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L鈥檃griculture africaine a besoin de plus d鈥檌nvestissement pour am茅liorer sa productivit茅.

Photo : Africa Media Online / Brandon Fisher

Quelle contribution le NEPAD a-t-il apport茅e 脿 l鈥橝frique ?

Je vivais en Afrique quand le NEPAD a 茅t茅 adopt茅 en 2001 et, depuis, j鈥檃i suivi de pr猫s son 茅volution. Le concept 茅tait tr猫s pertinent. L'Afrique pouvait enfin parler d鈥檜ne seule voix sur les questions de d茅veloppement et pr茅senter une vision commune, dans le secteur de l鈥檃griculture notamment. Ceci a facilit茅 les rapports avec les partenaires du d茅veloppement et notamment avec les 茅conomies 茅mergentes.

R茅trospectivement, je consid猫re que le Programme d茅taill茅 pour le d茅veloppement de l鈥檃griculture africaine (PDDAA) a 茅t茅 une r茅alisation importante [voir Afrique Renouveau, avril 2011]. Au d茅but, beaucoup le percevaient comme une structure bureaucratique suppl茅mentaire. Mais ses avis, s茅rieux et coh茅rents, sur la mani猫re de penser et de planifier l鈥檃griculture ont eu raison des doutes. Il est clair que les meilleures propositions soumises au Programme mondial sur l鈥檃griculture et la s茅curit茅 alimentaire (PMASA)*听sont celles qui s鈥檌nspirent du PDDAA. D鈥檃illeurs, le PMASA a recommand茅 que les pays non africains s鈥檌nspirent de ce programme.

Comment le NEPAD peut-il mieux contribuer au d茅veloppement de l鈥橝frique ?

En Afrique, l鈥檃griculture reste sous-d茅velopp茅e. Avec les politiques et les investissements appropri茅s, le continent pourrait facilement nourrir ses populations et exporter ses surplus. Le NEPAD pourrait y contribuer en appuyant les partenariats internationaux (scientifiques, politiques ou dans le domaine des infrastructures) qui favorisent une meilleure production agricole. Au cours des 25 derni猫res ann茅es, la recherche et la production scientifique li茅es 脿 l鈥檃griculture ont g茅n茅ralement stagn茅 sur le continent.

Le NEPAD peut, en s'appuyant sur le PDDAA, fournir aux chercheurs une plateforme, au niveau sous-r茅gional par exemple, qui permettrait de g茅n茅rer une masse critique et coh茅rente. Les instituts de recherche en Afrique pourraient ainsi plus facilement acc茅der 脿 l鈥檈xpertise et aux technologies disponibles 脿 travers le monde. La gestion durable des terres et des eaux dans un contexte de changement climatique doit 锚tre un enjeu central pour les chercheurs. En outre, les 茅changes intra-africains pourraient 锚tre am茅lior茅s par des initiatives visant 脿 moderniser les infrastructures et 脿 abaisser les barri猫res aux 茅changes transfrontaliers. Le NEPAD devrait aussi promouvoir et faciliter la constitution de r茅serves strat茅giques de c茅r茅ales pour aider 脿 att茅nuer les cons茅quences des p茅nuries alimentaires caus茅es par les changements climatiques et les conflits.

Partagez-vous l鈥檕pinion selon laquelle, pour la majorit茅 des Africains, le NEPAD reste un projet abstrait et vague ?

Le NEPAD 茅tant devenu une agence de d茅veloppement, sa contribution et sa visibilit茅 devraient s鈥檃m茅liorer. L鈥檃griculture est d鈥檜ne grande importance dans le quotidien de la plupart des Africains. En s鈥檈ngageant de mani猫re professionnelle et d茅termin茅e dans les secteurs de l鈥檃griculture et de l鈥檃limentation, le NEPAD peut devenir un partenaire privil茅gi茅 sur les questions de s茅curit茅 alimentaire notamment.

Mais pour 锚tre efficace, l鈥檃gence aura besoin de personnel et de fonds. Dans les ann茅es 脿 venir, c'est surtout sa capacit茅 脿 obtenir et 脿 conserver le soutien des gouvernements africains que l'on jugera. La remont茅e des cours des mati猫res premi猫res est une opportunit茅 脿 saisir. Le d茅fi 脿 relever pour les gouvernements ainsi que pour le NEPAD consiste 脿 affecter les nouvelles ressources 脿 des investissements qui b茅n茅ficient aux pauvres, aux victimes de famines et aux marginalis茅s du continent. Si cela est fait efficacement, il y aura tout lieu de c茅l茅brer la deuxi猫me d茅cennie du NEPAD.