Adopt茅e, Dena M. Chasten s'est souvent sentie d茅connect茅e de sa famille. Ce sentiment est li茅 脿 son exp茅rience d'Afro-Am茅ricaine aux 脡tats-Unis. Elle s'est toujours demand茅 d'o霉 elle venait et 脿 qui elle appartenait.
"La diff茅rence, c'est que lorsque vous 锚tes adopt茅, la plupart du temps, vous 锚tes d茅sir茅. J'ai eu la chance d'锚tre 茅lev茅e par une famille sympathique", a d茅clar茅 la native de Philadelphie. "Je leur ressemblais m锚me, mais j'茅tais parfaitement consciente que nous n'茅tions pas g茅n茅tiquement li茅s. Je me suis toujours sentie perdue".
Cette exp茅rience a incit茅 Mme Chasten non seulement 脿 retrouver ses parents biologiques, mais aussi 脿 explorer son ascendance. Elle s'est lanc茅e dans une recherche g茅n茅tique et g茅n茅alogique qui a g茅n茅r茅 plus de questions que de r茅ponses.
脌 travers la r茅gion du centre du littoral de l'Atlantique, dans des biblioth猫ques, des soci茅t茅s historiques et m锚me au Smithsonian's National Museum of African American History and Culture 脿 Washington, DC, Mme Chasten a partag茅 son parcours.
Maintenant qu'elle a retrouv茅 ses parents biologiques, elle travaille comme g茅n茅alogiste pour aider d'autres Afro-Am茅ricains 脿 r茅parer les branches cass茅es de leur arbre g茅n茅alogique.
Des traces 茅crites
"Le syst猫me de l'esclavage a s茅par茅 les familles, mais l'ADN permet de les r茅unir", a d茅clar茅 Nicka Sewell-Smith, une productrice d'Ancestry.com.
Les gens ne devraient pas se fier uniquement 脿 l'ADN (acide d茅soxyribonucl茅ique), a-t-elle ajout茅. "Ceux d'entre nous qui sont vraiment int茅ress茅s par la 驳茅苍茅补濒辞驳颈别 veulent trouver des traces 茅crites pour 茅tablir ces liens". 听 听听
Dans la s茅rie documentaire Finding Your Roots with Henry Louis Gates Jr, les t茅l茅spectateurs suivent de nombreux Afro-Am茅ricains qui remontent le fil de leur 驳茅苍茅补濒辞驳颈别 jusqu'脿 leurs anc锚tres esclaves.
"Les Afro-Am茅ricains ont 茅t茅 confront茅s 脿 un mur g茅n茅alogique unique au cours des 10 脿 20 premi猫res ann茅es qui ont suivi l'esclavage et la guerre civile", explique Nick Sheedy, g茅n茅alogiste principal de l'茅mission. 听"Le recensement de 1870 est le premier recensement f茅d茅ral qui recense chaque personne par son nom", a d茅clar茅 M. Sheedy 脿 Afrique Renouveau, ajoutant que ces noms pouvaient changer en fonction de la propri茅t茅, de choix personnels et d'autres raisons inexplicables.
Pour retrouver les origines des Africains r茅duits en esclavage, qui 茅taient consid茅r茅s comme des biens, il fallait g茅n茅ralement v茅rifier les ventes immobili猫res, les registres d'homologation, les documents fiscaux et les actes de propri茅t茅, a expliqu茅 M. Sheedy. Pendant la guerre de S茅cession, a-t-il ajout茅, les troupes ont incendi茅 les palais de justice des comt茅s qui abritaient la plupart des documents datant de l'茅poque de l'esclavage.
"Il n'existe pas de liste centralis茅e des Africains r茅duits en esclavage", a d茅clar茅 Mme Sewell-Smith.
Bien que la plupart des documents ne soient pas en ligne, elle note que les 3,5 millions de documents du Freedmen's Bureau - d茅sormais disponibles sur Ancestry.com - constituent un bon point de d茅part.
L'une des d茅couvertes de M. Sheedy a port茅 sur Ahmir "Questlove" Thompson, le batteur du groupe de hip-hop The Roots.听
"Nous avons d茅couvert que ses anc锚tres 茅taient arriv茅s sur le Clotilda", explique M. Sheedy. "C'est le dernier navire n茅grier connu 脿 锚tre arriv茅 aux 脡tats-Unis. 听
Correspondance ADN
Lorsque Mme Sewell-Smith r茅v猫le ses propres origines, elle ne les rattache pas 脿 un seul pays africain, mais 脿 l'ensemble du continent. "Il faut tenir compte du nombre de g茅n茅rations qui se sont succ茅d茅 depuis l'interdiction, en 1808, d'importer des esclaves d'Afrique", explique-t-elle.
Si l'on remonte 脿 six g茅n茅rations, il faut retrouver les racines de 64 arri猫re-grands-parents originaires de diff茅rentes r茅gions d'Afrique.
Mme Sewell-Smith met en garde contre le fait que les gens passent 脿 c么t茅 de l'essentiel s'ils se concentrent sur un pays ou sur des pourcentages. "Pour les Afro-Am茅ricains, tous nos anc锚tres subsahariens proviennent d'une multitude d'endroits", a-t-elle d茅clar茅. "Je connais le 'o霉'. Je veux savoir qui".
Dans la famille de Mme Sewell-Smith, le "qui" comprend sa grand-m猫re de 99 ans, dont les grands-parents 茅taient esclaves.听
"Ma grand-m猫re partage 30 centim猫tres d'ADN avec une Nig茅riane qui est la premi猫re g茅n茅ration de sa famille 脿 锚tre n茅e en Am茅rique", a-t-elle d茅clar茅. "C'est une cousine au quatri猫me degr茅 !
Les gens font ces d茅couvertes tous les jours, dit-elle.
M锚me M. Sheedy a pu retracer ses racines sur le continent. "Ma grand-m猫re, Betty, 茅tait d'une blancheur 茅clatante, avec des cheveux blonds et des yeux bleus. Tous ses grands-parents 茅taient des pionniers californiens et elle avait environ 3 % d'ADN d'Afrique subsaharienne", a-t-il d茅clar茅. "Nous avons tous un lien de parent茅".
Selon Mme Sewell-Smith, les g茅n茅alogistes pourront r茅soudre davantage de myst猫res si davantage de personnes se soumettent 脿 un test d'ADN.
"Le pouvoir r茅side dans la comparaison de l'ADN", a-t-elle ajout茅, "c'est ce qui va nous permettre d'茅lucider plus de myst猫res". C'est ce qui va permettre de r茅v茅ler les histoires, de donner des indices, de nous plonger dans les archives et de nous mettre en contact avec des personnes dont nous n'aurions jamais pu savoir qu'elles 茅taient parentes.
Cousins 茅loign茅s
Dans l'attente des r茅sultats de plusieurs tests ADN, Mme Chasten a d茅clar茅 qu'elle s'attendait 脿 identifier un lieu o霉 elle pourrait se projeter. "J'allais trouver mon pays et avoir un lien avec".
Mme Beard est une 茅crivaine et une 茅ducatrice bas茅e 脿 New York.
