1 avril 2008

Depuis 2007, les prix mondiaux des denr¨¦es alimentaires et de l'¨¦nergie n'ont cess¨¦ d'augmenter, cr¨¦ant un v¨¦ritable ? tsunami silencieux 1 ? qui a frapp¨¦ durement les ¨¦conomies qui d¨¦pendent de l'¨¦nergie et des importations de produits alimentaires. La hausse des prix a donn¨¦ lieu ¨¤ des ¨¦meutes dans une trentaine de pays. La s¨¦curit¨¦ alimentaire et ¨¦nerg¨¦tique est plus que jamais ¨¦troitement li¨¦e ¨¤ la stabilit¨¦ politique. L'¨¦quilibre entre la s¨¦curit¨¦ alimentaire et les besoins ¨¦nerg¨¦tiques est devenu un sujet br?lant de la communaut¨¦ internationale2 . La Chine, l'Inde et d'autres pays asiatiques ont rapidement r¨¦pondu ¨¤ la crise alimentaire et ¨¦nerg¨¦tique mondiale en prenant un certain nombre de mesures, notamment l'interdiction des exportations, l'intervention sur les prix et les subventions. Or, malgr¨¦ l'effet ¨¤ court terme de la r¨¦duction de la pression inflationniste par les exportations et l'intervention sur les prix, rien ne semble ralentir la hausse des prix. En fait, l'intervention risque de provoquer une distorsion des prix et au niveau de l'allocation des ressources, ce qui, ¨¤ son tour, pourrait engendrer plus tard une autre crise.

En s'appuyant sur les statistiques disponibles, cet article traite principalement de la concurrence entre les ressources alimentaires et ¨¦nerg¨¦tiques ainsi que leur impact sur les populations ¨¤ faible revenu et sur les pauvres en Chine. Il examinera ¨¦galement les actions publiques n¨¦cessaires pour ¨¦quilibrer la s¨¦curit¨¦ alimentaire et les besoins ¨¦nerg¨¦tiques.
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L'?L?MENT MOTEUR DANS LA CONCURRENCE ENTRE NOURRITURE ET ?NERGIE

L'augmentation et les variations des prix de l'¨¦nergie font partie des facteurs qui ont entra¨ªn¨¦ une hausse des prix des denr¨¦es alimentaires et l'instabilit¨¦, ce qui a engendr¨¦ une hausse des co?ts des intrants agricoles, comme le mat¨¦riel agricole, l'irrigation, les engrais et la main-d'?uvre. En m¨ºme temps, la concurrence entre la production alimentaire et la production ¨¦nerg¨¦tique est devenue plus forte, en particulier en ce qui concerne la production des biocarburants ¨¤ partir du ma?s et du colza.

Selon le Conseil international des c¨¦r¨¦ales, en 2007/08, les quantit¨¦s de c¨¦r¨¦ales utilis¨¦es pour produire des biocarburants ont augment¨¦ de 32 %, dont 80 % aux ?tats-Unis. La production mondiale de ma?s a totalis¨¦ 777 millions de tonnes, dont 95 millions sur les 100 millions de tonnes commercialis¨¦es ont ¨¦t¨¦ utilis¨¦s pour la production de biocarburants. L'Institut international de recherche sur les politiques alimentaires (IFPRI) a estim¨¦ que la demande croissante d'¨¦thanol a entra¨ªn¨¦ entre 2000 et 2007 une hausse de 30 % des prix des denr¨¦es alimentaires3 .

De plus, la croissance d¨¦mographique, l'augmentation des revenus, l'industrialisation et l'urbanisation ont chang¨¦ les habitudes des consommateurs qui ont ¨¦t¨¦ plus nombreux ¨¤ acheter des produits chers, ce qui a contribu¨¦ ¨¤ la hausse des prix des denr¨¦es alimentaires. Les autres causes de la flamb¨¦e des prix comprennent une demande non satisfaite et une baisse de la production alimentaire dues ¨¤ des investissements insuffisants dans la recherche agricole et l'infrastructure ainsi qu'une productivit¨¦ stagnante. De 2000 ¨¤ 2007, la production alimentaire mondiale n'a pas ¨¦t¨¦ suffisante pour r¨¦pondre ¨¤ la demande mondiale, ce qui a entra¨ªn¨¦ une rupture des stocks. De plus, le changement climatique, la p¨¦nurie des ressources en eau, les mauvaises r¨¦coltes dans les grands pays producteurs de denr¨¦es alimentaires comme l'Australie ainsi que les r¨¦ductions des exportations de denr¨¦es alimentaires ont aggrav¨¦ et perp¨¦tu¨¦ le probl¨¨me (figure 1)4. En Chine, le gouvernement est intervenu pour assurer des prix bas, alors que les prix internationaux ¨¦taient en hausse.

