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Le Mozambique avait d茅j脿 du mal 脿 rembourser sa dette ext茅rieure de 14 milliards de dollars lorsque la COVID-19 survint en d茅but d'ann茅e.
Le ratio dette/PIB du pays, qui 茅tait de 100 % en 2018, a explos茅 pour atteindre 130 % en 2020. Avec une dette qui d茅passe la production 茅conomique totale, le Mozambique a peu de marge de man艙uvre budg茅taire pour r茅pondre 脿 la pand茅mie et s鈥檈n remettre.
La COVID-19 n'est que le dernier des malheurs du Mozambique. Le pays continue 脿 se remettre du cyclone Idai qui a frapp茅 en mars 2019 et au cours duquel 607 personnes ont perdu la vie et des milliers ont 茅t茅 d茅plac茅es.
Comme le Mozambique, de nombreux pays africains pauvres et lourdement endett茅s, tels que l'Angola, le Cap-Vert, le Congo, Djibouti et l'脡gypte - tous avec un ratio dette ext茅rieure/PIB sup茅rieur 脿 100 % - doivent maintenant, dans un contexte de pand茅mie, d茅cider comment naviguer 脿 travers d'importantes difficult茅s financi猫res.
Une 茅tude de l'Union africaine (UA) sur l'impact 茅conomique de COVID-19, publi茅e en avril 2020, a montr茅 que le continent pourrait perdre jusqu'脿 500 milliards de dollars et que les pays pourraient 锚tre contraints d'emprunter massivement pour survivre 脿 la pand茅mie.听
En juin 2020, le Secr茅taire g茅n茅ral des Nations unies, Ant贸nio Guterres, a averti que "50 millions de personnes suppl茅mentaires risquent de tomber dans l'extr锚me pauvret茅 en 2020 en raison de la pand茅mie". Ant贸nio Guterres a lanc茅 un appel en faveur d'un "ensemble de mesures mondiales repr茅sentant au moins 10 % du produit int茅rieur brut mondial". Pour l'Afrique, cela signifie plus de 200 milliards de dollars de soutien suppl茅mentaire de la part de la communaut茅 internationale".
Selon la Commission 茅conomique des Nations Unies pour l'Afrique (CEA), l'Afrique a besoin d'au moins 100 milliards de dollars pour financer imm茅diatement une r茅ponse en mati猫re de sant茅 et de s茅curit茅 sociale, et de 100 milliards de dollars suppl茅mentaires pour la relance 茅conomique, y compris un moratoire sur la dette, le financement d'un instrument sp茅cial pour les obligations de la dette commerciale et la fourniture de liquidit茅s suppl茅mentaires au secteur priv茅.
L鈥檃bscence de marge de man艙uvre budg茅taire des pays africains pour faire face 脿 la pand茅mie et 脿 ses cons茅quences serait, selon le Fonds mon茅taire international (FMI), attribuable 脿 quatre d茅fis.
Le premier d茅fi est le niveau 茅lev茅, qui n'est pas viable, de la dette par rapport au PIB.
Le deuxi猫me est que les d茅ficits budg茅taires 茅lev茅s (茅carts entre les d茅penses et les recettes) obligeront les pays 脿 explorer d'autres modes de financement des projets de d茅veloppement. Par cons茅quent, ils auront recours aux emprunts, ce qui aggrave encore le poids de leur dette.
Le troisi猫me d茅fi est le co没t 茅lev茅 des emprunts, avec des taux d'int茅r锚t compris entre 5 et 16 % sur les obligations d'脡tat 脿 10 ans, alors que les taux sont proches de z茅ro ou n茅gatifs en Europe et en Am茅rique.
Pour les 茅conomies d'Afrique subsaharienne, les remboursements d'int茅r锚ts constituent la part la plus importante des d茅penses - et celle qui cro卯t le plus rapidement - des budgets.
Enfin, la d茅pr茅ciation de nombreuses monnaies africaines par rapport aux principales devises internationales a d茅clench茅 l'inflation. Par exemple, le pula botswanais et le rand sud-africain ont perdu environ 8 % de leur valeur par rapport au dollar am茅ricain et 脿 l'euro depuis le d茅but de la pand茅mie.
