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Les programmes d鈥檃limentation scolaire permettent de scolariser les enfants et d鈥檕ffrir des d茅bouch茅s aux agriculteurs pauvres.

Photo: WFP / Edward Parsons

Il y a un an, Fatouma regardait les autres enfants courir 脿 l鈥櫭ヽole alors qu鈥檈lle restait 脿 la maison pour s鈥檕ccuper de ses fr猫res et s艙urs plus jeunes. Depuis, la modique somme de 34 dollars par an a permis 脿 cette jeune S茅n茅galaise timide de huit ans de faire partie des 茅l猫ves de la r茅gion de Tambacounda, dans l鈥檈st du pays. D茅sormais, les enfants pauvres s鈥檌nscrivent 脿 l鈥櫭ヽole et suivent les cours, attir茅s par les repas quotidiens qui leur sont distribu茅s.

鈥淒猫s mon r茅veil le matin, je me pr茅pare pour partir 脿 l鈥櫭ヽole car je sais qu鈥檌l y a de la bonne nourriture qui m鈥檡 attend, explique Fatouma. Je suis contente d鈥檡 passer la journ茅e 脿 apprendre et de ne pas avoir 脿 faire ce long retour 脿 pied le ventre vide. J鈥檃ime manger du riz tous les jours. Dans ma famille, on n鈥檈n mange que deux ou trois fois par an."

Jean-No毛l Gentile, Directeur adjoint national du Programme alimentaire mondial (PAM) au S茅n茅gal, explique que la distribution de repas quotidiens 脿 l鈥櫭ヽole incite les parents 脿 inscrire leurs enfants et encourage ces derniers 脿 rester 脿 l鈥櫭ヽole. Le PAM finance la plupart de ces programmes, mais les parents versent 300 francs CFA, soit environ 60 centimes am茅ricains par mois, pour acheter les condiments et le poisson. Ceux qui n鈥檕nt pas les moyens participent 脿 la pr茅paration des repas ou fournissent du bois pour la cuisine.

Le Nouveau Partenariat pour le d茅veloppement de l鈥橝frique (NEPAD), projet et cadre strat茅gique adopt茅 par les dirigeants africains en juillet 2001, fait de l鈥櫭ヾucation un 茅l茅ment prioritaire de la relance du continent. Les autorit茅s charg茅es de la r茅alisation des objectifs du NEPAD coop猫rent avec des partenaires, comme le PAM, pour que tous les enfants soient scolaris茅s d鈥檌ci 脿 2015. Ensemble, ils s鈥檈fforcent d鈥櫭﹍argir l鈥檃cc猫s 脿 l鈥檈nseignement secondaire et de faire en sorte que les programmes scolaires soient plus utiles au d茅veloppement de l鈥橝frique.

鈥楧e meilleurs 茅l猫ves鈥�

鈥淒es enfants comme Fatouma sont les futurs scientifiques et 茅conomistes qui contribueront 脿 la prosp茅rit茅 de l鈥橝frique, a r茅cemment d茅clar茅 M. Gentile 脿 Afrique Renouveau. Mais le ventre vide, ils sont facilement distraits et ont du mal 脿 se concentrer sur leurs devoirs. Ils sont de bien meilleurs 茅l猫ves lorsqu鈥檌ls sont nourris et en bonne sant茅. La perspective d鈥檜n repas r茅duit l鈥檃bsent茅isme. Surtout, leurs r茅sultats scolaires sont sup茅rieurs et les taux d鈥檃bandon scolaire sont en baisse."

N鈥檃yant pas re莽u une alimentation suffisamment nutritive, Fatouma n鈥檈st pas en aussi bonne sant茅 que les enfants de son 芒ge, explique Gaby Duffy, responsable du programme d鈥檃limentation du PAM au S茅n茅gal. Elle a l鈥檃ir d鈥檃voir cinq ans, plut么t que huit. Lorsqu鈥檈lle a commenc茅 脿 aller 脿 l鈥櫭ヽole, elle 茅tait tellement affaiblie par la faim qu鈥檃pr猫s avoir effectu茅 le trajet de six kilom猫tres 脿 pied, elle 茅tait trop 茅puis茅e pour apprendre.

La mauvaise nutrition constitue une pr茅occupation majeure dans le centre et le sud-est du S茅n茅gal, o霉 le PAM lance la plupart de ses programmes d鈥檃limentation scolaire. Pour beaucoup, la r茅gression 茅conomique des ann茅es 1990 a entra卯n茅 la sous-alimentation. Les activit茅s agricoles ont en outre souffert de la s茅cheresse. La plupart des agriculteurs pratiquent l鈥檃griculture de subsistance et peinent 脿 produire suffisamment de ma茂s, de noix, de millet et de f猫ves pour nourrir leur famille.

