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Pavithra Rao
Afrique Renouveau: 
A UN unmanned aerial vehicle in the DRC. Photo: UN Photo/Abel Kavanagh
Photo: ONU Photo/Abel Kavanagh
Un drone des Nations Unies en RDC. Photo: ONU Photo/Abel Kavanagh

Drones : un ?il attentif dans le ciel d’Afrique

Qu’ils agissent de fa?on autonome selon un? plan de vol prédéterminé ou qu’ils soient télécommandés, les véhicules aériens sans pilote (UAVs, unmanned aerial vehicles en anglais), plus connus sous le nom de drones, sont déployés dans toute l’Afrique pour différents types de missions. Mais leur utilisation prioritaire dans le domaine des applications militaires et des opérations spéciales ne doit pas faire oublier leur usage de plus en plus fréquent? dans le domaine civil et récréatif.?

Les drones ont vu le jour au début du XXe siècle. Au départ, ils servaient surtout de cibles pendant les entra?nements militaires. Leur développement a connu un essor important pendant les conflits au Vietnam et au MoyenOrient, où ils ont été utilisés dans le cadre de missions de combat.

Un drone ne pèse en moyenne jamais plus de 25 kg, se déplace à une vitesse de 160 km/h et peut voler jusqu’à une altitude de 150 mètres.?

En Afrique, les drones sont aujourd’hui utilisés pour repérer les braconniers, collecter des informations pour aider les agriculteurs dans leur travail d’ensemencement des terres, ou comme outil d’information militaire pour permettre à l’armée? d’anticiper? le danger et de s’en protéger.?

En Afrique subsaharienne, dans la région du Congo, les drones sont utilisés pour protéger les grands mammifères et combattre le braconnage des éléphants et des rhinocéros qui atteint désormais des niveaux dramatiques. En 2015, Air Shepherd Technology, une organisation non-gouvernementale basée aux ?tats-Unis, s’est associée à la Fondation Lindbergh pour tester l’utilisation de drones dans la lutte contre le braconnage. Ce test s’est révélé concluant : en même temps qu’ils repéraient les braconniers sur les étendues immenses des parcs naturels, les drones alertaient les gardes-forestiers les plus proches afin qu’ils interviennent.

Selon la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES), environ 20 000 éléphants ont été tués au cours de la seule année 2014 et l’organisation caritative craint que? ces chiffres n’augmentent au cours des? années à venir. Or dans de nombreuses régions, les gardes-forestiers ne sont pas en mesure de surveiller chaque parcelle des vastes parcs naturels dont ils ont la charge.?

En Ouganda et dans certaines régions d’Europe, les drones sont aussi testés auprès des agriculteurs qui en tirent des informations vitales pour les cultures gr?ce aux images à haute résolution. Ces informations permettent d’évaluer les superficies des terrains ou encore d’analyser le taux d’utilisation des sols. Même si certains agriculteurs peuvent s’appuyer sur les images satellites, les capacités des drones, qui volent beaucoup plus près du sol et permettent d’éviter certains obstacles visuels comme les cimes des arbres ou les nuages, diffèrent de l’imagerie satellitaire.?

De plus en plus, les drones sont aussi utilisés pour contr?ler les zones de conflit à travers le monde. Les Nations Unies projettent même d’utiliser les drones à des fins de surveillance dans les zones de guerre en Afrique subsaharienne (page 34). Nombre d’experts estiment que les drones permettent la collecte d’informations aussi utiles que les traces de pneu laissées dans le sillage des véhicules, les plaques d’immatriculation et même de détecter des objets aussi petits que des projectiles d’armes à feu. Ce type d’information, pensent-ils, peut être essentiel à la préparation des soldats sur le terrain.

En Afrique, malgré leur utilité avérée, les drones doivent se soumettre à des réglementations strictes et parfois prohibitives. Parmi les pays où des lois existent déjà pour réglementer leur usage, on compte? le Kenya, la Namibie et l’Afrique du Sud, même si ces règles sont encore peu claires. En Afrique du Sud, l’usage illégal de drones est ainsi puni de dix ans de prison, mais certains jugent cette mesure beaucoup trop défavorable au développement du secteur privé. En janvier 2015,
le Kenya a de son c?té totalement interdit l’utilisation civile des drones sur son territoire.
Au Nigéria au contraire, le gouvernement veut inclure l’utilisation des drones dans
les systèmes de sécurité existants afin d’améliorer leur efficacité, tout en recherchant le soutien de la communauté internationale pour sécuriser les voies fluviales de son territoire.