? Nous ne pouvons plus parler de terres autochtones comme si elles ¨¦taient comme les autres terres ?, a notamment d¨¦clar¨¦ le Pr¨¦sident de l¡¯Assembl¨¦e g¨¦n¨¦rale pour qui il importe de mieux comprendre leur importance pour les communaut¨¦s auxquelles elles appartiennent, alors m¨ºme que les terres et les ressources des communaut¨¦s autochtones se d¨¦gradent, soit ¨¤ cause des activit¨¦s humaines, soit ¨¤ cause du changement climatique.
Au cours de son intervention, Miroslav Laj?¨¢kM. Lajcak, s¡¯est par ailleurs r¨¦joui que l'ann¨¦e derni¨¨re, l'Assembl¨¦e a d¨¦cid¨¦ de cr¨¦er un nouvel espace pour des auditions interactives qui devraient permettre d'¨¦liminer les obstacles ¨¤ la participation des peuples autochtones aux travaux des Nations Unies.
Un millier de participants
Plus de 1 000 participants autochtones venus du monde entier ont fait le d¨¦placement pour participer ¨¤ cette session annuelle qui doit s¡¯achever le 27 avril.
Pr¨¦sidente de l¡¯Instance, Mme Mariam Wallet Aboubkrine, du Mali, a indiqu¨¦ que la protection des droits collectifs des peuples autochtones sur les terres, les territoires et les ressources sont des revendications majeures du mouvement international des peuples autochtones, et que la collectivit¨¦ de ces droits offre de surcroit une vision tr¨¨s diff¨¦rente des courants dominants, qui, a-t-elle expliqu¨¦, reposent sur la propri¨¦t¨¦ individuelle et la privatisation.
En outre, l¡¯avancement de ces droits, au-del¨¤ de contribuer au bien-¨ºtre des peuples autochtones, est ¨¦galement b¨¦n¨¦fique au reste du monde, en ce qu¡¯il participe ¨¤ lutter contre des probl¨¨mes tels que les changements climatiques et la perte de la biodiversit¨¦, a-t-elle fait valoir. Etudes ¨¤ l¡¯appui, elle a indiqu¨¦, ¨¤ titre d¡¯exemple, que le respect des droits des peuples autochtones sur les for¨ºts engendre un faible taux de d¨¦forestation, sans oublier le fait que les terres g¨¦r¨¦es par les peuples autochtones abritent 80% de ce qui reste de la diversit¨¦ biologique terrestre.
R¨¦¨¦lue ce matin par acclamation ¨¤ la pr¨¦sidence de l¡¯Instance, Mme Aboubakrine s¡¯est pr¨¦occup¨¦e du fait que seuls quelques pays aient pris des mesures pour d¨¦fendre les droits collectifs des peuples autochtones sur les terres, territoires et ressources, et que l¡¯application des lois est souvent insuffisante, ? voire inexistante ?, pointant notamment l¡¯absence de mise en ?uvre des proc¨¦dures de d¨¦limitation des terres et d¡¯attribution des titres de propri¨¦t¨¦s.
Respecter la Terre nourrici¨¨re
De son c?t¨¦, le Pr¨¦sident de la Bolivie, Evo Morales Ayma, a pr¨¦venu que l¡¯avenir des peuples autochtones et la vie m¨ºme sur terre est en danger, d¨¦non?ant notamment les politiques d¡¯accumulation des richesses qui ne respectent pas la Terre nourrici¨¨re.
La terre ne saurait ¨ºtre une marchandise du capitalisme, d¡¯o¨´ l¡¯urgence de changer les politiques capitalistes pour garantir la survie des peuples de la plan¨¨te, a soulign¨¦ M. Evo Morales Ayma, qui est par ailleurs le premier membre d¡¯une communaut¨¦ autochtone ¨¤ ¨ºtre ¨¦lu pr¨¦sident d¡¯un ?tat.
La lutte, a-t-il poursuivi, ne peut se limiter aux peuples autochtones.? Elle doit prendre en compte tous les peuples.? ? Lorsqu¡¯on ne se soumet ni au joug colonial, ni au joug des ?tats-Unis, ni au joug de la Banque mondiale, il est vraiment possible de faire avancer les choses ?.
Cr¨¦¨¦e en juillet 2000, apr¨¨s deux d¨¦cennies de n¨¦gociations, l¡¯Instance, compos¨¦e de 16 experts ind¨¦pendants, est le principal forum visant ¨¤ sensibiliser la communaut¨¦ internationale sur la situation des peuples autochtones qui repr¨¦sentent 370 millions de personnes, soit seulement 5% de la population mondiale mais 15% des plus pauvres du monde. Ils vivent dans 90 pays, repr¨¦sentent 5 000 cultures diff¨¦rentes et parlent la vaste majorit¨¦ des quelque 7 000 langues de la plan¨¨te.
Source: ONU Info