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"Je vais 锚tre le premier 脿 recevoir le vaccin", a d茅clar茅 le 10 janvier le pr茅sident des Seychelles Wavel Ramkalawan lors du lancement de la campagne nationale de vaccination, afin de "montrer que le vaccin est s没r et de convaincre les gens que c'est l'un des outils 脿 notre disposition" pour combattre le virus, a-t-il ajout茅. Il a tenu sa parole.

En Guin茅e, les m茅dias locaux ont rapport茅 脿 la veille du Nouvel An que la vaccination 茅tait en cours dans tout le pays. Les membres du cabinet et quelques autres fonctionnaires ont 茅t茅 montr茅s 脿 la t茅l茅vision en train de recevoir leurs premi猫res doses de vaccin.

D'autres pays du continent font des efforts pour acqu茅rir les vaccins, mais ils doivent faire face 脿 la concurrence des pays riches qui ont acquis d'茅normes quantit茅s de vaccins, principalement en pr茅commandant des millions de doses.

Selon les donn茅es recueillies par Bloomberg News - un service mondial d'information financi猫re et de donn茅es qui suit quotidiennement les chiffres relatifs aux vaccins, plus de 35 pays riches ont pr茅-command茅 d'茅normes quantit茅s de vaccins, parfois jusqu'脿 3,3 fois le nombre de doses n茅cessaires pour vacciner toute leur population.

Accaparement

"Nous d'abord, et non moi d'abord, est le seul moyen de mettre fin 脿 la pand茅mie", a d茅clar茅 r茅cemment le Dr Matshidiso Moeti, directrice r茅gionale de l'OMS pour l'Afrique, lors d'une conf茅rence de presse virtuelle, alors qu'elle r茅fl茅chissait au d茅s茅quilibre de la disponibilit茅 des doses de vaccins.

鈥淟'accaparement des vaccins ne fera que prolonger l'茅preuve et retarder le redressement de l'Afrique. Il est profond茅ment injuste que les Africains les plus vuln茅rables soient contraints d'attendre les vaccins alors que les groupes 脿 faible risque des pays riches sont mis 脿 l'abri", a d茅clar茅 le Dr Moeti.

Dans le cadre d'un effort collectif visant 脿 garantir que le continent africain ait acc猫s aux doses dont il a besoin, le pr茅sident de l'Union africaine (UA), le pr茅sident sud-africain Cyril Ramaphosa, a d茅clar茅 le 14 janvier qu'environ 270 millions de doses de vaccin COVID-19 avaient 茅t茅 provisoirement obtenues pour les pays africains par l'interm茅diaire de l'茅quipe sp茅ciale africaine d'acquisition de vaccins COVID-19 (AVATT).

Ces 270 millions de doses s'ajoutent aux quelque 600 millions de doses d茅j脿 promises par l'initiative COVAX - une facilit茅 mondiale 艙uvrant pour un acc猫s juste et 茅quitable aux vaccins COVID-19 pour chaque pays du monde. Cependant, le nombre de vaccins provenant des deux initiatives ne suffit pas 脿 couvrir le continent, et le premier lot d'environ 30 millions de doses de vaccins sur les 600 millions de COVAX ne commencera 脿 arriver dans les pays qu'en mars de cette ann茅e.

Il faudra peut-锚tre encore plus de temps pour mettre les vaccins dans les bras de la plupart des personnes qui en ont le plus besoin en Afrique, non seulement 脿 cause de la th茅saurisation internationale des vaccins, mais aussi en raison de contraintes logistiques, notamment la n茅cessit茅 de r茅frig茅rer profond茅ment certains des vaccins.

"Nous serons sans aucun doute confront茅s 脿 des d茅fis logistiques", a d茅clar茅 la semaine derni猫re l'ancienne pr茅sidente du Lib茅ria et copr茅sidente d'un groupe d'examen de l'OMS, Ellen Johnson Sirleaf, dans une interview accord茅e 脿 une station de radio am茅ricaine.

Au d茅but de ce mois, les autorit茅s s茅n茅galaises - qui sont parmi les premiers pays 脿 avoir effectu茅 des tests COVID-19 en Afrique - ont d茅clar茅 qu'elles n'茅taient peut-锚tre pas en mesure de stocker certains des vaccins qui n茅cessitent des temp茅ratures tr猫s basses.

Un vaccin qui "s'int猫gre facilement dans le syst猫me existant, un vaccin qui ne n茅cessite pas d'investissement majeur", est ce que le pays pr茅f茅rerait, a d茅clar茅 脿 Reuters Ousseynou Badiane, le responsable du programme national de vaccination du S茅n茅gal. Le S茅n茅gal n'est pas seul.

Pour leur campagne de vaccination, la Guin茅e et les Seychelles utilisent des vaccins d茅velopp茅s respectivement en Russie et en Chine.

Les pays du continent ont une grande exp茅rience de la conduite de campagnes de vaccination de masse. Les infrastructures d茅velopp茅es au fil des ans, notamment pour les campagnes de vaccination contre la polio, le chol茅ra et la rougeole, et les le莽ons tir茅es de l'茅pid茅mie d'Ebola leur sont tr猫s utiles, a soulign茅 l'ancienne pr茅sidente Sirleaf. N茅anmoins, le fait de devoir conserver les vaccins COVID-19 dans des temp茅ratures extr锚mement basses pr茅sente des d茅fis suppl茅mentaires.

Les finances

Outre la logistique, le financement des campagnes nationales de vaccination est un autre d茅fi pour les gouvernements africains.

Si l'initiative COVAX a permis de r茅unir 2,4 milliards de dollars sur les 6,6 milliards n茅cessaires pour l'exercice, il en faudra encore davantage en 2021 pour l'achat de vaccins.

L'UA a r茅ussi 脿 obtenir de l'African Export-Import Bank (Afreximbank) qu'elle fournisse des garanties d'avance pouvant atteindre 2 milliards de dollars aux fabricants au nom des 55 脡tats membres de l'UA, mais les pays devront encore chercher des ressources pour financer les lacunes.

"Nous vivons une 茅poque historique. Pour la premi猫re fois de l'histoire, l'Afrique a obtenu l'acc猫s 脿 des millions de doses de vaccins en pleine pand茅mie, comme la plupart des pays occidentaux", a d茅clar茅 Strive Masiyiwa, l'envoy茅 sp茅cial de l'UA. N茅anmoins, "il y a toujours une 茅norme p茅nurie de doses de vaccin".

Si, pour combler les lacunes existantes, les pays devraient recourir 脿 des accords bilat茅raux avec les fabricants, ils "doivent faire tout ce qui est en leur pouvoir pour garantir que les vaccins COVID-19 deviennent un bien public mondial gratuit pour le public, 茅quitablement distribu茅 et bas茅 sur le besoin et non sur la capacit茅 de payer", insiste Mme Winnie Byanyima, directrice ex茅cutive de l'ONUSIDA.

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