Un grand groupe de z猫bres se prom猫ne dans la vaste savane. Au bout d'un moment, ils s'arr锚tent pour brouter et pa卯tre, d茅logeant les impalas qui remontent vers le nord. Bienvenue dans la R茅serve de Sabi Sand Game 脿 Mpumalanga, r茅put茅e pour 锚tre l'un des meilleurs lieux de safari en Afrique du Sud.
Quelques kilom猫tres plus loin, dans la r茅serve de Madikwe, des chevreuils et des antilopes se d茅salt猫rent 脿 un point d'eau. Dans les bosquets avoisinants, les oiseaux gazouillent en attendant leur tour. Tout est calme jusqu'脿 ce que soudain, une famille de trois 茅l茅phants 茅merge des buissons et se dirige vers le point d'eau.
Ce sc茅nario semble r茅el, mais tout est en fait virtuel. Il n'y a pas de touristes ici, avec ou sans masque. En fait, l'Afrique du Sud, comme d'autres pays d'Afrique populaires aupr猫s des touristes ont ferm茅 leurs fronti猫res suite 脿 l'茅pid茅mie de COVID-19.
Coinc茅s dans des parcs et des h么tels vides, les organisateurs de safaris africains font un pas en avant dans le domaine du num茅rique pour r茅pondre aux demandes de millions de personnes confin茅es dans le monde entier. Depuis des semaines maintenant, des milliers de voyageurs virtuels avides de d茅couvertes ont appr茅ci茅 la beaut茅 de la faune africaine, des plages et d'autres sites touristiques en ligne.
Au Kenya, le Secr茅taire d'脡tat au Tourisme et 脿 la Faune Sauvage, Najib Balala, a lanc茅 en juin 2020 une campagne de visites guid茅es virtuelles en direct pour pr茅senter les safaris dans le cadre de la campagne #MagicAwaits men茅e par l'Office du Tourisme du Kenya qui vise 脿 garantir que le monde et les voyageurs restent connect茅s 脿 la destination africaine m锚me pendant la p茅riode actuelle de verrouillage due 脿 la COVID-19 o霉 les mouvements sont limit茅s 脿 l'茅chelle mondiale.
S'exprimant lors du lancement de la visite virtuelle au parc national de Nairobi, M. Balala a not茅 que la pand茅mie de COVID-19 avait appris aux acteurs de diff茅rents secteurs 脿 锚tre plus innovants pour maintenir leurs activit茅s 脿 flot pendant ces moments difficiles.
Betty Radier, PDG du Kenya Tourism Board, a d茅clar茅 脿 Afrique Renouveau que les visites virtuelles permettraient de s'assurer que les gens du monde entier soient connect茅s 脿 la destination pendant cette p茅riode.
"Vous pouvez suivre 听"Magical Kenya" sur nos r茅seaux sociaux pour obtenir des vid茅os en direct de safaris et d'autres attractions. Nous voulons maintenir l'int茅r锚t des consommateurs pour cette destination", a d茅clar茅 Mme Radier.
Les sites offrent aux utilisateurs diff茅rents moyens d'interagir avec les exp茅ditions, notamment la possibilit茅 de poser des questions et d'explorer le Kenya virtuellement.
"Nos strat茅gies de marketing continueront 脿 s'adapter aux sc茅narios qui 茅voluent actuellement. Nous menons actuellement des campagnes pour nous assurer que le Kenya reste une option pour les voyageurs nationaux et internationaux maintenant et apr猫s la COVID-19", a d茅clar茅 Mme Radier.
La crise de la COVID-19 a mis un frein au tourisme dans le monde entier. Toutes les r茅gions membres de l'Organisation Mondiale du Tourisme (OMT) ont vu plus de 65 % de leurs destinations compl猫tement ferm茅es au tourisme : Afrique (74 %), Am茅riques (86 %), Asie et Pacifique (67 %), Europe (74 %) et Moyen-Orient (69 %). L'organisation pr茅voit une baisse de 20 脿 30 % des arriv茅es de touristes internationaux dans le monde cette ann茅e.
Avant la COVID-19, l'Afrique 茅tait la deuxi猫me r茅gion 脿 croissance la plus rapide pour le tourisme. En 2018, par exemple, jusqu'脿 67 millions de touristes internationaux ont visit茅 des pays africains, g茅n茅rant 38 milliards de dollars US pour le continent, selon l'OMT. Une augmentation de 4,2 % du nombre de voyageurs en 2019 et de 3 脿 5 % en 2020 avait 茅t茅 pr茅vue.
La pand茅mie et les mesures de lutte contre celle-ci ont durement frapp茅 l'industrie du voyage et du tourisme en Afrique. Selon le Conseil Mondial du Voyage et du Tourisme (WTTC), pr猫s de huit millions d'emplois dans le secteur du voyage et du tourisme ont 茅t茅 perdus rien qu'en Afrique 脿 cause de la COVID-19. Cette situation, ainsi que la perte de revenus, a suscit茅 un appel international en mai dernier de la part des organismes de transport a茅rien et de tourisme pour sauver le secteur.
L'Association du Transport A茅rien International (IATA), l'OMT, le WTCC, l'Association des Compagnies A茅riennes Africaines (AFRAA) et l'Association des Compagnies A茅riennes d'Afrique Australe (AASA) ont demand茅 aux institutions financi猫res internationales, aux partenaires de d茅veloppement des pays et aux donateurs internationaux de verser 10 milliards de dollars d'aide pour soutenir l'industrie du voyage et du tourisme et pr茅server les emplois.
