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Jakaya Kikwete, Pr茅sident en exercice de l鈥橴nion africaine, Pr茅sident de la R茅publique-Unie de Tanzanie

Photo: UN / Marco Castro

Jakaya Kikwete : 鈥淣ous sommes r茅solus 脿 nous arracher 脿 notre situation 脿 la force du poignet.鈥�

La liste des besoins de d茅veloppement de l鈥橝frique est longue, qu鈥檌l s鈥檃gisse d鈥檕ffrir des services sociaux et 茅conomiques 茅l茅mentaires, d鈥檃ssurer la s茅curit茅 alimentaire ou d鈥檃ugmenter les revenus des populations par la transformation des secteurs de production鈥� Malheureusement, 茅tant donn茅 son niveau de d茅veloppement moins avanc茅, l鈥橝frique ne poss猫de pas de ressources suffisantes pour sortir par elle-m锚me du pi猫ge de la pauvret茅...

Un aspect positif de cette r茅alit茅 est que nous tous dans la communaut茅 internationale et sur le continent reconnaissons les s茅v猫res contraintes qui p猫sent sur les ressources de l鈥橝frique. Nous savons aussi que les gouvernements africains ont pris des mesures pour utiliser le peu de ressources dont ils disposent pour faire face aux d茅fis que pr茅sente le d茅veloppement. Un autre aspect positif est que la communaut茅 internationale a eu la g茅n茅rosit茅 d鈥檃ider les pays africains en leur fournissant des ressources pour appuyer leurs propres efforts. Malheureusement, les ressources engag茅es et mises 脿 sa disposition ne sont pas suffisantes.

J鈥檃imerais profiter de cette occasion pour exprimer la d茅ception de l鈥橝frique face 脿 l鈥檌ncapacit茅 des pays d茅velopp茅s 脿 honorer leurs engagements 脿 fournir les ressources n茅cessaires. Permettez-moi d鈥檜tiliser aujourd鈥檋ui cette tribune pour lancer un appel 脿 un nouvel 茅lan pour que ces engagements soient remplis. C鈥檈st un devoir historique et une obligation morale pour les pays d茅velopp茅s d鈥檃ider les populations indigentes de l鈥橝frique; et non une question de charit茅...

L鈥橝frique n鈥檈st pas un cas d茅sesp茅r茅. Nous ne sommes pas d茅sesp茅r茅s, pas plus que nous ne sommes r茅sign茅s 脿 l鈥檌mpuissance. Nous sommes d茅termin茅s 脿 nous arracher 脿 nos difficult茅s. Nous avons simplement besoin du soutien des pays d茅velopp茅s. Nous remercions nos partenaires du d茅veloppement de l鈥檌nestimable soutien qu鈥檌ls nous ont apport茅 pendant de nombreuses ann茅es, mais il reste encore beaucoup 脿 faire. C鈥檈st tout ce que nous demandons. C鈥檈st r茅alisable. Que chacun de nous joue son r么le appropri茅.

Miguel d鈥橢scoto, Pr茅sident de l鈥橝ssembl茅e g茅n茅rale

Photo: UN / Mark Garten

Miguel d鈥橢scoto : 鈥淛e demande aux pays riches de ce monde de redoubler d鈥檈fforts.鈥濃��

En organisant des 茅lections et en mettant en place des gouvernements 茅lus 脿 travers tout ce magnifique continent, l鈥橝frique a ind茅niablement accompli des progr猫s d茅mocratiques consid茅rables. J鈥檃imerais plus particuli猫rement saluer la fondation de l鈥橴nion africaine en 2000 et le lancement du Nouveau partenariat pour le d茅veloppement de l鈥橝frique [NEPAD], qui sont indubitablement des 茅tapes cruciales dans l鈥檋istoire de l鈥橝frique et pour son autonomisation dans le domaine de son propre d茅veloppement politique, 茅conomique et social.

Les d茅fis qui se pr茅sentent 脿 l鈥橝frique sont 脿 la v茅rit茅 encore consid茅rables. Aussi courageux que soient ces pays 鈥� et nous savons qu鈥檌ls le sont 鈥� l鈥橝frique ne peut pas faire de nouveaux progr猫s 脿 elle seule. Les gains obtenus par les pays africains en termes de croissance 茅conomique sont bien r茅els, mais ils doivent 锚tre ciment茅s de mani猫re d茅cisive par des actions concr猫tes, comme un all茅gement de leur dette ext茅rieure plus substantiel. Les progr猫s relatifs accomplis dans ce domaine ne doivent pas dissimuler les conditions injustes que les institutions de Bretton Woods et les pays bailleurs de fonds continuent 脿 imposer. Ces conditions ont comme effet pervers non seulement d鈥檈ntraver l鈥檃pplication efficace des programmes de lutte contre la pauvret茅, mais 茅galement d鈥櫭﹔oder les conditions d鈥檈xistence de dizaines de millions de personnes, les plongeant dans une pauvret茅 encore plus grande que celle dont ces institutions 茅taient cens茅es les sauver...

