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Une 茅cole en R茅publique du Congo. Les Nations Unies ont r茅ussi 脿 mobiliser les donateurs autour des OMD comme jamais encore autour d'autres enjeux de d茅veloppement.

Photo: Africa Media Online / Graeme Williams

Les objectifs du Mill茅naire pour le d茅veloppement (OMD) resteront sans doute un 茅l茅ment important de la lutte contre la pauvret茅 au-del脿 de 2015. Mais les politiques de d茅veloppement actuelles sont remises en cause par une s茅rie de probl猫mes aggrav茅s par les r茅centes crises (alimentaire, climatique, 茅nerg茅tique et financi猫re). Le contexte 茅conomique et politique mondial favorable qui existait en 2000 lorsque les OMD ont 茅t茅 adopt茅s a disparu. D猫s lors, 脿 l'茅chelle mondiale, face aux in茅galit茅s persistantes, des id茅es nouvelles et de nouveaux moyens de mobilisation sociale et politique s'imposent.

Il ne fait pas de doute que les OMD ont marqu茅 une avanc茅e. Ils ont suscit茅 un engagement politique sans pr茅c茅dent, contribu茅 脿 forger un consensus fort en faveur de la lutte contre la pauvret茅 et permis le d茅bat sur les moyens de mobiliser le soutien des bailleurs de fonds. Dans les pays en d茅veloppement, ils ont permis 脿 la soci茅t茅 civile d'obliger les gouvernements 脿 rendre compte de leurs d茅cisions. Vus de l'ONU, les OMD ont eu plus de succ猫s que la plupart des autres initiatives touchant les questions de d茅veloppement.

Cependant, alors m锚me que les OMD recueillaient un soutien international, le facteur essentiel de perp茅tuation de la pauvret茅 a 茅t茅 perdu de vue: l'in茅gale r茅partition du pouvoir aux niveaux national et international. Le concept des OMD repose sur la croyance que le d茅veloppement humain va de pair avec un march茅 d茅r猫glement茅. De ce point de vue, si des pays sont pauvres, c'est parce qu'ils ne sont pas suffisamment ouverts 脿 la mondialisation.

La pauvret茅 est d猫s lors consid茅r茅e comme un d茅fi purement technique qui peut 锚tre relev茅 en augmentant l'aide au d茅veloppement. Toutefois, l'id茅e selon laquelle l'aide peut 锚tre le moteur du d茅veloppement est tr猫s discutable. De m锚me que la notion selon laquelle l'aide peut favoriser la redistribution des richesses 脿 l'茅chelle mondiale. La pauvret茅 est la cons茅quence des structures internationales du pouvoir, de la mauvaise gouvernance, de l'oppression et de la discrimination. Elle exige une solution non pas technique mais politique.

Croissance in茅gale

En d茅pit des progr猫s r茅alis茅s dans nombre de pays, le d茅clin de la pauvret茅 脿 l'茅chelle mondiale r茅sulte principalement de la croissance 茅conomique vigoureuse observ茅e en Chine, en Inde, en Indon茅sie et au Vietnam. Selon les pr茅visions, la plupart des pays en d茅veloppement ne devraient pas atteindre les OMD.

Contrairement 脿 ce qui s'est pass茅 dans les ann茅es 1980 et 1990, le revenu moyen dans les pays d'Afrique subsaharienne n'a cess茅 d'augmenter depuis 2000, avec des taux de croissance annuels de 5 pour cent en moyenne. Plus d'un tiers des Africains vivent dans des pays dont les 茅conomies connaissent un taux de croissance annuel sup茅rieur 脿 4 pour cent depuis 10 ans et 18 de ces pays figurent au classement de la Banque mondiale dans la cat茅gorie des "pays 脿 croissance diversifi茅e et durable."

Cependant, cette croissance repose sur une forte hausse des prix des mati猫res premi猫res et de la consommation financ茅e par des apports d'argent de l'ext茅rieur. Peu d'emplois ont 茅t茅 cr茅茅s. La croissance est in茅gale, sup茅rieure en moyenne dans les pays exportateurs de p茅trole. Des disparit茅s similaires existent au plan national. Les statistiques indiquent que, dans de nombreux pays, les in茅galit茅s augmentent avec la croissance.

