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Dans les grandes villes du Zimbabwe, les arr锚ts de bus sont en train de devenir les nouveaux champs de bataille d鈥檜ne guerre sournoise contre les femmes. Souvent de petites bandes de rabatteurs听 s鈥檈n prennent aux femmes et aux filles, les accusant d鈥櫭猼re habill茅es de fa莽on ind茅cente et les d茅shabillant parfois de force en public. 听 听

Cette nouvelle forme de violence misogyne a atteint des sommets en d茅cembre dernier lorsqu鈥檜ne femme s鈥檈st fait attaquer听 dans l鈥檜ne des principales stations de bus de la capitale, Harar茅, et qu鈥檈lle a 茅t茅 d茅shabill茅e de force par plusieurs hommes parce qu鈥檈lle avait commis le 鈥渃rime鈥� de porter une mini-jupe. La femme r茅ussit 脿 s鈥櫭ヽhapper apr猫s avoir pay茅 2 dollars 脿 un agent du bus de banlieue pour qu鈥檌l la cache. La police a arr锚t茅 deux des attaquants qui sont en d茅tention en attendant d鈥櫭猼re jug茅s. Les autres suspects courent toujours.

D茅shabiller de force en public des femmes accus茅es de porter des v锚tements ind茅cents est la manifestation la plus r茅cente des violences que subissent les femmes au Zimbabwe simplement parce qu鈥檈lles sont des femmes听Comme dans d鈥檃utres r茅gions du monde, de nombreux cas de violence contre les femmes ne font l鈥檕bjet d鈥檃ucune plainte au Zimbabwe. Mais les rares cas consign茅s dans les registres d鈥檃udience refl猫tent la gravit茅 de la situation. M锚me听 ces cas ne sont pas听 toujours consid茅r茅s comme des crimes.听

芦 En tant que soci茅t茅, nous devons comprendre que la violence contre les femmes est une infraction p茅nale et ne peut donc听 锚tre excus茅e禄, explique Virginia Muwanigwa, pr茅sidente de la Coalition des femmes (Women鈥檚 coalition) du Zimbabwe, un groupe investi dans la d茅fense des droits des femmes et des filles dans le pays, interview茅e par Afrique Renouveau.听 听

Le Musasa Project, un groupe qui conseille juridiquement et socialement les victimes de violences et leur propose un h茅bergement et听 une formation s鈥檈st charg茅, l鈥檃n pass茅, des cas de 21 500 femmes alors qu鈥檈n 2013, il ne s鈥櫭﹖ait charg茅 que de 10 402 cas.听Sp茅cialiste de la probl茅matique hommes-femmes aupr猫s d鈥橭NU-Femmes, Michelle Gudo indique que son organisation m猫ne un programme sur trois ans destin茅 脿 la pr茅vention de la听 violence 脿 l鈥檈ncontre des adolescentes et des jeunes femmes. 听

芦 Offrir un soutien aux femmes n鈥檈st pas suffisant, juge听 Mme Njovana, il nous faut des projets qui permettent une autonomisation financi猫re des femmes. Les femmes sont le visage de la pauvret茅 茅tant donn茅 qu鈥檜ne majorit茅 d鈥檈ntre elles doivent s鈥檈n remettre 脿 leurs 茅poux pour vivre.禄

Les statistiques de la police en mati猫re de violence domestique sont particuli猫rement troublantes. L鈥檃n dernier, les services de police sont intervenus dans 4 600 cas de violence domestique dans la capitale, contre听 2 505听 l鈥檃nn茅e pr茅c茅dente.听

Les organisations militant pour l鈥櫭ゞalit茅 des sexes听 ont mis au point une nouvelle approche dans leur campagne contre ce fl茅au. Leur d茅marche consiste 脿 solliciter des organisations d鈥檋ommes et les inciter 脿 mobiliser leurs membres contre la violence faite aux femmes. L鈥檜ne de ces organisations, situ茅e 脿 Padare, organise un Forum sur l鈥櫭ゞalit茅 entre les sexes dans le but d鈥檌mpliquer davantage d鈥檋ommes dans la promotion d鈥檜ne telle 茅galit茅 au Zimbabwe.听 听 听

En plus听 d鈥檃voir mis les hommes 脿 contribution dans sa听 nouvelle campagne, le Forum a multipli茅 ses actions de lobbying en faveur de cadres juridiques plus stricts tout en continuant 脿 travailler avec des organisations de femmes.听

鈥淣ous incitons les hommes qui occupent des听 postes de pouvoir tels que les directeurs, les pasteurs, les chefs de village, les d茅put茅s et les conseillers locaux 脿 apporter leur contribution 脿 la r茅duction des violences contre les femmes,鈥� indique Kelvin Hazangwi.听

Il existe bien des lois sur la violence domestique au Zimbabwe, comme celle de 2007,听 mais elles ne sont pas strictement appliqu茅es听 en raison de ressources limit茅es, d鈥檜ne mauvaise coordination des diff茅rents acteurs et d鈥檜ne r茅sistance de l鈥檕pinion influenc茅e par le syst猫me patriarcal et les croyances religieuses.