J鈥檃ppelle donc les pays riches 脿 redoubler leurs efforts pour que l鈥檃ide publique au d茅veloppement 鈥� qui est tomb茅e entre 2005 et 2007 de 0,33 % 脿 0,28 % de leur PIB 鈥� se rapproche des 0,7 % fix茅s par le Consensus de Monterrey [2002]. J鈥檃imerais rappeler aux membres de l鈥橝ssembl茅e g茅n茅rale que cet objectif a initialement 茅t茅 propos茅 par l鈥橝ssembl茅e elle-m锚me en 1970. Dans le m锚me esprit, 茅tant donn茅 le niveau actuel des sommes vers茅es, je demande aux membres du Groupe des huit, avec toute la force que me conf猫re ma position de Pr茅sident de l鈥橝ssembl茅e g茅n茅rale, de concr茅tiser la promesse faite 脿 Gleneagles en 2005 de doubler d鈥檌ci 脿 2010 leur aide publique au d茅veloppement pour l鈥橝frique.

Nicolas Sarkozy, Pr茅sident de la R茅publique fran莽aise

Photo: UN / Mark Garten

Nicolas Sarkozy : 鈥淣ous savons, nous les Europ茅ens, qu鈥檃ider au d茅veloppement de l鈥橝frique, c鈥檈st d鈥檃bord un investissement dans notre avenir commun.鈥�

L鈥橝frique s鈥檈st remise en marche. Le continent a retrouv茅 l械 chemin de la croissance. Depuis 1994, son taux de croissance annuel moyen est proche de 5%... Toutefois, cette croissance 茅conomique reste tr猫s th茅orique pour une majorit茅 d鈥橝fricains : r茅alit茅 statistique, elle n鈥檈st pas encore une r茅alit茅 du quotidien des populations d鈥橝frique. Le continent est en effet confront茅 脿 de nombreux d茅fis, qu鈥檌l s鈥檃gisse de la crise alimentaire ou des effets du r茅chauffement climatique.

Les Europ茅ens veulent s鈥檈ngager aux c么t茅s de l鈥橝frique... Mais que les choses soient claires : l鈥檃ide qu鈥檃 d茅cid茅 l鈥橢urope pour l鈥橝frique, ce n鈥檈st pas simplement l鈥檃ide du c艙ur, c鈥檈st d鈥檃bord l鈥檃ide motiv茅e par la raison car nous savons, nous les Europ茅ens, qu鈥檃ider au d茅veloppement de l鈥橝frique, c鈥檈st d鈥檃bord un investissement dans notre avenir commun. Le monde globalis茅 a besoin d鈥檜ne Afrique d茅velopp茅e. L鈥橴nion europ茅enne, voisine directe du continent africain, a besoin du d茅veloppement de l鈥橝frique.

A quoi servirait-il de travailler 脿 la s茅curit茅 et 脿 la stabilit茅 de l鈥橢urope si on ne cherchait pas 脿 combler l鈥檃ctuel 茅cart de d茅veloppement entre l鈥橢urope et l鈥橝frique ? Et quelle illusion d鈥檈nvisager la prosp茅rit茅 de l鈥橢urope sans travailler 脿 l鈥櫭﹎ergence d鈥檜n partenaire 茅conomique majeur, qui se situe 脿 14 kilom猫tres des c么tes europ茅ennes -- un partenaire, l鈥橝frique, dont la population sera, en 2030, sup茅rieure 脿 celle de l鈥橧nde ou de la Chine ! Quelle illusion de pr茅tendre 脿 la s茅curit茅 alimentaire mondiale sans valoriser les ressources agricoles africaines : pour se nourrir elle-m锚me d鈥檃bord, mais 茅galement pour contribuer 脿 nourrir le monde !