Pour mieux se remettre, M. Guterres a demand茅 un all猫gement de la dette, tout en pr茅conisant une transition vers une croissance 脿 faible intensit茅 de carbone et r茅sistante au climat, qui cr茅era des millions d'emplois verts et garantira une production et une consommation durables.
Pour relever ces d茅fis, il faut r茅duire les in茅galit茅s fond茅es sur le revenu, le sexe et la race, a d茅clar茅 M. Guterres. Il continue de plaider en faveur de l'茅quit茅 dans les liquidit茅s mondiales et a propos茅 un ensemble de solutions innovantes pour financer la reprise post-pand茅mique.
Par exemple, le chef des Nations Unies a demand茅 au FMI d'accro卯tre son soutien financier aux pays africains dans le cadre de sa facilit茅 de droits de tirage sp茅ciaux, une monnaie de r茅serve mon茅taire dans laquelle les pays en difficult茅 financi猫re peuvent puiser.
Appel 脿 l'annulation de la dette
Alors que le G-20 a convenu de suspendre le remboursement de la dette des 75 pays les plus pauvres du monde jusqu'脿 la fin de cette ann茅e, M. Guterres maintient que la suspension de la dette devrait 锚tre 茅tendue 脿 tous les pays en d茅veloppement, ajoutant que le secteur priv茅 doit faire partie de tout dialogue sur la remise de la dette.
La CEA recommande 茅galement une "suspension temporaire compl猫te de la dette pendant deux ans pour tous les pays africains, sans exception".
L'Union africaine a lanc茅 plusieurs programmes, tels que le plan d'intervention COVID-19 de l'Agence de d茅veloppement de l'Union africaine (AUDA-NEPAD), pour aider les pays 脿 lutter contre la pand茅mie et 脿 mieux s'en remettre.
Le directeur g茅n茅ral de l'AUDA-NEPAD, Ibrahim Mayaki, reconna卯t que les pays ont d茅sesp茅r茅ment besoin d'all茅ger le fardeau de la dette. "Des consultations sont en cours avec les principaux partenaires financiers du d茅veloppement pour un plan 脿 court et moyen terme qui puisse r茅pondre 脿 ces besoins", a-t-il d茅clar茅 脿 Afrique Renouveau, lors d'un entretien.
Les appels 脿 l'annulation de la dette des pays pauvres se poursuivent depuis de nombreuses ann茅es. En 2005, la Banque mondiale et le FMI ont annul茅 55 milliards de dollars de la dette des 脡tats les plus pauvres d'Afrique ; une annulation totale serait tout de m锚me sans pr茅c茅dent.
En outre, l'annulation totale de la dette implique g茅n茅ralement d'intenses n茅gociations politiques. La Banque de d茅veloppement de Chine et la Banque d'import-export de Chine repr茅sentent la majeure partie des pr锚ts accord茅s aux pays africains. Ces institutions sont 茅troitement li茅es au gouvernement chinois et 脿 son initiative "Belt and Road". Elles sont donc susceptibles de se conformer 脿 la position officielle du gouvernement.
En avril 2020, la Chine a exprim茅 sa volont茅 d'accorder un all猫gement, mais pas une remise de sa dette, 脿 l'Afrique.
Lors d'une r茅union avec les dirigeants africains 脿 la mi-juin pour discuter de la r茅ponse 脿 la COVID-19, le pr茅sident chinois Xi Jinping a propos茅 d'annuler les pr锚ts sans int茅r锚t de l'Afrique, mais a indiqu茅 que les n茅gociations seraient men茅es de mani猫re bilat茅rale.
Cependant, l'Universit茅 Johns Hopkins aux Etats-Unis analyse que les pr锚ts que la Chine a l'intention d'annuler repr茅sentent moins de 5% de la dette de l'Afrique envers la Chine, ce qui repr茅sente une forte augmentation de la dette du continent.
En attendant, le secr茅taire g茅n茅ral de la zone de libre-茅change du continent africain (ZLECA), Wamkele Mene, soutient que la mise en 艙uvre du pacte commercial augmenterait le commerce intra-africain et stimulerait l'industrialisation du continent - pr茅cis茅ment le stimulus dont l'Afrique a besoin.
Cependant, la stimulation de la mise en 艙uvre de la ZLECA devra attendre, car les 茅changes commerciaux ne pourront pas commencer 脿 la date pr茅vue du 1er juillet. L'UA devrait bient么t annoncer une nouvelle date.