Parmi les pays les plus touch茅s figurent la C么te d'Ivoire, le Zimbabwe, le Kenya, le Maroc, l'Afrique du Sud, la Tunisie et l'Ouganda, dont les 茅conomies b茅n茅ficient principalement de l'industrie du tourisme. D'autres destinations populaires telles que le Botswana, le Cap-Vert, le Rwanda, l'脡gypte, l'脡thiopie, l'卯le Maurice, la Namibie, les Seychelles et la Gambie sont 茅galement durement touch茅es.
Sortir des bois
Le Secr茅taire-G茅n茅ral des Nations Unies, Antonio Guterres, a publi茅 en Juin dernier un message vid茅o mondial en faveur du tourisme et du r么le qu'il pourrait jouer : "Le tourisme peut 锚tre une plate-forme pour surmonter la pand茅mie. En rassemblant les gens, le tourisme peut promouvoir la solidarit茅 et la confiance, des ingr茅dients essentiels pour faire progresser la coop茅ration mondiale qui est si urgente en ce moment".
Alors que les pays commencent 脿 assouplir leurs restrictions de voyage COVID-19, plusieurs pays africains pr茅voient de rouvrir leur industrie touristique, si ce n'est d茅j脿 fait.
La Tanzanie est accessible aux touristes, tandis que la Namibie a r茅ouvert ses parcs nationaux. Le Maroc a annonc茅 son intention de r茅ouverture en juillet, et l'Afrique du Sud esp猫re accueillir des voyageurs d'ici septembre 2020. L'Ouganda et l'卯le Maurice pourraient attendre un peu plus longtemps.
Le Kenya et la Zambie profitent de cette occasion pour promouvoir le tourisme domestique, en attendant la lev茅e des restrictions de voyage dans les semaines 脿 venir, en se conformant strictement aux directives et protocoles 茅mis par les experts.
Le Secr茅taire-G茅n茅ral de l'OMT, Zurab Pololikashvili, d茅clare que l'assouplissement responsable et en temps voulu des restrictions de voyage contribuera 脿 garantir que les nombreux avantages sociaux et 茅conomiques que le tourisme garantit reviendront de mani猫re durable.
Toutefois, malgr茅 l'optimisme suscit茅 par la r茅ouverture de l'industrie, le chef de l'OMT a appel茅 脿 la mise en place de protocoles et de proc茅dures coordonn茅s entre les gouvernements, le secteur priv茅 et les communaut茅s en mati猫re de gestion des fronti猫res, de transport a茅rien, d'hospitalit茅, d'agences de voyage, d'茅v茅nements et d'attractions.
"Il est donc vital que le red茅marrage du tourisme devienne une priorit茅 et soit g茅r茅 de mani猫re responsable, en prot茅geant les plus vuln茅rables et en pla莽ant la sant茅 et la s茅curit茅 au premier rang des pr茅occupations du secteur".
Si l'OMT souligne la n茅cessit茅 de la vigilance, de la responsabilit茅 et de la coop茅ration internationale 脿 l'heure o霉 le monde red茅marre lentement, l'organisation s'est 茅galement engag茅e 脿 aider l'Afrique 脿 rena卯tre plus forte et meilleure et 脿 faire en sorte que le tourisme sorte de cette crise comme un pilier important des 茅conomies, de l'emploi et de la durabilit茅.
D茅but juin 2020, les ministres africains du tourisme et les repr茅sentants d'organisations internationales et du secteur priv茅 se sont r茅unis virtuellement pour tracer une voie commune vers un secteur du tourisme plus solide et robuste. Environ 140 participants de 30 pays, dont 24 ministres, ont discut茅 du d茅fi imm茅diat pos茅 par la COVID-19, 脿 savoir la reprise et la r茅silience. Ils ont 茅galement discut茅 des domaines cl茅s de l'Agenda de l'OMT pour l'Afrique, une feuille de route con莽ue pour guider le secteur vers une croissance durable. Dans la perspective de la r茅union, les 脡tats membres ont particip茅 脿 une enqu锚te en ligne par laquelle ils ont 茅t茅 invit茅s 脿 faire part de leurs r茅flexions sur la mani猫re dont l'Agenda de l'OMT pour l'Afrique peut 锚tre utilis茅 pour acc茅l茅rer la reprise apr猫s les effets de la pand茅mie de COVID-19 et renforcer la r茅sistance pour l'avenir.
L'enqu锚te a r茅v茅l茅 cinq domaines cl茅s dans lesquels les 脡tats membres africains souhaitent agir afin de mieux se remettre de l'impact de la COVID-19. Ces domaines sont les suivants
- D茅bloquer la croissance par la promotion des investissements et les partenariats public-priv茅 ;
- Promouvoir la technologie et听l'innovation ;
- Promouvoir la simplification des voyages, notamment en am茅liorant la connectivit茅 et les politiques en mati猫re de visas touristiques;
- Favoriser la r茅silience, notamment en promouvant la s没ret茅 et la s茅curit茅 et les communications de crise
- Plaider pour la "Marque Afrique"
Selon M. Pololikashvili, ces r茅actions de nos 脡tats membres africains aideront l'OMT 脿 guider le tourisme international au cours des difficiles听mois 脿 venir.
