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Vous vous 锚tes rendue 脿 New York, en partie, pour le lancement de 鈥楾ransforming4Trade', une initiative visant 脿 remodeler les structures commerciales et 茅conomiques de l'Afrique. Pouvez-vous nous en dire plus ?

Pour participer au commerce international, un pays doit produire des biens ou des services de plus en plus 茅labor茅s et technologiquement complexes. Cette initiative vise 脿 r茅aliser une transformation structurelle par le biais d'une approche holistique du d茅veloppement 茅conomique, et non par le biais de mod猫les traditionnels tels que la d茅pendance 脿 l'茅gard des produits de base ou des secteurs.

Notre 茅v茅nement a mis en lumi猫re le succ猫s de notre programme pilote en Angola, o霉 nous op茅rons depuis sept ans maintenant. Nous avons contribu茅 avec succ猫s 脿 orienter le pays vers son principal objectif de d茅veloppement national, 脿 savoir la diversification de l'茅conomie pour la rendre moins d茅pendante du p茅trole.听

Nos efforts ont permis de soutenir la r茅forme de nombreuses politiques, d'identifier de nouvelles voies de diversification et de soutenir concr猫tement le d茅veloppement de cha卯nes de valeur comp茅titives, d'accro卯tre le soutien 脿 l'esprit d'entreprise, d'explorer les cha卯nes de valeur r茅gionales et mondiales, d'am茅liorer les capacit茅s de n茅gociation commerciale et de respecter les normes internationales en mati猫re d'exportation, et d'aider 脿 la logistique commerciale, entre autres.听

En outre, nous avons contribu茅 脿 la formulation de nouvelles politiques d'investissement et industrielles qui relient ces 茅l茅ments vitaux.听

Le d茅veloppement des infrastructures est essentiel, car nous nous effor莽ons de cr茅er les r茅seaux de transport n茅cessaires 脿 la diversification dans des secteurs tels que l'agro-industrie et la transformation.

En Angola, nous avons contribu茅 avec succ猫s 脿 orienter le pays vers son principal objectif de d茅veloppement national, 脿 savoir la diversification de l'茅conomie pour la rendre moins d茅pendante du p茅trole.听

Pourquoi avez-vous choisi de pr茅senter la r茅ussite de l'Angola ?听

Le cas de l'Angola est une preuve des r茅sultats et de l'impact consid茅rables qui peuvent 锚tre atteints gr芒ce 脿 la mise en 艙uvre d'une approche du d茅veloppement 茅conomique globale, multisectorielle et fond茅e sur des donn茅es probantes, dans le cadre d'une vision 脿 long terme.听

Nous recherchons activement de nouveaux partenaires.听

Notre objectif n'est pas seulement de mettre en lumi猫re notre approche, mais aussi d'annoncer que nous avons r茅cemment lanc茅 des initiatives similaires au Kenya et en 脡thiopie.听

Nous avons 茅galement des projets pour le Mozambique, le Malawi et la Zambie. Je me rendrai d'ailleurs en Zambie en octobre pour lancer une initiative.

Dans une large mesure, oui. Notre programme d'entrepreneuriat, par exemple, a r茅ussi 脿 soutenir les entrepreneurs, en les aidant 脿 d茅velopper des mod猫les d'entreprise et 脿 entrer dans de nouveaux secteurs.听

En Angola, 30 des 100 premi猫res entreprises priv茅es ont suivi notre processus, et 85 % d'entre elles ont augment茅 leur chiffre d'affaires. En outre, un taux de croissance annuel de 72 % des emplois a 茅t茅 observ茅 dans ces entreprises.

Sur le plan institutionnel, notre soutien 脿 la capacit茅 du secteur priv茅 脿 exporter des produits tels que le miel a entra卯n茅 le d茅veloppement de cadres et d'infrastructures de certification dans le pays.听

Les laboratoires angolais sont d茅sormais mieux 茅quip茅s pour g茅rer la certification, y compris les normes phytosanitaires, non seulement pour le miel, mais aussi pour divers produits agroalimentaires.

Comment cette initiative s'aligne-t-elle sur les objectifs de la zone de libre-茅change continentale africaine (ZLECAf) ?

L'initiative s'aligne 茅troitement sur la ZLECAf.听

Elle vise 脿 renforcer les capacit茅s des pays tout au long de la cha卯ne de valeur. Par exemple, si l'Angola produit du miel mais pas les pots en verre n茅cessaires 脿 son conditionnement, un autre pays africain peut intervenir pour combler cette lacune.听

Dans le cadre de la ZLECAf, les pays peuvent 茅changer, traiter, certifier et exporter ces produits librement, sans droits de douane ni taxes.

Le commerce mondial implique de nombreux pays. Soutenez-vous non seulement l'Angola, mais aussi ses partenaires commerciaux ?

Oui, c'est un aspect important. N'oubliez pas que notre initiative vient compl茅ter les strat茅gies de d茅veloppement nationales plut么t que de s'y substituer. Elle s'aligne 茅galement sur les efforts plus larges des Nations Unies. Notre approche est ax茅e sur la demande : nous r茅pondons aux demandes d'assistance des pays.

La collaboration entre les pays est essentielle. Prenons l'exemple de l'industrie automobile, o霉 diff茅rents pays peuvent produire divers composants. En travaillant ensemble et en renfor莽ant leurs capacit茅s, ils pourraient fabriquer tous les composants sur le continent africain et les commercialiser librement dans le cadre de la ZLECAf. Il en va de m锚me pour l'industrie pharmaceutique.听

Dans notre rapport "Le d茅veloppement 茅conomique en Afrique 2023", nous avons cartographi茅 les capacit茅s technologiques de divers pays africains. Avec la libre circulation sur le continent, les pays pourraient exploiter collectivement ces capacit茅s.