Stimuler l鈥檃griculture

Le NEPAD, en coop茅ration avec le PAM et d鈥檃utres partenaires, int猫gre l鈥檃limentation scolaire au processus de d茅veloppement agricole. Ce programme d鈥檃limentation locale des 茅coliers insiste pour que le riz, les f猫ves, le bl茅, les produits laitiers et autres ingr茅dients des repas servis aux 茅l猫ves soient achet茅s aupr猫s des agriculteurs locaux. Cela permet de r茅duire la malnutrition, tout en fournissant aux agriculteurs locaux l鈥檕ccasion de vendre leur production aux 茅coles participant au programme.

En outre, cela encourage les agriculteurs 脿 produire davantage et leur permet de faire des 茅conomies en leur 茅vitant les longs trajets jusqu鈥檃ux march茅s. Pr茅c茅demment, explique Mme Duffy, on achetait les vivres 脿 l鈥檈xt茅rieur car la qualit茅 des produits vendus sur les march茅s locaux 茅tait jug茅e insuffisante. 脌 pr茅sent, les dirigeants africains aident les agriculteurs locaux, dans le cadre du NEPAD, 脿 acheter des semences et des outils de meilleure qualit茅.

Ce programme contribue non seulement 脿 am茅liorer la nutrition des 茅l猫ves et 脿 offrir aux agriculteurs la possibilit茅 d鈥櫭ヽouler leurs produits localement, mais aussi 脿 am茅liorer la situation 茅conomique des membres des communaut茅s locales, dont bon nombre travaillent dans le traitement et la pr茅paration des repas servis aux 茅l猫ves. Selon le PAM, leur t芒che consiste 脿 transformer le bl茅 en biscuits prot茅iniques, 脿 cuisiner les repas et 脿 laver les ustensiles de cuisine. Les 茅l猫ves participent 茅galement au nettoyage des entrep么ts alimentaires et des ustensiles de cuisine.

脌 ce jour, neuf pays 鈥� l鈥櫭塼hiopie, le Ghana, le Kenya, le Malawi, le Mali, le Mozambique, le Nig茅ria, le S茅n茅gal et la Zambie 鈥� participent 脿 la premi猫re phase du programme du NEPAD qui consiste 脿 fournir des repas 脿 quelque 674 000 茅l猫ves. Le programme offre 茅galement une assistance technique au Ghana et 脿 l鈥橭uganda. Une 茅quipe du bureau du NEPAD au Nig茅ria met actuellement au point un projet similaire dans ce pays.

Au S茅n茅gal, quelque 115 000 茅l猫ves des r茅gions de Kaolack, Fatick et Tambacounda re莽oivent d茅sormais des repas et le programme pr茅voit d鈥櫭﹖endre la distribution 脿 120 000 茅l猫ves suppl茅mentaires, dans 350 茅coles de la Casamance, au sud du pays.

鈥楽imple mais concret鈥�

鈥淥ffrir un repas 脿 l鈥櫭ヽole est une mani猫re simple mais concr猫te de donner aux enfants pauvres la possibilit茅 d鈥檃pprendre et de s鈥櫭﹑anouir鈥�, souligne Mme Duffy, faisant valoir que 鈥渄ans le cas de Fatouma, les instituteurs ont observ茅 une am茅lioration sensible. Elle prend du poids et se concentre mieux pendant les cours. Elle d茅jeune en bavardant avec ses amis. Elle n鈥檃 plus 脿 souffrir de la faim鈥�.

Les retomb茅es positives du programme se font 茅galement sentir dans les foyers pauvres qui n鈥檕nt plus 脿 se pr茅occuper de nourrir leurs enfants. Fatouma ne r茅clame plus 脿 manger 脿 son retour de l鈥櫭ヽole.

鈥淢aintenant que ma fille a un bon repas tous les jours 脿 l鈥櫭ヽole, je n鈥檃i plus 脿 quitter mon travail pour lui pr茅parer un d茅jeuner ou un petit-d茅jeuner. J鈥檃i plus de temps pour finir mon travail et je n鈥檃i plus 脿 me demander o霉 trouver l鈥檃rgent et la nourriture pour ses petit-d茅jeuner et d茅jeuner鈥�, dit la m猫re de Fatouma.