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Tout d'abord, 脿 l'heure o霉 nous parlons, nous avons maintenant environ 3,5 millions de cas de COVID-19, avec pr猫s de 90 000 d茅c猫s. Cela donne 脿 r茅fl茅chir. Lorsque nous avons parl茅 l'ann茅e derni猫re (mars 2020), les d茅c猫s se comptaient encore par centaines. Deuxi猫mement, nous assistons 脿 une deuxi猫me vague agressive de la pand茅mie. La mortalit茅 est en augmentation. Il ne nous faut que 25 jours environ pour enregistrer 20 000 d茅c猫s. L'ann茅e derni猫re, lors de la premi猫re vague, il nous a fallu plusieurs mois pour enregistrer ce nombre.

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Je pense que le pouvoir de la coordination, le pouvoir de la collaboration et le pouvoir du leadership 脿 travers le continent ont 茅t茅 tr猫s pr茅cieux. Nous sommes confront茅s 脿 une pand茅mie tr猫s perturbatrice, contrairement au VIH et au sida qui n'emp锚che pas les gens de voyager et ne se propage pas aussi vite. Au niveau mondial, nous avons enregistr茅 environ 100 millions de cas de COVID-19. Il nous a fallu 40 ans pour enregistrer 80 millions d'infections par le VIH.

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Deux choses : premi猫rement, nos mesures de pr茅vention, qui consistent notamment 脿 porter un masque en permanence et 脿 茅viter de se rassembler en grand nombre. Comme dans d'autres r茅gions du monde, la lassitude 脿 l'茅gard de la pr茅vention r猫gne en Afrique, et les gens sont impatients de vivre une vie normale. Mais une fois que vous avez fait cela, vous facilitez la propagation du virus.

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Je dois ajouter que nous sommes pr茅occup茅s par l'impact potentiel de la nouvelle variante sur l'efficacit茅 du vaccin.

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Eh bien, COVID-19 se transmet de personne 脿 personne. Ce n'est pas comme s'il y avait quelque chose d'unique en Afrique du Sud ; c'est juste que si les gens sont mobiles et qu'ils se rassemblent, ils sont expos茅s au virus. Nous devons donc encore examiner les facteurs d茅mographiques dans un pays comme l'Afrique du Sud. Les endroits o霉 les gens vivent en groupes sont-ils plus touch茅s ? Je ne sais pas. Seule la science nous le dira. Un concept de base de l'茅pid茅miologie est de savoir qui est infect茅, o霉 l'infection a eu lieu et comment elle s'est produite.

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Un impact 茅norme. Lorsque je vous ai parl茅 l'ann茅e derni猫re, nous avons augment茅 les 茅quipements de diagnostic sur tout le continent et form茅 des personnes. Gr芒ce 脿 l'initiative PACT (Partnership to Accelerate COVID-19 Testing), nous avons distribu茅 plus de 10 millions de tests 脿 travers le continent - 脿 la fois les tests mol茅culaires et les tests d'antig猫nes. Tous nos 脡tats membres peuvent d茅sormais effectuer leurs propres tests. Des progr猫s remarquables ont donc 茅t茅 r茅alis茅s, mais il reste encore des d茅fis remarquables 脿 relever.

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Le Maroc, l'脡gypte et les Seychelles ont commenc茅 脿 vacciner et les vaccins sont arriv茅s hier [au 1er f茅vrier] en Afrique du Sud. Le pr茅sident Cyril Ramaphosa, en sa qualit茅 de pr茅sident de l'Union africaine, a contribu茅 脿 l'obtention de 270 millions de doses de vaccins. Nous travaillons dur par le biais de la Plateforme africaine de fournitures m茅dicales pour distribuer les vaccins. Nous esp茅rons que dans les deux prochaines semaines environ, nous commencerons 脿 vacciner nos travailleurs de la sant茅, soit environ trois millions d'entre eux.

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Nous aurions esp茅r茅 vacciner en m锚me temps qu'脿 New York, Londres ou Paris, mais ce n'est pas le cas. Il faut de la logistique pour mettre les choses en place.

