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President of Niger's Remarks at the Africa Dialogue Series High-Level Policy Dialogue

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Excellences, Mesdames, Messieurs 

Je suis honoré et heureux de m’exprimer sur la mise à l’échelle de l’économie africaine lors de cette édition 2023 de Africa Dialogue Series. Je voudrais exprimer ici mes plus vifs remerciements à Mme Christina Duarte, Sous-Secrétaire des Nations Unions et Conseillère Spéciale sur l’Afrique, et Fatima Kyari Mohammed, Ambassadeur, Observateur Permanent de l’Union Africaine aux Nations Unies pour leur invitation en vue de vous adresser ce message.

Je me réjouis également de la participation dans l’organisation de cette édition de Africa Dialogue Séries, du Fonds Commun pour les produits de base, de l’Organisation des Nations Unies pour le Développement Industriel (ONUDI), de la Conférence des Nations Unies
sur le Commerce et le Développement (CNUCED), de la Commission des nations Unies pour l’Afrique (CEA), et le Secrétariat de la Zone de Libre Echange Continentale Africaine (ZLECAf).

Excellences, Mesdames, Messieurs,

Nous sommes tous d’accord sur les objectifs des agendas 2063 de l’Union Africaine, 2030 des Nations Unies, et de la ZLECAf, sur l’utilité et le bienfondé de ces objectifs et c’est justement ce qui a présidé à leurs conceptions.

Au cours du présent ADS, vous allez traiter du thème et des sous-thèmes de la mise à l’échelle du marché, via le déblocage de l’industrialisation par le commerce, en profondeur sous tous les aspects.

Je dois rappeler que je me suis largement exprimé sur ce thème, à l’occasion de mon discours d’ouverture du Sommet de l’Union Africaine sur l’Industrialisation et la Diversification Economique prononcé à Niamey le 25 novembre 2022.

Aussi, mon intervention d’aujourd’hui sera-t-elle brève et se limitera-t-elle à quelques remarques.

Lors de mon allocution évoquée plut?t, j’avais notamment souligné le couplage des dynamiques du commerce et de l’industrialisation qui évoluent dans une induction mutuelle avec des rétroactions positives. Elles se débloqueront donc mutuellement, la mise en ?uvre
concrète de la ZLECAf étant le bouton de démarrage.

En plus de nos abondantes ressources naturelles, nous avons aujourd’hui, les masses critiques de preneurs de risques économiques et industriels pour démarrer et alimenter le moteur économique afin de satisfaire les besoins sociaux en croissance exponentielle de la
population africaine

Dans ce contexte, la mise à l’échelle de l’économie n’est pas seulement une nouvelle expression à la mode, c’est aussi et surtout une nécessité absolue pour éviter un effondrement socioéconomique qui serait la conséquence immédiate des mauvaises performances du moteur
économique qui ne pourrait plus répondre à la demande sans scalabilité.

L’étape zéro de la mise à l’échelle de l’économie est de la rendre fluide et efficiente ; La ZLECAf , la plus grande zone de libre-échange est donc un cadre idéal de la scalabilité économique dont les transports et les communications sont les infrastructures clés et porteuses.

La mise à l’échelle ne se décrète pas, elle ne s’improvise pas ; elle se construit méthodiquement par phases jalonnées de cliquets pour éviter les régressions, en partant de nos priorités que sont l’alimentation et l’eau, l’habitat, l’énergie, les transports, les communications, les technologies de l’information, la santé, et l’éducation. La scalabilité doit donc être le fil conducteur de l’approche adaptative adoptée pour l’industrialisation. Elle doit donc être pensée et réalisée dès le départ et au fur et à mesure.

A ce sujet, ayons pour souci de ne jamais oublier que le diable est dans les détails : un grain de sable suffit pour faire dérailler ou bloquer de grandes mécaniques sophistiquées, les exemples ne manquent pas et chacun connait des grands projets qui ont échoué en raison
d’erreurs anecdotiques en apparence dont la criticité a été ignorée. Je pense à titre illustratif au fait qu’en dépit de l’entrée en vigueur de la ZLECAf, beaucoup d’opportunités d’affaires sont encore freinées ou découragées par les procédures de visas entre membres de l’Union Africaine.

Aussi, faut-il normaliser, harmoniser, compatibiliser, faire tomber les barrières, en particulier les barrières administratives. ?vitons surtout une confusion fréquente : la confusion des objectifs, des moyens et des contraintes, et soyons souples, la souplesse étant un paramètre déterminant de la résilience et de la robustesse.

La mise à l’échelle économique construite de manière adaptative qui n’est pas vue comme un objectif en soi, ni comme une contrainte, mais comme un moyen, est un attribut qualitatif qui permet d’augmenter la résilience du continent en développant les synergies et les complémentarités naturelles tout en évitant les dépendances artificielles. Nous avons un continent immense avec de grandes diversités, évitons donc les filtres uniformisants qui imposent de fausses cohérences, qui cassent les résonances des dynamiques et créativités
locales, régionales, et continentales les unes avec les autres. Laissons les énergies créatrices africaines se déployer, les créativités dialoguer et se challenger, se mesurer et converger vers le haut, accompagnons-les et libérons-les des carcans bureaucratiques inutiles.

Je vous remercie de votre attention