Vendredi 19 mars, le Secr¨¦taire g¨¦n¨¦ral a publi¨¦ la mise ¨¤ jour annuelle sur l¡¯action de l¡¯Organisation contre le fl¨¦au de l¡¯exploitation et des abus sexuels (SEA) par le biais de sa politique de Z¨¦ro tol¨¦rance, qui demande cette ann¨¦e des mesures sp¨¦ciales du fait de la pand¨¦mie de COVID-19.
Le porte-parole du Secr¨¦taire g¨¦n¨¦ral, St¨¦phane Dujarric, a dit, lors d¡¯une rencontre avec la presse, que le ?montre comment les ¨¦quipes des Nations Unies ont adapt¨¦ leurs m¨¦thodes dans tous les pays o¨´ elles servent pour poursuivre leurs efforts vitaux sans interruption.
Il a aussi soulign¨¦ que le nombre d¡¯entit¨¦s qui ont soumis des plans d¡¯action pour pr¨¦venir la SEA l¡¯an dernier avait plus que quadrupl¨¦, passant de 50 en 2019 ¨¤ 207 aujourd¡¯hui, ce qui, selon lui, montre ??un engagement sans cesse croissant au sein des Nations Unies pour lutter contre ce fl¨¦au??.
??Nous avons aussi intensifi¨¦ nos efforts au sein du syst¨¨me et avec nos partenaires de mise en place pour nous assurer qu¡¯ils disposent des m¨¦canisme de signalement et qu¡¯ils traitent les all¨¦gations selon les normes mises en place par l¡¯ONU??, a ajout¨¦ M. Dujarric.
Il a aussi dit que, malgr¨¦ la pand¨¦mie, ??nous continuons ¨¤ am¨¦liorer et ¨¤ intensifier nos efforts pour contacter les victimes et leur fournir une assistance??.
Les droits des victimes avant tout
Mme Jane Connors, D¨¦fenseur des droits des victimes,?s'est concentr¨¦e sur la priorit¨¦ accord¨¦e aux droits et ¨¤ la dignit¨¦ des victimes en les institutionnalisant ¨¤ l'¨¦chelle du syst¨¨me.
Et bien que cela ? gagne du terrain ?, elle a signal¨¦ que ? nous cherchons constamment des moyens de faire plus, d'autant plus que les besoins sont grands ?.
Mme Connors a indiqu¨¦ une programme pilote de cartographie des services et de l¡¯assistance offertes aux victimes dans 13 pays o¨´ la pr¨¦sence des Nations Unies est diff¨¦rente, notant que les partenaires soutenaient g¨¦n¨¦ralement les personnes touch¨¦es par le biais de programmes de lutte contre la violence sexiste.
Elle a toutefois not¨¦ que ces programmes variaient en qualit¨¦ et en disponibilit¨¦, et que l¡¯on devait faire mieux pour ??r¨¦pondre aux besoins sp¨¦cifiques des victimes d¡¯exploitation et d¡¯abus sexuels??.
Des pensions pour les enfants
Le Bureau de Mme Connors a continu¨¦ ¨¤ se concentrer sur les demandes de pensions alimentaires [pour les enfants n¨¦s de la SEA] tout en explorant diff¨¦rentes voies pour aider les femmes ¨¤ avoir acc¨¨s ¨¤ de l¡¯assistance l¨¦gale, notamment par le biais d¡¯avocats Pro Bono et des institutions locales de d¨¦fense des droits de l¡¯homme.
??Ces cas sont complexes d¡¯un point de vue l¨¦gal, car ils impliquent souvent plusieurs juridictions et n¨¦cessitent une grande coop¨¦ration de la part des Etats membres??, dit-elle.
Son Bureau travaille aussi ¨¤ d¨¦velopper un moyen efficace d'int¨¦grer les commentaires des victimes dans son travail, car ? les r¨¦ponses ¨¦labor¨¦es sans leur contribution ont peu de chances de r¨¦ussir ?.
Renforcer le soutien
Dans le m¨ºme temps, Mme Christine Besong, D¨¦fenseure des droits des victimes sur le terrain en R¨¦publique d¨¦mocratique du Congo (RDC), explique les diff¨¦rentes facettes de l¡¯assistance que son bureau fournit aux victimes, notamment l¡¯aide m¨¦dicale, l¨¦gale et psychosociale en parall¨¨le ¨¤ la fourniture d?;un abri et des conditions de s¨¦curit¨¦. Il fournit aussi un soutien aux moyens de subsistance par le biais de diff¨¦rents projets.
??Dans mes discussions avec les victimes, j¡¯entends souvent qu¡¯elles peuvent reb?tir leur vie et restaurer leur dignit¨¦ si elles peuvent ¨ºtre autosuffisante et prendre soin de leurs enfants??, dit Mme Besong.
L¡¯appui du fonds fiduciaire
Mme Besong a parl¨¦ aussi du fonds fiduciaire qui soutient les victimes de SEA via diff¨¦rents projets
En 2018, trois projets dans le pays ont permis d¡¯aider plus de 400 b¨¦n¨¦ficiaires, dont des enfants, et ¨¤ ceux-ci vont s¡¯en ajouter d¡¯autres dans six autres r¨¦gions de RDC.
? Nous avons vu des victimes qui ont chang¨¦ leur vie¡ certaines d'entre elles sont d¨¦sormais capables de prendre soin de leurs enfants et de devenir des leaders dans les communaut¨¦s ?, a d¨¦clar¨¦ Mme Besong.
??Elles nous dissent que maintenant elles sont heureuses et sont devenues des mentors pour les autres??, ajoute-t-elle fi¨¨rement.
Poursuivre les efforts
Les confinements, les couvre-feux et la distanciation physique ont chang¨¦ la fa?on dont le bureau de Mme Besong interagit avec les victimes?: ??Nos locaux ne leur sont plus accessibles et nous ne pouvons pas aller ¨¤ leur rencontre, alors nous devons ¨ºtre cr¨¦atifs pour les atteindre et pour communiquer avec elles, pour savoir comment elles vont et quels sont leurs besoins imm¨¦diats??.
??C¡¯est notre travail, et nous continuerons ¨¤ le faire??, a-t-elle promis.