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Une strat茅gie continentale est ce que nous appelons l'approche pour l'ensemble de l'Afrique, o霉 nous avons trois piliers : Le premier est la coordination des essais de vaccins sur le continent. Le deuxi猫me est l'acquisition de vaccins, qui a permis d'obtenir 270 millions de doses. Et le troisi猫me est l'Alliance pour la fourniture de vaccins que nous venons d'茅tablir. L'茅quipe sp茅ciale pour l'acquisition de vaccins en Afrique (AVATT) ach猫te les vaccins qui compl茅teront le m茅canisme COVAX (une initiative de l'OMS et de la Gavi Vaccine Alliance ax茅e sur l'acc猫s juste et 茅quitable aux vaccins COVID-19).

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N'oubliez pas que notre objectif est de vacciner jusqu'脿 60 % de notre population. Le m茅canisme COVAX fournira environ 27 % des vaccins, nous avons donc l脿 une lacune que le m茅canisme AVATT tentera de combler.

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Nous sommes en train d'茅laborer des lignes directrices sur la mani猫re de d茅ployer les vaccinations et les pays les contextualiseront en fonction de leurs besoins.

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Nous devons anticiper tout ce que le comportement humain peut apporter en cas de crise et trouver un moyen d'茅viter cela. Dans cette optique, nous avons cr茅茅 le Groupe de travail sur la r茅glementation en Afrique afin d'acc茅l茅rer le processus d'autorisation pour l'utilisation d'urgence des vaccins COVID-19 en Afrique. Il s'agit d'un comit茅 d'experts.

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Nous disons aux pays que, si vous avez des vaccins COVID-19 ou si quelqu'un vous approche avec un vaccin, envoyez-les. Nous y jetterons un coup d'艙il et nous nous prononcerons sur la question.

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Nous avons ce que nous appelons le taux de positivit茅. Si vous testez un nombre X de personnes, combien sont positives ? Par exemple, si je teste 20 personnes et que cinq sont positives, cela vous indique d茅j脿 que nous avons toujours un taux de positivit茅 茅lev茅. Nous cherchons donc 脿 ramener le taux de positivit茅 en dessous de 5 %. Pour y parvenir, il faut combiner distanciation sociale, mesures de masquage et vaccins.

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En Isra毛l, par exemple, 脿 mesure qu'ils augmentent le nombre de vaccinations, moins de gens se rendent 脿 l'h么pital. Une fois que vous aurez refus茅 au virus la possibilit茅 de se transmettre, tout sera fini. Je ne pense pas que nous atteindrons ce niveau cette ann茅e ; nous atteindrons probablement le milieu de l'ann茅e 2022 jusqu'脿 la fin de cette ann茅e, o霉 la vaccination devra avoir 茅t茅 pratiqu茅e 脿 grande 茅chelle.

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Nous devons travailler en coop茅ration et en solidarit茅. Si certaines parties du monde ont 茅t茅 vaccin茅es et d'autres non, je ne pense pas que ce soit dans l'int茅r锚t de qui que ce soit. Maintenant que nous savons quels vaccins sont efficaces, les vaccins que certains pays d茅velopp茅s ont acquis, parfois au-del脿 de leurs besoins, devraient 锚tre ramen茅s pour que d'autres puissent 锚tre vaccin茅s dans l'int茅r锚t commun.

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Nous vivons tous sur la m锚me plan猫te. Il n'est dans l'int茅r锚t de personne que les gens se comportent d'une mani猫re qui retarderait l'茅limination du virus dans le monde.

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N'oubliez pas que les vaccins du m茅canisme COVAX sont gratuits. Ils ont 茅t茅 subventionn茅s par des donateurs. Les vaccins propos茅s par l'AVATT seront soutenus par la Banque africaine d'import-export [Afrexim] et les pays devront obtenir des pr锚ts ou des billets 脿 ordre pour les payer. L'acc猫s 脿 ces vaccins ne d茅pendra pas de la disponibilit茅 des fonds.