Jean Ping, Pr茅sident de la Commission de l鈥橴nion africaine

Photo: UN / Mark Garten

C鈥檈st 脿 nous Africains qu鈥檌ncombe au premier chef le d茅veloppement de l鈥橝frique. Conduire 脿 terme l鈥檃genda pour l鈥橝frique est avant tout notre mandat et nous entendons en assumer pleinement la responsabilit茅. C鈥檈st justement cet esprit d鈥檃ppropriation qui a guid茅 nos leaders africains 脿 concevoir le NEPAD (Nouveau partenariat pour le d茅veloppement de l鈥橝frique), une initiative d茅sormais arrim茅e 脿 l鈥橴nion africaine et pour laquelle une strat茅gie de financement a 茅t茅 d茅finie et des projets concrets identifi茅s. Le NEPAD ainsi que son m茅canisme d鈥櫭﹙aluation par les pairs constituent par essence une affirmation de la volont茅 de l鈥橝frique de prendre en main son destin...

Nous savons tous que la stabilit茅 politique du continent facilitera la mobilisation des ressources que requiert notre lutte inlassable contre la pauvret茅. Nous savons tous que paix et s茅curit茅 riment avec d茅veloppement durable. L鈥橴nion africaine n鈥檃 pas tard茅 脿 prendre les devants en mettant sur pied sa structure de paix et de s茅curit茅...

A l鈥檋eure o霉 la mobilisation g茅n茅rale s鈥檌mpose face 脿 de nouveaux d茅fis tels que la crise alimentaire, la crise 茅nerg茅tique, les changements climatiques, la fracture num茅rique, et j鈥檈n passe, nous avons besoin d鈥櫭猼re solidaires, de transcender nos diff茅rences, de faire valoir le dialogue et le partage : partage des responsabilit茅s; partage des comp茅tences et des exp茅riences r茅ussies; partage des b茅n茅fices et surtout partage de la satisfaction du devoir accompli et du noble service rendu 脿 nos populations.

Yoweri Museveni, Pr茅sident de l鈥橭uganda

Photo: UN / Mark Garten

Dans les ann茅es 1960, deux erreurs ont 脿 mon avis fait louper le coche 脿 l鈥橝frique. La premi猫re 茅tait constitu茅e par l鈥檃ttitude hostile de certains gouvernements envers le secteur priv茅 鈥� c鈥櫭﹖ait le premier probl猫me. La seconde a 茅t茅 l鈥檈rreur de ne pas mener une politique de croissance orient茅e vers les exportations. Certains pays se sont engag茅s dans ce qu鈥檕n appelait la substitution des importations alors que les 茅conomies africaines sont de taille limit茅e, donc, si vous cherchez simplement 脿 vous positionner sur le march茅 int茅rieur, vous n鈥檃llez pas aller tr猫s loin.

Quand nous nous sommes r茅veill茅s et que nous nous sommes r茅orient茅s vers une croissance men茅e par le secteur priv茅, les 茅conomies d鈥橢urope de l鈥橢st s鈥櫭﹖aient ouvertes. Les grandes 茅conomies, Chine, Inde, s鈥櫭﹖aient ouvertes et avaient attir茅 plus d鈥檌nvestissements que nos march茅s r茅duits. En encourageant l鈥檌nt茅gration r茅gionale, nous faisons aujourd鈥檋ui ce qu鈥檌l fallait faire. C鈥檈st bien. C鈥檈st l脿 la bonne r茅ponse.

Marc Ravalomanana, Pr茅sident de Madagascar

Photo: UN / Michelle Poire

Nous avons besoin d鈥檜ne r茅volution agricole pour toute l鈥橝frique, une r茅volution qui fera augmenter consid茅rablement la productivit茅 agricole et les revenus des plus pauvres tout en pr茅servant l鈥檈nvironnement, une r茅volution qui aidera des millions de petits agriculteurs 脿 sortir de la pauvret茅 et de la faim鈥� Les Nations Unies, avec l鈥檃ide des autres bailleurs de fonds, devraient accro卯tre les ressources financi猫res et l鈥檈xpertise technique offerte 脿 tous les pays qui d茅sirent acc茅l茅rer et soutenir cette r茅volution agricole...

Mis 脿 part le financement, le principal obstacle 脿 notre d茅veloppement est le manque de capacit茅s. Ceci souligne l鈥檌mportance de l鈥櫭ヾucation鈥� Nous devons renforcer et 茅largir nos efforts pour arr锚ter la fuite des cerveaux et l鈥櫭﹎igration des professionnels qualifi茅s des pays en d茅veloppement鈥� Nous devons aider 脿 motiver ces femmes et ces hommes 脿 consacrer leurs talents au d茅veloppement de leur pays natal.