢gypte, le Kenya et l鈥橝frique du Sud. En 茅laborant une 鈥渇euille de route鈥� qui sera pr茅sent茅e aux chefs d鈥橢tat dans six mois, un groupe d鈥檈xperts examinera la mani猫re dont ces probl猫mes pourraient 锚tre r茅gl茅s.

Le Pr茅sident sud-africain Kgalema Motlanthe a soulign茅 脿 la r茅union de Kampala l鈥檌mportance de trouver des solutions 脿 ces probl猫mes. 鈥淟鈥檋eure est venue pour le COMESA, la CEA et la SADC de r茅unir leurs programmes respectifs d鈥檌nt茅gration r茅gionale afin d鈥櫭﹍argir nos march茅s, de d茅sentraver notre capacit茅 de production, d鈥檃ccro卯tre le volume des 茅changes intra-africains et d鈥檃m茅liorer nos perspectives de d茅veloppement."