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L’Agenda 2063 et les ODD vont ensemble

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L’Agenda 2063 et les ODD vont ensemble

— Maged Abdelaziz
Franck Kuwonu
Afrique Renouveau: 
Maged Abdelaziz, Under-Secretary-General and Special Adviser on Africa. Photo: Africa Renewal/Paddy Ilos
Photo: AR/Paddy Ilos
Maged Abdelaziz, Secrétaire général adjoint et Conseiller spécial pour l’Afrique. Photo: AR/Paddy Ilos

Lors de la Semaine annuelle de l’Afrique organisée en octobre 2015 au siège de l’ONU, des représentants d’organismes de développement de l’Union africaine se sont entretenus avec leurs homologues onusiens au sujet de l’Agenda 2063 de l’UA et des objectifs de développement durable récemment adoptés. Franck Kuwonu, d’Afrique Renouveau, a interrogé le Conseiller spécial du Secrétaire général pour l’Afrique, Maged Abdelaziz, à propos de la collaboration ONU-UA dans le cadre de la mise en œuvre des deux agendas.

Afrique Renouveau : Dans quelle mesure les Objectifs de développement durable rejoignent-ils la vision de l’Afrique, contenue dans l’Agenda 2063 ?

Maged Abdelaziz : Les deux agendas se complètent et sont cohérents. Il existe quelques différences, mais qui n’affectent en rien la manière dont les agendas sont mis en œuvre.

Les différences ?

L’Agenda 2063 est beaucoup plus précis quant aux objectifs à atteindre. En matière d’éducation, par exemple, les objectifs de développement durable parlent d’assurer l’éducation primaire et secondaire pour tous, tandis que l’Agenda 2063 vise en plus une augmentation au niveau tertiaire. La sécurité sanitaire de l’eau est un autre exemple. Les objectifs de développement durable appellent à une augmentation substantielle, alors que l’Agenda 2063 définit précisément cette augmentation. Il en va de même pour les autres objectifs.

Cette année, la Semaine de l’Afrique visait à créer des synergies entre les deux agendas. Y a-t-il des domaines de convergence qui nécessiteront une attention particulière de l’ONU ?

L’ONU devrait offrir aux communautés économiques régionales africaines [CER] beaucoup plus de soutien. L’Agenda 2063 s’articule autour d’activités au niveau national et les CER se chargeront de la coordination. Le Bureau du Conseiller spécial pour l’Afrique a beaucoup soutenu les CER et nous nous efforçons de toujours les inclure dans nos activités. Lors de la Semaine de l’Afrique de cette année, pour la première fois, les activités des CER faisaient partie du programme. Elles ont participé aux discussions de l’équipe spéciale inter institutions pour l’Afrique, qui comprend toutes les institutions chargées des affaires africaines.Ìý

Vous y aviez dit que l’ONU s’était engagée à soutenir l’Afrique pour les dix premières années de l’Agenda 2063. À quel genre de soutien l’Afrique doit-elle s’attendre ?

Nous menons des activités de plaidoyer et de sensibilisation relatives à l’appui de la communauté internationale, notamment l’ONU, en faveur des objectifs de l’UA et en particulier, de son agence de réalisation, le NEPAD (Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique). Le programme des 10 premières années de l’Agenda 2063 comporte notamment huit projets à mettre en œuvre. Nous menons avec le NEPAD des activités de plaidoyer et de mobilisation en faveur de ces projets.

Certains craignent que l’Agenda 2030 de l’ONU pour le développement durable n’éclipse l’Agenda 2063 de l’UA ou n’en détourne l’attention. Ces craintes sont-elles justifiées ?

Je pense que les deux agendas peuvent fonctionner ensemble et qu’il n’y a aucune raison de s’inquiéter. Lorsque les négociations ont commencé à l’égard du programme de développement pour l’après-2015, l’Afrique a développé une position africaine commune sur la question. À l’exception de certains points, l’Agenda 2030 pour le développement durable a largement tenu compte de cette position.Ìý

Dans le passé, le financement adéquat était l’une des principales contraintes. Alors que l’économie mondiale ne s’est toujours pas remise de la crise financière de 2008, n’est-ce pas trop demander aux bailleurs de fonds de financer les deux agendas ?

Pour l’UA, la mobilisation des ressources intérieures fournira le financement de base pour les projets africains, et elle ne comprend pas seulement l’argent apporté par les citoyens africains, mais également les recettes des systèmes fiscaux réformés. Il convient également de récupérer les fonds que perd l’Afrique à cause des flux financiers illicites, qui représentent près de 50 milliards de dollars par an. Concernant l’aide extérieure, l’Afrique recherche des partenariats plutôt que l’aumône.Ìý

Les investissements dans des infrastructures pour le développement de l’Afrique intéressent-ils le secteur privé ?

Le secteur privé manifeste beaucoup d’intérêt à l’égard d’une collaboration avec l’ONU. Le principal obstacle à l’implication du secteur privé en Afrique, selon moi, est la question de la paix et la sécurité. Certains investisseurs du secteur privé craignent encore d’investir dans des pays riches en ressources minérales et humaines, disposant de bonnes capacités pour entreprendre des activités économiques viables, mais qui souffrent de conflits internes.Ìý

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