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Afrique de l'Ouest : l'ONU appelle la communauté internationale à soutenir davantage les progrès de la région

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Afrique de l'Ouest : l'ONU appelle la communauté internationale à soutenir davantage les progrès de la région

Le chef du Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest (UNOWA), Mohamed Ibn Chambas, devant le Conseil de sécurité (janvier 2015). Photo : ONU/Loey Felipe
Photo : ONU/Loey Felipe
Le chef du Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest (UNOWA), Mohamed Ibn Chambas, devant le Conseil de sécurité (janvier 2015). Photo : ONU/Loey Felipe

11 juillet 2016 – Le Représentant spécial du Secrétaire général de l'ONU pour l'Afrique de l'Ouest, Mohamed Ibn Chambas, a appelé lundi la communauté internationale à soutenir les progrès accomplis par les pays de la région, menacés par le terrorisme, la faim, l'expansion du désert et la diminution des ressources en eau.

Lors d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU, le Représentant spécial, qui est également le chef du Bureau des Nations Unies pour l'Afrique de l'Ouest et le Sahel (UNOWAS), a tout d'abord salué un certain nombre de progrès démocratiques accomplis par les Etats de la région.

Au titre de ces avancées, il a mentionné la condamnation de l'ancien Président du Tchad, Hissène Habré, pour crimes contre l'humanité, exécutions sommaires, torture et viol, par une cour spéciale au Sénégal. « Une décision d'une importance capitale, impatiemment attendue par beaucoup, a été prise le 30 mai 2016 : pour la première fois, un ancien Président a été condamné par une Cour africaine pour des crimes commis dans l'exercice de son mandat », a-t-il dit.

M. Chambas a également mentionné les « élections crédibles et pacifiques » qui ont eu lieu au Niger, au Bénin et à Cabo Verde. Il a notamment salué le fait qu'au Bénin et à Cabo Verde, les candidats des partis au pouvoir ayant perdu les élections ont rapidement félicité les vainqueurs de l'opposition, ce qui a permit une transition du pouvoir « en douceur ».

Toutefois, le chef de l'UNOWAS a rappelé le lourd tribut que font payer aux habitants de la région les groupes extrémistes apparus dans le nord du Mali et le nord-est du Nigéria, y compris Boko Haram, qui menacent de déstabiliser toute l'Afrique de l'Ouest, le Sahel et le Bassin du Lac Tchad. « A travers le Sahel, à l'heure où je vous parle, 4,5 millions de personnes sont déplacées et 6 millions de personnes ont urgemment besoin d'une aide alimentaire », a déclaré M. Chambas.

Il a indiqué que Boko Haram n'a de cesse de changer de tactique, et a notamment envahi la ville de Bosso, au Niger, à deux reprises cette année, les 3 et 6 juin, tuant des dizaines de soldats. « Les terroristes ont également frappé plus loin en Afrique de l'Ouest, lors d'attentats à Ouagadougou, au Burkina Paso, le 15 janvier, et à Grand Bassam, en Côte d'Ivoire, le 13 mars », a-t-il ajouté, précisant que les trafiquants et criminels de toutes sortes entendent bénéficier de l'absence d'état de droit et de l'insécurité pour étendre leur réseaux.

Pour lutter contre ce phénomène, M. Chamas a appelé à renforcer davantage les forces régionales dans le cadre de la Force multinationale conjointe. Il a également appelé à renforcer les efforts visant à répondre aux besoins fondamentaux des civils innocents et pris au piège. A ce titre, il a trouvé « profondément troublant » le fait que seuls 11% des 1,98 milliard de dollars demandés par l'ONU pour aider la région en 2016 aient été reçu à ce jour. Le Représentant spécial a également insisté sur le besoin de renforcer la gouvernance démocratique dans le cadre des efforts visant à prévenir les conflits.

Par ailleurs, M. Chambas a noté qu'au second semestre 2016, des élections législatives devaient avoir lieu en Côte d'Ivoire, des élections présidentielles en Gambie et des élections législatives et présidentielles au Ghana. Il a ajouté qu'en Guinée et au Togo, les citoyens « attentent depuis bien longtemps » des élections locales.

S'agissant de la Gambie, le Représentant spécial s'est dit « profondément préoccupé » par « la répression suite à des manifestations pacifiques appelant à des réformes électorales en avril », et par les « allégations de torture et la mort de détenus suite à ces manifestation, ainsi que les déclarations inflammatoires ciblant certaines communautés ».

Outre les questions du terrorisme et des réformes démocratiques, M. Chambas a insisté sur le fait que, « parallèlement, le désert est en pleine expansion et les ressources en eau diminuent ». Pour aider la région à faire face à cette situation, il a appelé les partenaires internationaux à redoubler d'engagement.

« Nous ne devons pas permettre que cette fragilité se transformer en échec », a-t-il dit, exhortant la communauté internationale à soutenir les initiatives visant à renforcer le dialogue avec les femmes et les jeunes, à intégrer les approches sécuritaires, de développement et des droits de l'homme, et à lutter contre l'extrémisme violent.

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