Il est aussi important de noter certains facteurs institutionnels exceptionnels et mod¨¨les de croissance ¨¦conomique li¨¦s ¨¤ la question des prix alimentaires :

Premi¨¨rement, la surface des terres cultivables diminue rapidement et les agriculteurs d¨¦tiennent le droit ¨¤ l'usufruit des terres, une pratique qui a ¨¦t¨¦ mise en place depuis 1978. (L'usufruit est le droit l¨¦gal de se servir d'un bien appartenant ¨¤ autrui et d'en recevoir les d¨¦riv¨¦s ou les revenus, tant que ce bien n'est pas endommag¨¦.)

Avec l'industrialisation et l'urbanisation rapides que conna¨ªt la Chine depuis 30 ans, le d¨¦veloppement des terres ¨¦tait in¨¦vitable. Aujourd'hui, cependant, les agriculteurs chinois disposent d'un faible pouvoir de n¨¦gociation s'ils veulent exploiter leur terre ¨¤ des fins commerciales, car ils font face ¨¤ un double obstacle : le gouvernement local et les promoteurs. Les agriculteurs ne poss¨¦dant pas de droits ¨¤ la propri¨¦t¨¦ sur les terres agricoles, leurs droits ¨¤ l'usufruit sont m¨ºme plus pr¨¦caires.

L'insuffisance des terres agricoles, auxquelles aucune valeur n'est attribu¨¦e, s'est traduite par une utilisation d¨¦sordonn¨¦e et le gaspillage des terres et a entra¨ªn¨¦ une diminution de la surface totale cultivable. En 2004, 147 000 hectares de terres agricoles ¨¦taient exploit¨¦s ¨¤ des fins commerciales. En 2006, il n'y en avait plus que 91 200 hectares.

Deuxi¨¨mement, il y a de moins de moins d'agriculteurs. On estime ¨¤ 200 millions le nombre de travailleurs ruraux - la plupart des jeunes et des adultes d'?ge moyen - qui sont all¨¦s dans les villes pour trouver un emploi. La surface limit¨¦e des terres agricoles a exerc¨¦ une forte contrainte sur la vie rurale et les emplois non agricoles sont mieux r¨¦mun¨¦r¨¦s. Dans les ann¨¦es 1980, la taille moyenne d'une ferme ¨¦tait seulement de 0,5 ha. Aujourd'hui, de plus en plus d'agriculteurs vont chercher du travail dans les villes car leurs terres sont converties en terres non agricoles par des accords entre le gouvernement et les promoteurs. Un autre probl¨¨me vient du fait que les migrants ne peuvent pas faire venir leur famille dans les villes ¨¤ cause du syst¨¨me d'enregistrement r¨¦sidentiel permanent. Les personnes ?g¨¦es et les femmes restent donc ¨¤ la campagne pour s'occuper de la maison et de la ferme, ce qui cr¨¦e une polarisation rurale et urbaine. En m¨ºme temps, leur lopin de terre est leur s¨¦curit¨¦, d'autant plus que la protection sociale des populations rurales est pr¨¦caire. Le manque de connaissances dans les nouvelles technologies contribue ¨¤ la baisse de la productivit¨¦, comme le prouve l'indice des cultures qui est pass¨¦ de 155 % en 1990 ¨¤ 129 % en 2006. M¨ºme apr¨¨s avoir pris en compte les corrections statistiques sur les terres cultivables en 1996, les g¨¦ographes ont constat¨¦ que la chute de l'indice des cultures ¨¦tait ¨¦vidente dans les parties m¨¦diane et inf¨¦rieure du fleuve Yangtz¨¦ et dans le sud de la Chine5 , r¨¦gions o¨´ la production c¨¦r¨¦ali¨¨re par unit¨¦ est la plus ¨¦lev¨¦e du pays.

Troisi¨¨mement, la Chine fait face ¨¤ une crise de l'eau. Le nord conna¨ªt r¨¦guli¨¨rement des p¨¦riodes de s¨¦cheresse. L'expansion rapide des industries et des villes n'a fait qu'aggraver la situation et des projets sont en cours pour acheminer l'eau du sud du pays vers le nord. De plus, le traitement des eaux us¨¦es qui sont d¨¦vers¨¦es dans les fleuves tr¨¨s pollu¨¦s et dans les grands lacs n'est pas suffisamment d¨¦velopp¨¦. Des ¨¦tudes ont montr¨¦ que les polluants qui sont absorb¨¦s dans les cultures irrigu¨¦es constituent une menace pour la s¨¦curit¨¦ alimentaire. En 2006, 28 % des eaux de surface du pays ¨¦taient pollu¨¦es6 . Le sud de la Chine conna¨ªt un manque d'eau potable et d'eau d'irrigation caus¨¦ par les polluants, mettant en p¨¦ril ses r¨¦serves abondantes.