De quelle mani猫re avez-vous assur茅 la p茅rennit茅 de cette initiative ?听

Tout d'abord, les pays s'approprient totalement le programme et chacun d'entre eux doit mettre en place sa propre structure de gouvernance, y compris un comit茅 de pilotage repr茅sentant tous les minist猫res concern茅s.

En Angola, par exemple, ce comit茅 est compos茅 de plusieurs ministres, repr茅sentant jusqu'脿 23 minist猫res impliqu茅s dans la mise en 艙uvre du programme, qui se r茅unissent deux fois par an pour superviser le programme.听

En outre, un comit茅 technique, compos茅 de membres de tous les minist猫res, soutient les efforts de mise en 艙uvre.听

Les repr茅sentants du secteur priv茅, du monde universitaire et de la soci茅t茅 civile participent 茅galement aux r茅unions et consultations pertinentes. Ils font partie des principaux interlocuteurs sur le terrain.

La CNUCED, conjointement avec ses centres d'excellence, ses r茅seaux de partenaires 茅largis et les agences s艙urs des Nations unies, fournit un soutien technique.听

Au fil du temps, l'initiative fera partie du travail normal des minist猫res, des entit茅s du secteur priv茅 et des programmes d'茅tudes universitaires.

Cette initiative porte-t-elle sur les technologies vertes ?

Oui, certainement. L'Afrique poss猫de des min茅raux essentiels 脿 la transition mondiale vers les 茅nergies vertes.听

• L'Afrique doit imp茅rativement ajouter de la valeur 脿 ces min茅raux au lieu de les exporter en tant que mati猫res premi猫res. Par exemple, l'utilisation d'茅nergie verte pour traiter le cobalt en Afrique est plus respectueuse de l'environnement que l'envoi de ce minerai sur un autre continent pour y 锚tre trait茅 avec des 茅nergies 茅mettrices de carbone. Pour ce type de processus, l'Afrique devrait tirer parti de ses abondantes ressources en 茅nergie verte.
• En outre, l'Afrique doit adopter des technologies vertes pour rester comp茅titive. Cela devient de plus en plus important 脿 mesure que les pays adoptent et mettent en 艙uvre des politiques pour lutter contre le changement climatique, en particulier ceux qui utilisent la politique commerciale comme principal instrument.听
• L'Afrique doit 茅galement investir dans les technologies vertes afin de r茅duire ses 茅missions et d'茅viter de telles p茅nalit茅s lorsqu'elle exporte en dehors du continent.

Dans quelle mesure les pays sont-ils r茅ceptifs 脿 l'autonomisation des femmes dans le cadre de votre initiative ?

L'autonomisation des femmes est un aspect important du d茅veloppement 茅conomique. De nombreuses entreprises dirig茅es par des femmes font partie de notre programme d'entrepreneuriat, qui soutient activement leur autonomisation.听

L'茅conomie cr茅ative, tr猫s pr茅sente en Afrique avec des industries comme Nollywood, b茅n茅ficie grandement des contributions des femmes.听

Dans des secteurs comme le tourisme, o霉 les femmes jouent un r么le important, nous nous effor莽ons de veiller 脿 ce qu'elles aient des chances 茅gales de maximiser leur contribution 脿 l'茅conomie de leur pays et 脿 leur propre bien-锚tre.听

Alors que de nombreux secteurs 茅conomiques restent domin茅s par les hommes, nous avons employ茅 des solutions cr茅atives pour accro卯tre la participation des femmes.听

Nos analyses int猫grent pleinement la perspective de genre et prennent en compte d'autres groupes sp茅cifiques qui requi猫rent une attention particuli猫re, tels que les jeunes. Les recommandations politiques ciblent donc les questions et les pratiques qui peuvent contribuer 脿 l'autonomisation des femmes et des groupes marginalis茅s.

Quels r茅sultats pourriez-vous consid茅rer comme des succ猫s pour le continent ?

Deux 茅volutions sont essentielles :听

• Premi猫rement, l'Afrique doit rendre la ZLECAf pleinement op茅rationnelle. Les pays alignent actuellement leurs politiques sur la ZLECAf, et nous devons donner la priorit茅 脿 sa mise en 艙uvre. Tirer parti du vaste march茅 africain peut favoriser la transformation structurelle.
• Deuxi猫mement, l'Afrique doit ajouter de la valeur 脿 ses mati猫res premi猫res, d'autant plus que le monde est 脿 la recherche de minerais essentiels pour la transition vers les 茅nergies renouvelables. Nous ne pouvons pas nous permettre de continuer 脿 exporter comme mati猫res premi猫res des minerais que l'on trouve principalement en Afrique.

鈥婦ans les cinq prochaines ann茅es, j'envisage que l'Afrique s'organise pour ajouter de la valeur 脿 ces ressources et fournir au monde des intrants essentiels au d茅veloppement des 茅nergies renouvelables.听

Cette transformation permettra de cr茅er des emplois d茅cents, d'augmenter les revenus, d'am茅liorer les services sociaux et, surtout, d'offrir 脿 nos jeunes davantage de possibilit茅s d'emploi dans le domaine de la haute technologie.听

Je suis optimiste.