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Les Nations unies en Afrique de l'Ouest et en Afrique centrale sont préoccupées par la vulnérabilité accrue des migrants en pleine COVID-19

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Les Nations unies en Afrique de l'Ouest et en Afrique centrale sont préoccupées par la vulnérabilité accrue des migrants en pleine COVID-19

7 Juillet 2020
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Due to the border closures decreed by governments to prevent the spread of COVID-19 across West Africa, at least 30,000 migrants are stranded at borders.
IOM/Monica Chiriac.
En raison des fermetures de frontières décrétées par les gouvernements pour empêcher la propagation de la COVID-19 en Afrique de l'Ouest, au moins 30 000 migrants sont bloqués aux frontières.

Le Réseau régional des Nations Unies sur les migrations et le Comité exécutif régional des Nations Unies sur la COVID-19 en Afrique de l'Ouest et en Afrique centrale s’inquiètent pour le bien-être de millions de migrants à travers la région en pleine crise de COVID-19. Bien qu'ils soient confrontés aux mêmes menaces sanitaires de la COVID-19 que tout autre être humain, les migrants peuvent être exposés à un niveau de vulnérabilité plus élevé lié à la discrimination et à l'exclusion dans leurs conditions de vie et de travail ou dans leur accès aux services de base, notamment les soins de santé. Dans ces circonstances difficiles, les migrants peuvent être exposés à des exactions et d’autres violations des droits de l'homme.

Plus de 30 000 migrants sont actuellement bloqués aux frontières et plus de 2 000 attendent une aide dans des centres de transit surpeuplés où ils sont exposés à un risque accru d'infection par la COVID-19. Depuis l'apparition de l'épidémie dans la région, des milliers de personnes ont été abandonnées dans le désert par les passeurs et les trafiquants le long des itinéraires migratoires. Certains ont été expulsés, mettant leur vie et leur santé en danger, tandis que d'autres sont victimes de discrimination, de discours haineux et de xénophobie.

Alors que les gouvernements d'Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale prennent des mesures préventives telles que la fermeture des frontières pour protéger leurs pays de la propagation de la COVID-19, les migrants, y compris ceux en situation irrégulière, peuvent être touchés de manière disproportionnée, incapables d'accéder aux soins de santé, aux services sociaux ou de se protéger. En outre, la fermeture des frontières limite davantage les possibilités de migration régulière, y compris le retour, tout en obligeant les migrants à emprunter des itinéraires migratoires plus dangereux et en les exposant au risque d'être exploités, extorqués ou maltraités.

S'appuyant sur les engagements de principe et les actions décrits dans le Pacte mondial pour des migrations sûres, régulières et ordonnées (GCM), le réseau régional appelle les gouvernements à faire tout leur possible pour traiter et réduire la vulnérabilité des migrants en intégrant leurs besoins sanitaires et autres besoins vitaux dans les interventions et le relèvement locaux et nationaux, en prenant en considération les besoins particuliers des femmes et des enfants, en faisant respecter les droits de l'homme aux frontières internationales, en luttant contre la discrimination, la xénophobie et les discours anti-migrants, et en rendant opérationnelles les recommandations pertinentes sur la protection des droits fondamentaux des migrants en situation de vulnérabilité.

Les États membres doivent veiller à ce que tous les migrants - quel que soit leur statut migratoire - soient en mesure de se protéger et de protéger leurs communautés contre la COVID-19 et puissent bénéficier des tests et de soins sans craindre d’être détenus, expulsés ou pénalisés. À cette fin, le réseau régional appelle les États membres de toute la région à diversifier rapidement les filières sûres et régulières pour les migrants en situation de vulnérabilité (Objectif 5 du GCM), notamment des solutions d'entrée et de séjour fondées sur les droits de l'homme ou pour des motifs d’ordre humanitaire ou personnel ; à coopérer pour faciliter le retour volontaire sûr et digne des migrants sur la base de leur consentement préalable éclairé ; à suspendre toutes les expulsions pendant la COVID-19; et à veiller à ce que personne ne soit confronté au risque de refoulement en étant renvoyé dans des lieux où leur vie, leur sécurité ou leurs droits fondamentaux sont menacés, y compris à faire respecter les interdictions d'expulsions collectives et de refoulements arbitraires aux frontières (objectif 21 du GCM).

En outre, le réseau régional souligne la nécessité pour les États membres de donner la priorité à la protection des droits, de la dignité et du bien-être des migrants, et de fournir un accès sûr aux services de base, notamment aux services de soins et de prévention intégrés contre la COVID-19 à tous les migrants, y compris ceux qui souffrent de problèmes de santé préexistants, et qui peuvent déjà avoir un accès limité aux soins de santé, et ceux qui se trouvent en situation irrégulière. Tous les migrants, quel que soit leur statut, doivent être inclus dans les plans nationaux de préparation, de réponse, de relèvement et d’endiguement de la COVID-19 qui garantissent un accès non discriminatoire et équitable au traitement, aux soins, à l'information et à la protection sociale (Objectif 15 du GCM).

Pour les enfants non accompagnés ou séparés, la séparation familiale prolongée due à la fermeture des frontières, associée à un accès limité aux services de soutien psychosocial et de protection, augmente leur détresse mentale et leur exposition à la violence et à l'exploitation. Le réseau régional appelle les États membres à défendre systématiquement l'intérêt supérieur de l'enfant, qui doit être une priorité dans toutes les situations où des enfants sont concernés (Objectif 7 du GCM).

Le réseau régional réaffirme l'engagement des États membres à éliminer toutes les formes de discrimination, de discours haineux, de xénophobie et d'intolérance à l'égard des migrants et de leur famille (Objectif 17 du GCM). La COVID-19 ne fait pas de discrimination, et nous ne devons pas en faire non plus. À cette fin, le réseau régional est prêt à aider les États membres à mettre en place des mécanismes pour prévenir, détecter et répondre aux cas systématiques de xénophobie et de discrimination à l'égard des migrants, et à sensibiliser à la COVID-19 afin d'éclairer le public sur la perception des migrants et de remodeler le discours sur la migration.

Enfin, le réseau régional souligne que la mobilité et les autres restrictions devront répondre aux exigences de légalité, de nécessité et de proportionnalité, et être non discriminatoires (objectif 11 du GCM). La réponse à la COVID-19 ne doit pas nécessairement constituer un obstacle à la mobilité dans la région, et la mobilité n'est pas un obstacle à l'atténuation de l'impact de cette pandémie.

Le Réseau des Nations Unies sur les migrations a été créé pour assurer un soutien efficace, opportun et coordonné à l'échelle du système aux États membres dans leur mise en œuvre, leur suivi et leur révision du Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières.

En publiant cette déclaration, le réseau régional rappelle aux États leur engagement, dans le cadre du GCM, à aborder et à réduire les vulnérabilités en matière de migration et à donner aux migrants un accès aux services de base. La pandémie de COVID-19 a créé une dynamique pour promouvoir une approche intégrée et sûre à la gestion des frontières comme solution viable et durable afin d’atténuer les problèmes de santé publique tout en assurant la sécurité sanitaire et économique de tous.

Le Réseau des Nations Unies sur les migrations s'est engagé à soutenir tous les partenaires dans la mise en œuvre du GCM, reconnaissant que ce cadre de coopération constitue un outil précieux pour garantir que tous les membres de la société puissent contribuer à une réponse collective à la COVID-19 et qu’ils soient protégés de manière équitable contre ses effets.