Quatri¨¨mement, l'agriculture est dans une position d¨¦favorable en ce qui concerne les ressources fiscales. Bien que le budget de l'agriculture ait augment¨¦ en termes r¨¦els, c'est-¨¤-dire les capacit¨¦s d'achat r¨¦elles sans tenir compte de l'effet de l'inflation, la part des d¨¦penses totales est pass¨¦e de 10 % en 1990 ¨¤ 6,5 % en 20067 . Cela montre une r¨¦duction de l'investissement public dans l'agriculture qui se traduit, entre autres, par la d¨¦t¨¦rioration de l'infrastructure rurale 8 . Au cours des derni¨¨res ann¨¦es, avec comme slogan ? l'industrie soutient l'agriculture - les villes aident les campagnes ?, le gouvernement chinois a supprim¨¦ l'imp?t agricole, accord¨¦ des subventions pour encourager le d¨¦veloppement de l'agriculture et impos¨¦ un imp?t n¨¦gatif sur l'achat de mat¨¦riel agricole, de diesel et d'engrais chimiques. En 2007, la communaut¨¦ agricole a enregistr¨¦ des profits de plus de 150 milliards de yuans9, mais moins que les subventions p¨¦troli¨¨res qui ont atteint 220 milliards de yuans 9 . ?tant donn¨¦ que seulement 7 % de la demande totale en p¨¦trole vient du secteur agricole et que la consommation de l'¨¦nergie par habitant dans les zones urbaines est plus ¨¦lev¨¦e que dans les zones rurales, ces subventions profitent principalement aux villes et aux secteurs non agricoles.

Alors que les combustibles fossiles sont le moteur de la croissance ¨¦conomique aux d¨¦pens des investissements dans l'agriculture et des opportunit¨¦s de d¨¦veloppement, le cas de la Chine d¨¦montre qu'une politique de d¨¦veloppement ax¨¦e vers l'industrialisation risque de menacer la s¨¦curit¨¦ alimentaire et l'environnement et de miner les int¨¦r¨ºts des agriculteurs.
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LA CRISE ALIMENTAIRE ET ?NERG?TIQUE ET SON IMPACT SUR LES PAUVRES