En g茅n茅ral, ce sont les pays qui ont suivi leur chemin propre, et non pas celui trac茅 par les institutions internationales, qui ont enregistr茅 une r茅duction marqu茅e de la pauvret茅. La Chine, l'Inde et le Vietnam, ont viol茅 l'essentiel des directives 茅dict茅es par le Fonds mon茅taire international et la Banque mondiale, tout en 茅voluant vers une 茅conomie de march茅.

Au Kenya, l'industrie horticole a 茅t茅 s茅v猫rement affect茅e par la r茅cession mondiale, ce qui a ralenti les progr猫s en mati猫re de r茅duction de la pauvret茅. .

Photo: Panos / Fred Hoogervorst

Crise et revers

Bien qu'une croissance robuste ait favoris茅 la r茅duction de la pauvret茅 dans de nombreux pays, la hausse r茅cente des prix des denr茅es alimentaires et de l'茅nergie, les baisses de productivit茅 dues aux variations du climat et la crise financi猫re mondiale ont constitu茅 un s茅rieux revers. Le double choc de la hausse des prix des denr茅es alimentaires et de l'茅nergie constitue une menace vitale pour les moins nantis.

Bien que l'Afrique subsaharienne soit la r茅gion la moins int茅gr茅e dans l'茅conomie mondialis茅e, elle a 茅t茅 durement frapp茅e par la crise. L'Afrique a 茅t茅 affect茅e par la baisse des flux financiers priv茅s, la perte de revenus commerciaux, la diminution des rapatriements de fonds et les restrictions apport茅es aux flux d'aide internationale, les pays donateurs d'aide devant eux-m锚mes recourir 脿 des mesures d'aust茅rit茅.

Ces 茅l茅ments ont pour effet de r茅duire les perspectives de r茅ussite dans la poursuite des OMD. Ainsi au Kenya, l'industrie horticole - 脿 forte main d'艙uvre - a subi une chute des exportations de 35 pour cent, avec des r茅percussions in茅vitables sur cette main d'艙uvre. En Zambie, pr猫s d'un quart des employ茅s du secteur minier ont perdu leur emploi en 2008.

Le ralentissement de la croissance a r茅duit les revenus fiscaux des gouvernements, ce qui devrait entra卯ner une baisse des d茅penses sociales, dans une r茅gion qui poss猫de d茅j脿 tr猫s peu de filets sociaux efficaces.

La crise va largement accro卯tre les co没ts associ茅s 脿 la r茅alisation des OMD d'ici 脿 2015. Les pays d'Afrique subsaharienne 脿 bas revenus en particulier ne seront pas en mesure de supporter ces co没ts sans un suppl茅ment d'aide internationale et/ou un all猫gement de leur dette. Mais les niveaux de l'aide internationale sont peu susceptibles d'augmenter. Les engagements des donateurs n'茅taient d茅j脿 pas enti猫rement honor茅s avant la crise.

Au-del脿 des OMD

La crise financi猫re mondiale a d茅montr茅 que des march茅s d茅r猫glement茅s posaient "une menace claire et imm茅diate" au d茅veloppement humain. La croissance 茅conomique ne veut rien dire si elle ne s'accompagne pas de mesures visant 脿 r茅duire les in茅galit茅s structurelles. Par cons茅quent, l'ordre du jour post-OMD doit 锚tre ax茅 sur les moyens de faire face aux probl猫mes structurels dans les domaines de la production, de la distribution et de la propri茅t茅 鈥� ainsi que du pouvoir 鈥� qui perp茅tuent les d茅s茅quilibres.

La crise actuelle offre de nouvelles possibilit茅s d'activisme. Elle pr茅sente l'occasion de s'engager s茅rieusement dans une grande mobilisation politique pour cr茅er des structures et des institutions r茅ellement redistributives aux niveaux local, national et international.

D猫s lors, le monde a besoin de politiques nouvelles favorisant les pauvres, et de valeurs communes et de principes 茅thiques. Il nous faut des institutions nouvelles qui agissent r茅ellement dans l'int茅r锚t des groupes marginalis茅s de la soci茅t茅. Il faut aussi des mesures d'incitation visant 脿 stimuler la productivit茅, les emplois et les revenus, ainsi que des ressources qui permettent de r茅aliser les aspirations humaines et de renforcer les capacit茅s de la personne et la dignit茅 de chacun. 鈥