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Nous devons 茅galement garder 脿 l'esprit que la vaccination n'est pas seulement une question de sant茅, c'est aussi une question 茅conomique. Si un pays n'emprunte pas d'argent pour se faire vacciner, son 茅conomie ne s'ouvrira pas.

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Je pense que les trois principales r茅alisations sont les suivantes : la reconnaissance par les Etats membres qu'ils ont leur propre agence de sant茅 publique qui a le potentiel de changer la donne 脿 l'avenir.

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Deuxi猫mement, c'est le niveau de leadership du continent. Au cours de la crise COVID-19, les CDC africains ont montr茅 aux dirigeants, au niveau des chefs d'脡tat, qu'ils pouvaient 锚tre une voix de confiance. Africa CDC a eu la chance d'锚tre appel茅 脿 13 reprises pour informer les chefs d'脡tat. La derni猫re en date a eu lieu ce week-end. Je pense qu'il est inhabituel de voir des dirigeants s'asseoir avec une agence de sant茅 publique pour comprendre la science sur le continent et la pand茅mie, 茅couter attentivement l'茅pid茅miologie et y croire.

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Le troisi猫me concerne les partenariats et les r茅seaux que le CDC Afrique met en place sur le continent, par le biais du m茅canisme de r茅ponse COVID-19. C'est extraordinaire. Nous savons maintenant o霉 nous nous trouvons les uns les autres. Que vous soyez au Maroc, en Tunisie ou en Afrique du Sud, vous venez chez nous tous les mardis pour discuter de la pand茅mie, 茅changer des ressources, cr茅er des r茅seaux et partager des informations. Nous sommes une institution tr猫s jeune mais tr猫s prometteuse.

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Les principaux d茅fis sont ceux auxquels toute institution est confront茅e : le renforcement des capacit茅s. Le d茅veloppement de la main-d'艙uvre est un enjeu 茅norme. Au niveau national, nous devons nous positionner comme l'agence de sant茅 publique qui peut travailler avec les 脡tats membres pour avoir des intervenants comp茅tents.

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Le renforcement de notre propre capacit茅 脿 soutenir 55 membres est 茅galement un d茅fi. N'oubliez pas que nous sommes uniques en ce sens que le CDC am茅ricain est un programme national, le CDC chinois est un programme national, le CDC europ茅en soutient 28 pays, mais le CDC africain, avec des ressources et des capacit茅s tr猫s limit茅es, soutient 55 脡tats membres.

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Pour moi, le succ猫s 脿 l'avenir sera d茅fini de trois fa莽ons. La premi猫re est que le CDC Afrique est habilit茅 脿 锚tre v茅ritablement une organisation de sant茅 publique de premier plan.

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Deuxi猫mement, le CDC devrait 锚tre le moteur de l'agenda de chaque pays africain pour qu'il ait son propre institut national de sant茅 publique, c'est-脿-dire son propre mini-CDC. Ainsi, dans dix ans, nous pourrons avoir un CDC africain 脿 Addis-Abeba, plus cinq centres r茅gionaux, et chaque pays aura son propre mini-CDC, de sorte que lorsqu'une 茅pid茅mie se d茅clare, nous puissions tous agir rapidement pour la combattre.

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Enfin, nous devons disposer d'un d茅veloppement de la main-d'艙uvre qui puisse combler le foss茅 actuel dans les dix ans 脿 venir. Nous avons besoin de 6 000 茅pid茅miologistes, mais nous n'en avons actuellement que 1 900 sur le continent.

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Nous devons faire preuve de r茅silience. Nos anc锚tres - les Nelson Mandela, les Kenneth Kaunda, les Julius Nyerere, les Kwame Nkrumah - ne nous ont pas promis un continent sans probl猫me. Ils se sont battus pour nous donner l'ind茅pendance.

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Nous devons d茅montrer notre capacit茅 脿 nous rallier et 脿 lutter contre la COVID-19. Il m'est difficile d'imaginer que nous devons vivre avec cette pand茅mie, en plus du VIH, de la tuberculose, du paludisme et d'une vague croissante de maladies non transmissibles.