Le march¨¦ mondialis¨¦ actuel est concern¨¦ par l'¨¦quilibre entre l'offre et la demande d'¨¦nergie, notamment le p¨¦trole, le gaz naturel et l'¨¦lectricit¨¦10 . Malgr¨¦ les divergences d'opinion parmi les principaux importateurs et exportateurs de produits alimentaires, un consensus a ¨¦t¨¦ atteint sur ce qui constitue la ? s¨¦curit¨¦ alimentaire ?. Selon l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) , ? la s¨¦curit¨¦ alimentaire existe quand tous les peuples disposent de fa?on permanente d'un acc¨¨s physique et ¨¦conomique ¨¤ une alimentation suffisante, saine et nutritive pour satisfaire leurs besoins et leurs pr¨¦f¨¦rences alimentaires et mener une vie active et saine11. La hausse des prix des denr¨¦es alimentaires et de l'¨¦nergie a eu un impact partout dans le monde. Toutefois, les ¨¦meutes qui ont eu lieu dans certains pays en d¨¦veloppement montrent que les pauvres se sont sentis menac¨¦s. Des mesures prioritaires doivent donc ¨ºtre prises pour assurer une offre alimentaire et ¨¦nerg¨¦tique suffisante, notamment identifier les personnes les plus s¨¦v¨¨rement touch¨¦es ainsi que l'ampleur du probl¨¨me. Les ¨¦tudes couvrant la p¨¦riode 2006/2007 illustrent les probl¨¨mes auxquels la Chine est confront¨¦e.
Selon le Bureau national des statistiques en Chine, le revenu annuel disponible par habitant dans les zones urbaines pour 2007 s'¨¦levait ¨¤ 13 786 yuans12 contre 4 140 yuans dans les zones rurales. Les prix alimentaires ont augment¨¦ de 12,3 % par an : les c¨¦r¨¦ales, la viande, les huiles comestibles et les ?ufs ont augment¨¦ respectivement de 6,3 %, 31,7 %, 26,7 % et 22,9 %. C'est le secteur de la viande qui a enregistr¨¦ la plus forte hausse. En d¨¦cembre 2007, les prix du porc, du b?uf et du mouton ont augment¨¦ respectivement de 57,7 %, 48,0 % et 44,5 %13, compar¨¦s ¨¤ la m¨ºme p¨¦riode en 2006. Le prix des poissons d'eau douce n'a pratiquement pas chang¨¦. Ces informations permettent d'expliquer les changements des revenus et de la consommation des m¨¦nages, comme le montrent les tableaux 1 et 2.
Premi¨¨rement, en tenant compte de la hausse des prix, le revenu disponible des m¨¦nages urbains a g¨¦n¨¦ralement augment¨¦, tandis que celui des m¨¦nages ruraux est rest¨¦ en-de?a de l'augmentation des prix dans les zones rurales.
Deuxi¨¨mement, le demi-d¨¦cile inf¨¦rieur de la population urbaine a chang¨¦ ses comportements alimentaires en r¨¦duisant sa consommation de riz, de farine de bl¨¦, d'huiles comestibles, de porc, de canard, d'?ufs, de l¨¦gumes frais et de melons, mais en augmentant celle de poulet, de b?uf, de fruits et de produits laitiers. L'impact de la flamb¨¦e des prix alimentaires a donn¨¦ lieu ¨¤ un ? effet de substitution ? - un changement du r¨¦gime alimentaire. Ce ph¨¦nom¨¨ne se produit dans le troisi¨¨me quintile, mais pas dans le demi-d¨¦cile sup¨¦rieur urbain (tableau 1).
Dans le troisi¨¨me quintile de la population urbaine, la part des d¨¦penses alimentaires dans les d¨¦penses totales de consommation n'a vari¨¦ que de 1 %. Mais dans le demi-d¨¦cile inf¨¦rieur de cette population, la part des d¨¦penses alimentaires repr¨¦sente une augmentation de 1,52 point de pourcentage. Ce qui signifie que les groupes de revenus les plus faibles n'ont peut-¨ºtre pas eu ¨¤ relever le d¨¦fi de survie. Alors que leurs revenus ont augment¨¦ de 13,2 % en termes r¨¦els et, qu'en m¨ºme temps, les prix des biens de consommation des produits non alimentaires et des services ont l¨¦g¨¨rement diminu¨¦, ils ont consomm¨¦ davantage de produits non alimentaires, avec une l¨¦g¨¨re baisse dans les d¨¦penses consacr¨¦es ¨¤ l'¨¦ducation et ¨¤ l'¨¦nergie.
Quatri¨¨mement, le tableau 2 montre que les m¨¦nages ruraux dont les d¨¦penses totales de consommation sont sup¨¦rieures ¨¤ leur revenu - un revenu net par habitant de moins de 1 000 yans - sont tomb¨¦s au-dessous du seuil de pauvret¨¦. D'un c?t¨¦, ¨¦tant donn¨¦ que plus de 40 m¨¦nages du sondage ont d¨¦clar¨¦ un revenu n¨¦gatif, sauf pour ce qui est de la possession du capital et de l'¨¦pargne, ces m¨¦nages font partie des groupes de migrants. De l'autre, les m¨¦nages qui connaissent une pauvret¨¦ chronique tendent ¨¤ vivre en empruntant de l'argent pour se nourrir. De plus, la valeur du revenu annuel moyen et la consommation totale en termes r¨¦els ont chut¨¦ apr¨¨s la d¨¦flation des prix.
Les moyens d'existence des agriculteurs - et m¨ºme des groupes au revenu ¨¦lev¨¦ - sont g¨¦n¨¦ralement affect¨¦s par l'inflation des prix alimentaires. Cela se constate dans le changement des habitudes de consommation concernant les besoins de base : certains produits alimentaires, v¨ºtements et combustibles ont ¨¦t¨¦ remplac¨¦s par d'autres et les d¨¦penses consacr¨¦es ¨¤ l'¨¦ducation et aux soins de sant¨¦ ont diminu¨¦ (ces donn¨¦es ne figurent pas dans le tableau).
Pour r¨¦duire les d¨¦penses alimentaires, les trois groupes de revenu de la population rurale ont adopt¨¦ un r¨¦gime alimentaire moins ¨¦quilibr¨¦ en r¨¦duisant la consommation d'aliments autres que les aliments de base riches en prot¨¦ines. Alors qu'en 2006, la quantit¨¦ d'aliments autres que les aliments de base consomm¨¦s par les pauvres ¨¦tait faible, celle-ci a sensiblement augment¨¦ en 2007. La consommation de porc, de poulet et d'?ufs a atteint jusqu'¨¤ 11 kg, 2,5 kg et 3,6 kg en 2006, soit une diminution de 53 %, 75 % et 99 % par rapport aux groupes ruraux au revenu ¨¦lev¨¦. En 2007, la consommation de porc, de poulet et d'?ufs des pauvres a diminu¨¦ respectivement de 29 %, 28 % et 8 %, ce qui a entra¨ªn¨¦ la d¨¦t¨¦rioration des normes nutritionnelles.
En comparant les m¨¦nages urbains et ruraux, deux points sont ¨¤ noter :
Premi¨¨rement, l'inflation des prix alimentaires a davantage frapp¨¦ les m¨¦nages ruraux que les m¨¦nages urbains, une conclusion qui est loin de refl¨¦ter l'opinion g¨¦n¨¦rale des Chinois14. Les sp¨¦cialistes en c¨¦r¨¦ales croient g¨¦n¨¦ralement que les agriculteurs d¨¦pendent principalement des produits qu'ils cultivent, tandis que les r¨¦sidents urbains d¨¦pendent des march¨¦s pour acheter les aliments, ce qui les rend plus vuln¨¦rables pour assurer leur s¨¦curit¨¦ alimentaire. Toutefois, les agriculteurs produisent une quantit¨¦ limit¨¦e de produits et les cultures qu'ils produisent ne suffisent pas ¨¤ r¨¦pondre ¨¤ leurs propres besoins en ¨¦nergie. Aujourd'hui, ils doivent acheter de la nourriture pour r¨¦pondre aux besoins de leur famille.
La s¨¦curit¨¦ alimentaire n'est pas seulement une question de calories. Une nourriture vari¨¦e est essentielle pour fournir les micronutriments n¨¦cessaires ¨¤ un r¨¦gime ¨¦quilibr¨¦15. Les tableaux 1 et 2 indiquent clairement que les groupes urbains au revenu moyen et bas ont un r¨¦gime ¨¦quilibr¨¦ ¨¤ base de viande et de f¨¦culents. Mais les pauvres ruraux et les groupes ruraux au revenu moyen ont consid¨¦rablement r¨¦duit leur consommation de viande ¨¤ cause de son prix ¨¦lev¨¦. Cela indique clairement que les populations rurales sont vuln¨¦rables en mati¨¨re de s¨¦curit¨¦ alimentaire.
Deuxi¨¨mement, les r¨¦sidents urbains ont des revenus plus ¨¦lev¨¦s et jouissent d'une meilleure protection sociale, ils disposent donc d'une plus grande force financi¨¨re que les r¨¦sidents ruraux, un ¨¦l¨¦ment d¨¦terminant de la s¨¦curit¨¦ financi¨¨re. De plus, l'intervention du gouvernement sur les prix a davantage ralenti l'inflation des prix des denr¨¦es alimentaires dans les villes que dans les campagnes. En 2007, les prix avaient augment¨¦ de 13,6 % dans les zones rurales, soit 1,9 % de plus que dans les villes. L'intervention de l'?tat a r¨¦duit l'acc¨¨s des agriculteurs ¨¤ la nourriture de deux fa?ons : en tant que producteurs, ils ne tirent aucun profit de l'inflation des prix et, en tant que consommateurs, ils perdent en pouvoir d'achat quand les prix s'envolent sur les march¨¦s ruraux.
Aucun des deux sondages ne couvre les migrants ruraux-urbains. Apr¨¨s avoir interrog¨¦ des travailleurs migrants dans un nombre de villes du sud de la Chine, j'ai constat¨¦ que depuis le d¨¦but de 2007 les d¨¦penses alimentaires mensuelles ont augment¨¦ de 150 yuans, alors que les salaires mensuels ont seulement augment¨¦ de 80 yuans. ? ce jour, la s¨¦curit¨¦ alimentaire des migrants ruraux a ¨¦t¨¦ un point n¨¦glig¨¦ de la politique alimentaire et nutritionnelle chinoise. En cons¨¦quence, les populations qui sont vuln¨¦rables ¨¤ la p¨¦nurie des denr¨¦es alimentaires sont class¨¦es dans la cat¨¦gorie ? classes ¨¤ faible revenu ? dans l'ensemble de la population; les populations rurales, qui sont class¨¦es dans les groupes ¨¤ faible revenu; les pauvres parmi les groupes ruraux ¨¤ faible revenu; et les femmes, les enfants et les personnes ?g¨¦es parmi les pauvres. L'aide alimentaire et les autres formes d'assistance sociale devraient cibler en priorit¨¦ ces populations vuln¨¦rables.
STRAT?GIES PROPOS?ES POUR R?PONDRE ? LA CRISE
Les organisations internationales et les gouvernements ont r¨¦pondu imm¨¦diatement ¨¤ la crise alimentaire actuelle. Ils ont r¨¦uni des ressources, fourni une aide humanitaire aux pays menac¨¦s par la faim et investi dans la recherche et le d¨¦veloppement agricoles. De leur c?t¨¦, les responsables politiques ont not¨¦ que la sp¨¦culation excessive sur les march¨¦s de contrats ¨¤ terme de l'alimentation et de l'¨¦nergie avait ¨¦t¨¦ favoris¨¦e par le d¨¦clin des r¨¦serves de produits alimentaires et la diminution du potentiel pour la production d'¨¦nergie alternative. La coop¨¦ration internationale et nationale, l'ajustement des politiques sur les biocarburants, le contr?le de la distorsion des march¨¦s, l'augmentation des investissements dans l'agriculture et la production ¨¦nerg¨¦tique, la promotion de mesures pour ¨¦conomiser l'¨¦nergie et r¨¦duire les ¨¦missions sont donc des questions qui sont trait¨¦es en priorit¨¦ dans les conf¨¦rences et les sommets des Nations Unies. La mise en ?uvre des d¨¦cisions prises lors de ces conf¨¦rences d¨¦pend de la faisabilit¨¦ des politiques et des actions adopt¨¦es par les gouvernements et le public pour r¨¦pondre aux conditions socio-¨¦conomiques sp¨¦cifiques. L'¨¦tude de cas de la Chine montre qu'un ¨¦quilibre soutenu entre la s¨¦curit¨¦ alimentaire et la demande ¨¦nerg¨¦tique ne sera atteint que si toute la soci¨¦t¨¦ agit de concert et appelle ¨¤ un ajustement et ¨¤ une r¨¦forme des politiques.
Parmi les options politiques suivantes, les deux premi¨¨res sont les interventions d'urgence, les troisi¨¨me et quatri¨¨me concernent le r¨¦ajustement ¨¤ moyen terme et la cinqui¨¨me la r¨¦forme des politiques socio-¨¦conomiques ¨¤ moyen et ¨¤ long terme.
Premi¨¨rement, le niveau de vie minimum devrait ¨ºtre relev¨¦ proportionnellement ¨¤ l'indice des prix ¨¤ la consommation ¨¤ la fois dans les secteurs ruraux et urbains et une aide alimentaire devrait ¨ºtre distribu¨¦e ¨¤ des groupes cibl¨¦s. Les deux projets que le gouvernement central est pr¨ºt ¨¤ mettre en ?uvre, le ? Programme national de s¨¦curit¨¦ alimentaire ¨¤ moyen et ¨¤ long terme ? et la ? Mise en place de capacit¨¦s dans la province de Jilin pour augmenter la production de c¨¦r¨¦ales de millions de tonnes ?16 contribueront sans aucun doute ¨¤ augmenter la production de c¨¦r¨¦ales en Chine. Toutefois, ces mesures n'augmenteront ni le pouvoir d'achat des pauvres ni ne pourront ? ¨¦tancher leur soif avec la promesse d'avoir de l'eau disponible ¨¤ l'avenir ?. Il est donc n¨¦cessaire de distribuer des bons d'alimentation aux pauvres et aux familles migrantes dans les villes. Dans les zones rurales, les programmes d'aide existants pourraient ¨ºtre renforc¨¦s et permettre la distribution de viande et de nourriture aux pauvres pour am¨¦liorer leur r¨¦gime pauvre en prot¨¦ines et en micronutriments. Vu les d¨¦g?ts irr¨¦versibles caus¨¦s par la malnutrition chez les enfants, les programmes d'intervention nutritionnelle comme les repas scolaires, pourraient ¨ºtre une mesure efficace et peu co?teuse dans les r¨¦gions rurales ¨¤ faible revenu.
Deuxi¨¨mement, les ressources publiques devraient ¨ºtre allou¨¦es en priorit¨¦ ¨¤ la s¨¦curit¨¦ alimentaire. D¨¦j¨¤, le gouvernement n'accorde plus de nouvelles licences aux projets de biocarburants ¨¤ base de c¨¦r¨¦ales. Les usines de biocarburants n'ont, toutefois, pas encore ¨¦t¨¦ ferm¨¦es. Le gouvernement envisage de compenser les investisseurs ou de mettre fin aux subventions et, en accordant un traitement pr¨¦f¨¦rentiel, d'encourager l'utilisation des c¨¦r¨¦ales non alimentaires pour produire des biocarburants.
Troisi¨¨mement, le gouvernement doit, ¨¤ l'aide ? de petites mesures prises ¨¤ un rythme plus soutenu?, lever son contr?le sur les prix en ¨¦quilibrant l'offre et la demande. Il limite les exportations de denr¨¦es alimentaires et subventionne la production d'¨¦nergie afin d'assurer l'offre alimentaire et ¨¦nerg¨¦tique nationale tout en contr?lant l'inflation des prix. Or, dans le pass¨¦, ces mesures ont supprim¨¦ l'offre et stimul¨¦ la demande, ce qui a aggrav¨¦ la p¨¦nurie alimentaire.
Cela dit, dans une p¨¦riode de transition vers une ¨¦conomie de march¨¦, lorsqu'Il y a un d¨¦s¨¦quilibre entre l'offre et la demande, g¨¦n¨¦ralement le gouvernement intervient et ¨¦tablit un prix fixe. La question est de savoir si une telle intervention provoquera non seulement une distorsion entre la l'offre et la demande et engendrera une flamb¨¦e des prix, avec des diff¨¦rences entre les prix contr?l¨¦s par le gouvernement et ceux du march¨¦, mais encouragera aussi les activit¨¦s de maximisation de la rente et la corruption. Dans un march¨¦ mondialis¨¦, elle peut encourager la sp¨¦culation et la contrebande.
R¨¦cemment, la baisse des prix des denr¨¦es alimentaires a favoris¨¦ la contrebande en Chine. Aussi, quand le charbon est artificiellement sous-¨¦valu¨¦, les industries qui en d¨¦pendent ont tendance ¨¤ augmenter les exportations et ¨¤ diminuer les approvisionnements nationaux, ce qui provoque une p¨¦nurie d'¨¦nergie. De m¨ºme, quand le prix de l'essence est subventionn¨¦, les avions de ligne internationaux et les navires de transport s'arrangent pour faire le plein en Chine. Tous ces cas r¨¦v¨¨lent la m¨ºme chose, ¨¤ savoir que le bien-¨ºtre du consommateur est affect¨¦ par le contr?le des prix et l'interdiction des exportations de c¨¦r¨¦ales alimentaires.
Quatri¨¨mement, le gouvernement devrait prendre des mesures imm¨¦diates pour r¨¦duire les monopoles et encourager la concurrence. En Chine, l'industrie p¨¦troli¨¨re est domin¨¦e par trois grandes soci¨¦t¨¦s g¨¦r¨¦es par l'?tat. Dans une ¨¦conomie de march¨¦, les mesures incitatives pour ces soci¨¦t¨¦s ne refl¨¨tent pas n¨¦cessairement les objectifs nationaux. Leur comportement est souvent dict¨¦ par leurs propres int¨¦r¨ºts. Sans une concurrence loyale, les soci¨¦t¨¦s qui d¨¦tiennent le monopole deviennent des groupes d'int¨¦r¨ºt. Quand ils font des affaires, ces g¨¦ants agissent au nom de l'? ?tat ?, emp¨ºchant les acteurs priv¨¦s de tirer avantage des opportunit¨¦s n¨¦cessaires pour d¨¦couvrir de nouveaux gisements de p¨¦trole et d¨¦velopper, commercialiser, transformer et cr¨¦er de nouvelles activit¨¦s. Ce type de situation a donc frein¨¦ la croissance de l'industrie p¨¦troli¨¨re et gazi¨¨re. De toute ¨¦vidence, le monopole de l'industrie a non seulement r¨¦duit l'efficacit¨¦ de l'offre de produits et de service, mais a aussi limit¨¦ le choix du consommateur.
Cinqui¨¨mement, les m¨¦canismes de fixation des prix devraient ¨ºtre rectifi¨¦s pour assurer la mobilit¨¦ des facteurs de production et les mod¨¨les de croissance ¨¦conomique devraient ¨ºtre transform¨¦s. La croissance ¨¦conomique rapide de la Chine, qui s'est traduite par la cr¨¦ation d'emplois et l'augmentation des salaires, est ¨¦troitement li¨¦e aux processus de la mondialisation. Auparavant, la Chine ne pouvait entrer dans le march¨¦ ¨¦conomique mondial que par la petite porte ¨¤ cause des contraintes impos¨¦es sur le capital, la technologie et les ressources humaines. Les entreprises gourmandes en ¨¦nergie et tr¨¨s polluantes ont d¨¦localis¨¦ leurs activit¨¦s en Chine. Les principales raisons de ce changement sont une main-d'?uvre bon march¨¦, des politiques fonci¨¨res et environnementales et une gestion des ressources en eau moins strictes, ce qui se traduit par des co?ts de production moins ¨¦lev¨¦s. Cela a stimul¨¦ la croissance du secteur de la fabrication et cr¨¦¨¦ une immense demande en ¨¦nergie et en mati¨¨res premi¨¨res. En cons¨¦quence, la Chine est devenue un pays importateur net de p¨¦trole depuis 1993.
Dans ses rapports sur les Perspectives mondiales de l'¨¦nergie en 2007, l'Agence internationale de l'¨¦nergie pr¨¦voit qu'en 2030 la demande mondiale en ¨¦nergie augmentera de 38,9 % par rapport ¨¤ 2005. Environ 43 % de cette augmentation proviendra de la Chine et de l'Inde. Il est clair que la consommation ¨¦nerg¨¦tique de la Chine repr¨¦sentera une part importante du march¨¦ mondial de l'¨¦nergie. Avec cette toile de fond et un secteur de la fabrication bien ancr¨¦, la Chine est devenue un importateur net d'¨¦nergie et risque d'augmenter consid¨¦rablement les ¨¦missions de gaz carbonique sur son propre territoire17.
La pollution de l'environnement, le r¨¦chauffement climatique et la d¨¦t¨¦rioration des termes de l'¨¦change ont amen¨¦ les responsables politiques et le public ¨¤ comprendre qu'il ¨¦tait n¨¦cessaire de transformer le mod¨¨le de croissance de la Chine. Une prise de conscience s'est d¨¦velopp¨¦e pour ? ¨¦conomiser l'¨¦nergie et r¨¦duire les ¨¦missions ? et ? construire une soci¨¦t¨¦ fond¨¦e sur l'¨¦pargne ?. Cependant, tant que le syst¨¨me de fixation des prix restera inchang¨¦, la p¨¦nurie des ressources ne sera pas apparente et les ressources continueront d'¨ºtre allou¨¦es de mani¨¨re erron¨¦e, rendant difficile toute r¨¦forme du mod¨¨le de d¨¦veloppement ¨¦conomique.
Avec la crise alimentaire et ¨¦nerg¨¦tique mondiale actuelle, le d¨¦veloppement d'une ¨¦conomie orient¨¦e vers l'exportation est difficile ¨¤ soutenir. Il est possible de r¨¦ajuster le m¨¦canisme de fixation des prix, par exemple en dotant les agriculteurs et les travailleurs de droits et d'un pouvoir de n¨¦gociation collectif concernant la vente des terres et la fixation des salaires et en imposant des taxes li¨¦es ¨¤ l'environnement aux taux internationaux sur les exploitations mini¨¨res, le d¨¦veloppement des ressources en eau et la pollution industrielle. Ces mesures seront s?rement une source de frustration pour certains et une contrainte pour de nombreuses entreprises. Mais c'est le meilleur moyen de r¨¦pondre ¨¤ la crise alimentaire et ¨¦nerg¨¦tique mondiale. Elles s'inscrivent dans les strat¨¦gies ¨¤ long terme du d¨¦veloppement ¨¦conomique durable qui contribueront ¨¤ la cr¨¦ation d'une soci¨¦t¨¦ harmonieuse.
Il est essentiel de surveiller et d'¨¦valuer le pouvoir du gouvernement et des entreprises qui d¨¦tiennent le monopole en mati¨¨re de fixation des prix, tout en am¨¦liorant la condition des travailleurs et des agriculteurs. Nous pourrons ainsi assurer une transition vers une structure sociale plus ¨¦quilibr¨¦e en Chine.
Je remercie sinc¨¨rement les professeurs Jiang Zhongyi, Wei Zhong, Jin Cheng-wu et Gu Xiulin.

Notes 1 The Earth Institute, 2008, Food Crisis: A Global Emergency ().
2 von Braun, J. 2008, "High Rising Food Prices: Why, and What Should Be Done?", documentation pour une vid¨¦oconf¨¦rence avec la Chine, 12 mai.
3 von Braun, J. 2008, "Biofuels, International Food Prices, and the Poor". D¨¦position devant le Comit¨¦ de l'¨¦nergie et des ressources naturelles du S¨¦nat des ?tats-Unis, 12 juin 2008 ().
4 Institut international de recherche sur les politiques alimentaires (IFPRI) 2008, High Food Prices: The What, Who, and How of Proposed Policy Actions ()
5 Voir Yan Hui-min, Liu Ji-yuan, Cao Ming-kui, 2005. Cropping Index: Variations in China during the period of 1981-2000, in the Journal of Geography (Dili Xuebao), vol. 60(4): pp.559-566, Beijing.
6 Voir the State Environmental Protection Bureau (The Ministry of Environmental Protection) P.R.C., 2007, "Bulletin on Environmental Status in China in 2006" ()
7 Le Minist¨¨re de l'agriculture, P.R.C., 2007, Agricultural Development Report of China, p. 142, Agricultural Publishing House, Beijing.
8 Voir Wan Bao-Rui, 2008. To Deepen the Awareness on Food Security, in Xinhua News Digest, Vol 12: 22-23, Beijing.
9 Long Ming, 2008, Do we have the ability to subsidize the whole world?, in Shanghai Securities News: p.5, Shanghai.
10 Voir Houssin, D.2007, Security of Energy Supplies in a Global Market ().
11 Voir le Programme sp¨¦cial pour la s¨¦curit¨¦ alimentaire de la FAO : Qu'est-ce que la s¨¦curit¨¦ alimentaire ? ().
12 The State Statistics Bureau, P.R.C., 2008 Bulletin on National Economic and Social Development in 2007 ().
13 Le Minist¨¨re de l'agriculture, 2008 Analyses on Price Fluctuations in Whole Sale Market for the Products Covered under the Food Basket Program in December 2007 ().
14 Voir Lu, Feng et Xie, Ya 2008: Dynamics of Grain Supply-Demand and Prices 1980-2007) -- Articles sur la variation des prix, la macro-stabilit¨¦ et la s¨¦curit¨¦ c¨¦r¨¦ali¨¨re, s¨¦lections du Xinhua Digest, Vol. 13:51-55, Beijing.
15 Voir Hoddinott, J. and Y. Yohannes, 2002, Dietary Diversity as a Food Security Indicator, FCND Discussion Paper No. 136, IFPRI, Washington, D.C.
16 Xinhua News 2008 Mid- and Long-term National Food Security Programming and Capacity Building for Jilin Province to Increase 50 Million Ton Food Grain Output ().
17 Selon les estimations de Chen, Pan et Xie (2008) : ? En 2002, les exportations nettes en ¨¦nergie grise ¨¦taient d'environ 240 millions de TCE (tonnes d'¨¦quivalent charbon), ce qui repr¨¦sentait environ 16 % de la consommation de l'¨¦nergie primaire au cours de la m¨ºme ann¨¦e, une augmentation d'environ 150 millions de tce en Chine. ? ? En 2006, les exportations nettes en ¨¦nergie grise ¨¦taient d'environ 630 millions de TCE (tonnes d'¨¦quivalent charbon), 162 % de plus qu'en 2002. ? Voir Energy Embodied in Goods of International Trade in China: Calculation and Policy Implications, in the journal of Economic Research, Vol.7, pp.11-25, Beijing.

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